Dans une lettre adressée au chef de l'Etat et à plusieurs responsables
dont le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement ainsi
que le secrétaire général de l'UGTA, la coordination syndicale du complexe
industriel plastique et caoutchouc expose les conséquences que peut engendrer
la dernière décision prise par le groupe Giplait, relative à un appel d'offres
national et international 01/2010 pour l'approvisionnement de ses différentes
unités de production en film pochette lait. Cette dernière aurait opté pour un
autre fournisseur et aurait boudé son client traditionnel à savoir l'ENPC. La
réponse datant du 10 juin est qualifiée par les syndicalistes «d'irréfléchie et
prise d'une manière aléatoire par les responsables de Giplait qui a décidé de
tourner le dos à son partenaire national. Les représentants des 300
travailleurs des deux unités de production de Sétif et Médéa rappellent que
c'est l'ENPC qui a été à l'origine du sachet lait depuis le démarrage de
l'unité de sacs et films depuis 1973 avec l'ex ONALAIT comme client.
Cette place a imposé un second
investissement pour l'acquisition de nouveaux équipements 2e génération pour
ses deux unités et d'un troisième afin de répondre aux besoins et exigences du
seul opérateur public spécialisé dans la production de lait en sachets
notamment en qualité avec le passage à la pochette de lait tricouche et de la
hausse de la production annuelle à hauteur de 6.000 tonnes et ce, pour un coût
global de 700 millions de DA. Aussi, les rédacteurs de la lettre rappellent à
ses destinataires que depuis 2004, les prix imposés par Giplait à l'ENPC à la
vente hors taxe ont occasionné des pertes sèches pour leur entreprise de
l'ordre de 66 milliards de DA en découvert bancaire, arrêté à la fin 2009 en
plus de 24 milliards de centimes en précompte TVA, une créance non remboursée
jusqu'à maintenant atteignant 80 milliards. Et de s'interroger sur le fait que
le partenaire Giplait n'arrive pas à supporter les prix de l'ENPC alors qu'il
met en avant la question de la compétitivité. Une question s'impose alors,
selon les syndicalistes de l'ENPC: ce concurrent possède-t-il les capacités de
production de l'ENPC et remplit-il les conditions techniques? Et enfin quelle
est la forme du contrat ainsi que sa pérennité? Ils expliquent que si
aujourd'hui l'ENPC n'est pas « compétitive », cela est dû aux largesses et
autres avantages accordés à Giplait et en dernière instance au consommateur.
Pour les auteurs de la correspondance, la décision de Giplait aura des
répercussions sur l'avenir du collectif des travailleurs et que le prix proposé
en hors taxe par le client à savoir 180 DA le kilo reste dérisoire sachant que
le prix du kilo de polymère avoisine les 150 DA.
Par ailleurs, les syndicalistes s'interrogent sur les raisons de
l'absence de la subvention de l'Etat pour la production de la pochette de lait
dans le cadre de la subvention accordée pour tous les opérateurs de la chaîne
ainsi que le non remboursement du précompte TVA, deux apports qui peuvent
permettre la relance de l'activité des deux plus importantes filiales de l'ENPC
et de diversifier sa gamme de produits pour investir d'autres créneaux
porteurs. Enfin, il est demandé des pouvoirs publics d'intervenir pour
débloquer une situation qui n'a que trop duré et qui a engendré l'arrêt total
de la production depuis 3 mois.
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Posté Le : 26/06/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah C
Source : www.lequotidien-oran.com