La rentrée en vigueur du nouveau congé hebdomadaire a été accueillie le
plus normalement du monde. Même dans les quartiers périphériques de la ville,
les commerces étaient ouverts dans la matinée de vendredi. Comme à
l'accoutumée, l'horaire de la prière incite tout le monde à baisser rideau pour
reprendre l'après-midi. Concernant les estivants, des familles ont décidé de se
rendre à la plage le samedi, en plus du vendredi, pour en profiter pleinement.
Ceux que nous avons interrogés avancent cette réponse empreinte de fatalité «
on finira par nous habituer ». Donc, chacun essayera d'aménager son emploi du
temps comme il peut. Certains admettent que leur week-end est le plus souvent
consacré aux tâches domestiques, tels que le marché hebdomadaire, les petites
bricoles à la maison ou de la voiture et, accessoirement, les visites
familiales. Un décalage d'une demi-journée ou d'une journée ne chamboulera pas
fondamentalement leur existence. Mais, quand la discussion avance, des
questions concrètes surgissent. L'alignement sur le secteur financier soulève
quelques inquiétudes. Désormais, les banques et les assurances observeront leur
congé hebdomadaire pareillement que la plupart des administrations et autres
secteurs.
Quand est-ce que les employés de
ces derniers pourront aller encaisser ? Quand est-ce qu'ils pourront renouveler
leur police d'assurance par exemple ? La réponse s'impose d'elle-même : pendant
les heures de travail. Autrement, l'absentéisme, un mal qui ronge l'économie
nationale, a maintenant une justification, estime un de nos interlocuteurs.
Déjà, un employé d'un organisme relevant de la fonction publique prétend que
son supérieur lui a signifié de le dispenser du vendredi matin. Cependant, la
grosse interrogation concerne l'enseignement. La déclaration de Benbouzid,
rapportée par la presse, où il affirme que le vendredi est une journée sacrée
où on ne doit pas travailler est commentée par certains parents d'élèves. En
attendant sa réponse qu'il doit formuler à la fin du mois courant, on craint de
soumettre les élèves à un régime de cinq jours d'études surchargés. Ce qui
serait une aberration sur le plan pédagogique, estiment certains.
Pour mieux tirer profit de la
nouvelle situation, une grande enseigne de l'électroménager a décidé de faire
travailler ses livreurs le samedi. Un de ses travailleurs ne voit pas la chose
du mauvais oeil. Il estime que la présence des acquéreurs chez eux ne pourra
que faciliter sa tâche et lui éviter les désagréments de l'attente en bas des
immeubles. Un plombier, travaillant chez les particuliers durant les jours de
son repos hebdomadaire, nous fait part de sa décision de ne travailler que le
samedi. Parce que dépendant de la demande, un responsable de salle dans un
restaurant à Oran n'a pas de réponses arrêtées. Pour lui, à cause du Ramadan,
le secteur de la restauration doit attendre quelques semaines ou même quelques
mois pour voir plus clair. Une jeune médecin qui vient de s'installer à son
compte décide de travailler « à titre expérimental », souligne-t-elle, les
vendredis matin.
Des discussions engagées avec les
uns et les autres, il ressort que les professions libérales sont les grandes
oubliées de la décision de changement du week-end. Des explications fournies
via la télévision et les autres médias, aucune précision n'est venue les
orienter. Livrés à eux-mêmes, chacun va se débrouiller à sa façon.
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Posté Le : 15/08/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ziad Salah
Source : www.lequotidien-oran.com