Algérie

Glencore/Xstrata: Feu vert sous conditions de Bruxelles à la fusion



La Commission européenne a approuvé, cette semaine, la mégafusion du numéro un mondial des matières premières Glencore et du groupe minier Xstrata. Glencore doit cependant mettre fin à ses contrats en Europe avec le numéro un mondial du zinc, le belge Nyrstar. "Le remède proposé garantit le maintien d'un environnement compétitif sur le marché du zinc, de sorte que les clients européens tels que les galvaniseurs d'acier et les constructeurs automobiles puissent continuer à produire des biens de consommation de valeur à bas prix et de bonne qualité", s'est félicité le commissaire européen en charge de la Concurrence, Joaquin Almunia. Gardienne de la concurrence en Europe, la Commission s'inquiétait que cette mégafusion entre les groupes zougois ait des conséquences sur le marché du zinc et ne favorise une hausse des prix de ce métal très utilisé dans l'industrie. Elle avait jugé que la fusion, telle que notifiée initialement, aurait posé des problèmes de concurrence dans la fourniture de zinc en renforçant la "position déjà importante" de Glencore sur ce marché.
Concessions
Glencore est le plus gros fournisseur de zinc sur le Vieux Continent grâce à un accord avec Nyrstar, dont il est un actionnaire. De son côté, Xstrata est le deuxième producteur de zinc en Europe et détient une importante fonderie en Espagne et une plus petite en Allemagne. Afin d'obtenir le feu vert de la Commission, les deux groupes ont accepté de "mettre fin aux accords avec Nyrstar, de ne pas acheter directement ou indirectement de zinc auprès de Nyrstar pendant une période de dix ans et de ne pas se lancer dans des pratiques restreignant les activités de Nyrstar dans le secteur du zinc".
Glencore s'est également engagé à céder la part de 7,8% qu'il possède dans le groupe belge spécialiste mondial du zinc. La fin des relations entre Glencore et Nyrstar ramène la part du duo Glencore-Xstrata sur le marché européen du zinc à 40% au lieu de 50%. Les actionnaires de Glencore et Xstrata ont donné mardi leur feu vert à la fusion. Les deux groupes avaient soumis leur projet de fusion début octobre à Bruxelles.
Multiples rebondissements
Annoncée en février, l'opération a nécessité neuf mois de discussions serrées entre les deux groupes et leurs principaux actionnaires. Après plusieurs rebondissements et négociations en coulisses, Glencore est parvenu à rallier à ses plans Qatar Holdings. La firme a toutefois été contrainte d'améliorer son offre pour briser les réticences du fonds souverain. Après le feu vert de Bruxelles, la fusion devra également être approuvée par les autorités de la concurrence en Afrique du Sud et en Chine, deux des principaux marchés pour la production et le commerce des matières premières. L'union des deux groupes donnera naissance à un mastodonte qui a généré l'an passé un chiffre d'affaires cumulé de près de 200 milliards de francs, soit deux fois celui du numéro un mondial de l'alimentation Nestlé. En joignant ses forces à son voisin Xstrata, Glencore vient lutter sur les terres des anglo-australiens BHP Billiton et Rio Tinto ainsi que du brésilien Vale.


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