Algérie

Gisement de plomb et de zinc de Oued Amizour



Les Australiens veulent rassurer L?enquête publiée dans notre précédente édition sur le gisement de plomb et de zinc de Oued Amizour a fait réagir Terramin, le partenaire australien et actionnaire majoritaire de la compagnie WMZ (Western Mediterranean Zinc) en charge du projet. Béjaïa. De notre bureau Pour rappel, ce gisement découvert par l?ORGM il y a quelques années, est considéré, en termes de potentialités, comme étant le 5e plus grand gisement du monde. Terramin, la société australienne qui a obtenu la licence d?exploration, et non pas d?exploitation comme nous l?avions écrit par erreur, a monté une joint venture avec les algériens ORGM, 32,5 % des parts, et ENOF qui détient 2,5 % des actions. Les australiens cumulent donc 65 % de parts de ce marché au sein de WMZ. Jusque là tout va bien mais, coup sur coup, deux nouvelles, une bonne et une mauvaise, sont tombées cet été pour braquer les projecteurs sur le gisement de Tala Hamza. La bonne nouvelle est que les potentialités du gisement estimées dans un premier temps à plus de 30 millions de tonnes sont presque doublées selon les résultats des analyses des nouveaux forages qui estiment le potentiel à près de 55 millions de tonnes. L?autre nouvelle, beaucoup moins rassurante, faisait état par une publication australienne dénommée " Australian Financial Review " des difficultés de Terramin à lever 21 millions de dollars. Les doutes se sont alors insinués sur les capacités de cette société de capitalisation boursière qui n?a encore jamais fait d?exploration à mener à terme son projet. Si ces incapacités à lever des fonds pour faire face aux développements de sa licence, notamment aux risques liés à la protection de l?environnement et de la population qui doivent être pris en compte dans l?étude de préfaisabilité, sont avérés, cela veut dire que des risques considérables pèsent aussi bien sur le projet minier que sur l?environnement. Le procédé de flottation, la technique envisagée par Terramin pour l?exploitation du gisement, de l?avis même des experts que nous avons consultés, comporte des risques élevés de contamination et de pollution. Le transport et l?exportation de la matière première, le plomb et le zinc en l?occurrence, comportent également une part de risques non négligeables mais là n?est pas vraiment la question, les risques étant inhérents à toute activité minière. Le c?ur du problème réside dans la maîtrise de ces risques avec des investissements conséquents. L?entretien du PDG de Terramin est édifiant à plus d?un titre. S?il nous renseigne sur les bonnes intentions de la compagnie et sa volonté affichée à faire les choses dans les normes, il nous conforte également dans l?idée que nous avions avancée qu?elle manque singulièrement d?expérience en matière d?exploration. A la publication de cet entretien, Terramin aura engrangé une douzaine de jours d?expérience sur le terrain, somme à laquelle il faudra ajouter " la centaine d?années d?expérience de ses dirigeants ". Il confirme également que Terramin, comme nous l?avions annoncé, peine à trouver un assureur pour le projet de Tala Hamza. Mais comme le rappelait à juste titre un expert algérien que nous avions cité dans notre précédente enquête, il faudra aux algériens se garder des procès d?intention et se contenter d?être extrêmement exigeants sur les critères d?exécution et les garanties sur l?environnement. En marge de l?entretien qu?il nous accordé, Kevin Moriarty, le PDG de Terramin, reconnaît sans se faire prier un déficit en communication de la part de sa société et mesure au passage toutes les conséquences de cette négligence, qu?il endosse volontiers, sur les inquiétudes et les appréhensions que pourrait susciter le projet. Il s?engage également à y remédier en opérant une plus large ouverture sur les partenaires algériens, populations et institutions. Les zones d?ombre qui entourent ce projet et ses initiateurs ne seront un jour levées que si ces généreuses intentions sont concrétisées.


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