Girouettes

Belaïd Lacarne, le très contesté président de la Commission nationale d'arbitrage, a prémonitoirement deviné le sale jeu de certains présidents de nos clubs professionnels.A l'AG de la LFP de Kerbadj, il a défié ces présidents de se comporter de la même manière devant Raouraoua qu'ils accusent vertement de faire obstacle au développement du football local. Madjid Yahi, le tonitruant président de l'USC, était le chef de file et a même cassé le tabou en tirant à boulets rouges sur l'homme fort de notre football. Mais, ce même Yahi, buté et obstiné, a fini par être lâché par ses pairs ou du moins ceux qui l'ont appuyé dans ces critiques acerbes. Lors de l'AG de la FAF, cette fois-ci, tout ce beau monde a tourné casaque sauf Yahi, absent, esseulé, trahi et poignardé dans le dos. Devant El-Hadj, ces présidents ont fait profil bas, retourné leur veste. Doux comme des agneaux, exactement comme l'a prévu Belaïd Lacarne, fin connaisseur des rouages de notre sport-roi. Des pantins, rigolos et girouettes quand il s'agit d'affronter leur «chef» suprême. Pas même la moindre critique, ni le moindre reproche encore moins, regarder Raouraoua dans les yeux et lui étaler les quatre vérités sur l'état déliquescent du football algérien. Des béni oui-oui, froussards devant l'adversité. Pourtant, ils rugissaient comme des lions à l'AG de la LFP devant un Kerbadj sur le point de jeter l'éponge. Mais vingt quatre heures après, leurs rugissements se sont transformés en embrassades, salamalecs et révérences devant l'intouchable Raouraoua. Et le football dans toute cette histoire ' Evidemment, le laissé-pour-compte car les décisions du maître sont indiscutables quand bien même elles sortent de l'ordinaire comme celle privant nos jeunes de participer à la CAN. Existe-t-il un seul président qui s'en est d'ailleurs alarmé ' Est-il logique qu'un pays aussi vaste comme l'Algérie et aussi riche y soit absent ' Sans commentaire.