Algérie

Giscard d'Estaing pour une «déportation» des Algériens



Giscard d'Estaing pour une «déportation» des Algériens
L'ancien président français, Valéry Giscard d'Estaing, avait envisagé, durant son mandat, la «déportation» de dizaines de milliers d'immigrés algériens. Patrick Weil, historien spécialiste des questions d'immigration et de citoyenneté, donne, dans son ouvrage Le Sens de la République, de nouveaux détails quant à la politique d'immigration menée par Giscard d'Estaing.Dans une intervention, mardi, sur les ondes de la radio française Radio Inter, l'historien relate avoir découvert un document «saisissant » dans les archives du Quai d'Orsay. Le Président de droite, en poste de 1974 à 1981, avait ainsi fait part aux négociateurs avec l'Algérie : «Veuillez négocier 35 000 adultes» pour un éventuel retour au pays, affirme M. Weil en citant cette note, où il est ajouté à la main : «Evitez d'évoquer des quotas d'enfants.» Un conseiller a toutefois pu convaincre l'Exécutif de l'époque de l'incongru et du surréel de cette proposition. «Comment va-t-on faire 'Un jour, au petit matin, on ira avec des cars de police et de gendarmerie arrêter les gens chez eux pour les mettre dans des trains, des cars puis des bateaux ' Et les enfants, on en fera quoi ' Ils sont Français. On va séparer les enfants des parents ' Ou on va renvoyer des parents français '» raconte M. Weil, qualifiant cela de «déportation». Giscard d'Estaing avait aussi pour objectif d'aboutir à la révision des Accords d'Evian. Il avait fait part au secrétaire d'Etat aux travailleurs manuels de son intention d'introduire l'aide au retour pour les étrangers, en vain.«Il a donc envisagé d'opter pour les retours forcés. Il faut remplacer, par exemple, les éboueurs étrangers par des éboueurs français et faire partir les étrangers», dit M. Weil, et donc de «dénoncer les Accords d'Evian qui permettaient la libre circulation entre la France et l'Algérie et changer la loi pour permettre l'arrêt des titres de séjour ou la non-reconduite des titres de séjour de ceux qui étaient là depuis dix, quinze ou vingt ans».On retiendra de VGE qu'il aura procédé à la création d'un secrétariat d'Etat aux travailleurs immigrés, et qu'il a surtout suspendu l'immigration hors européenne et le regroupement familial. Cette révélation fait ainsi écho aux nombreuses polémiques identitaires qui secouent la société française. L'ouvrage de M. Weil prouve aussi que l'immigration maghrébine a de tout temps été au centre des préoccupations des politiques de ce pays. «Cela a été tenté», résume M. Weil, ajoutant que, toutefois, il y avait, à l'époque, suffisamment de forces au sein de la société pour faire barrage à ce projet.




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