"Après le déboisement du chemin forestier pour la réalisation du pont Salah Bey, d’importants glissements de terrain sont survenus au niveau des lieux exploités présentant un grand danger pour toute la zone", a déclaré Ali Hammam, directeur des ressources en eau de la wilaya de Constantine (DRH), lors de la journée d’information sur les risques des catastrophes, organisée jeudi dernier au siège de la wilaya.
Cette rencontre régionale, qui entre dans le cadre de l’application de la politique nationale de la protection contre les risques majeurs et la gestion des catastrophes naturelles, a réuni les maires et les directeurs des différents secteurs de l’Est pour débattre ce problème en présence d’experts de différents centres de recherches.
L’intervention inattendue de Mr Hammam a embarrassé les responsables locaux et le représentant de la délégation nationale aux risques majeurs (DNRM).
Selon le DRH, le glissement de terrain survenu non seulement suite au déboisement, mais aussi à cause des travaux d’exploitation du terrain sur une profondeur de 25 m prend de l’ampleur et se propage petit à petit dans toute la région, au moment où les responsables concernés observent cette situation sans réagir.
Dans son intervention, le DRH a révélé que cinq réservoirs d’eau potable de 2.500m3 chacun sont sérieusement menacés.
«Si le glissement atteindra les réservoirs, environ 30.000 citoyens et des hôpitaux seront privés de l’eau potable», a-t-il averti.
Le même responsable fait allusion au manque de rigueur dans l’étude des travaux et du terrain qui a été établie par l’entreprise de réalisation Andrade Gutierrez, tout en soulignant que c’est une entreprise étrangère qui a fait les études.
D’ailleurs, certains chercheurs présents se sont demandé pourquoi les études et les recherches des universitaires algériens sur la nature du sol n’ont pas été prises en considération. Pourquoi on n’a pas fait appel à nos chercheurs et à nos universitaires afin qu’ils apportent leur savoir et donnent un plus pour les études établies? Pourquoi aucun responsable n’a soulevé ce problème il y a des années? Que feront les autorités alors que le projet est dans sa dernière phase?
Ce n’est pas tout, Ali Hammam a souligné aussi que ce même problème se pose au niveau du site de Bardo, après les travaux d’aménagement lancés dernièrement.
«En tant que responsable, j’ai remarqué des fissures du sol qui deviennent grandes, alors j’ai profité de cette occasion et j’ai mis en exergue ce phénomène afin que la délégation nous oriente vers des experts et des spécialistes dans le but de trouver des solutions et éviter les dégâts au bon moment», a-t-il déclaré à El Watan.
Pour conclure, et dans la même perspective de la prévention contre les risques majeurs et les catastrophes naturelles, un nouveau système d’annonce et d’alerte des crues sera mis en place au niveau des oueds dans toutes les wilayas prochainement.
Selon Aït Amara Ahcène, directeur de l’assainissement et de la protection de l’environnement au ministère des Ressources en eaux, ce système automatisé existe actuellement à Sidi Belabes et permettra la surveillance du niveau de l’eau dans les oueds et l’importance des crues.
Maintenant il est en période d’essai et il sera mis place à Constantine prochainement.
Yousra Salem
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Posté Le : 02/10/2016
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: skyscrapercity.com ; texte: Yousra Salem
Source : elwatan.com du samedi 1er octobre 2016