Algérie

Gifles au Roi



Jamais depuis son existence, le royaume du Maroc n'a mordu autant de fois la poussière sur l'arène internationale. En l'espace de quelques jours, il a subi au moins quatre cinglants revers qui ont sérieusement fait vaciller cet Etat narcotique aux abois. Torse bombé, le Makhzen, comptait sur le soutien «indéfectible» de son allié américain pour donner libre cours à ses instincts expansionnistes sur toute l'Afrique du Nord. Il découvre à ses dépens que la bouée de sauvetage était trouée. Il y a quelques jours, le comité des finances de la chambre haute du Parlement américain a opposé son veto au financement des activités de l'armée royale marocaine. En effet, dans le cadre de l'élaboration de la loi budgétaire relative à l'année fiscale 2021-2022, le Sénat américain a introduit une clause intitulée «limitation du soutien aux forces militaires du royaume du Maroc pour les exercices bilatéraux ou multilatéraux». Désormais, aucun des fonds autorisés par cette loi pour l'exercice 2022 «ne peut être utilisé par le secrétaire à la Défense pour soutenir la participation des forces militaires du royaume du Maroc à tout exercice bilatéral ou multilatéral (...)», a stipulé de manière précise le Congrès. Il est de tradition que les Etats- Unis financent la participation de l'armée marocaine aux exercices militaires conjoints ou multilatéraux. Ce ne sera plus le cas et l'administration Biden veut pousser le Maroc à négocier directement avec le Front Polisario. Pour le Makhzen, c'est un naufrage. Il accuse deux coups de massue successifs lui venant de son allié le plus sûr. La semaine dernière, le Congrès, toujours lui, s'est opposé à tout financement américain destiné à la construction d'un consulat à Dakhla, dans les territoires sahraouis occupés, estimant que les fonds alloués au titre du Sahara occidental devront être affectés à la recherche d'une solution politique au conflit. Ces deux niet apposés par l'administration Biden au royaume marocain, viennent clôturer définitivement le chapitre Trump qui avait reconnu la marocanité du Sahara occidental dans le cadre d'un accord tripartite incluant la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. À ces deux revers, l'on ajoute la gifle reçue par le chef de la diplomatie marocaine, Nasser Bourita, à Kigali où s'est déroulé avant-hier le sommet Union africaine- Union européenne. Totalement effacé, Bourita a été relégué au rang des nations de seconde zone au moment où son homologue algérien Ramtane Lamamra recevait les éloges de ses homologues africains et invité au Palais résidentiel par Paul Kagame, le chef de l'Etat rwandais. On comprend le malaise et l'inconfort de Bourita en voyant la délégation sahraouie devisant avec leurs vis-à-vis européens et africains. «La présence de la délégation parmi 83 pays participants, soit presque la moitié des pays membres de l'ONU, en plus du royaume du Maroc, prouve que l'acceptation de cette réalité est la seule issue pour le conflit Maroc-Sahara occidental, sur la base de laquelle la communauté internationale doit focaliser ses efforts», a soutenu, Mohamed Yeslem Beissat, chef de la délégation sahraouie. Enfin, la quatrième gifle reçue par le Maroc lui est venue, le 29 septembre dernier, quand la Cour de justice européenne (Cjue) a annulé les deux accords de pêche et d'agriculture entre le Maroc et l'UE incluant les territoires sahraouis occupés, affirmant avoir été conclus en violation de la décision de la Cjue de 2016 et sans le consentement du peuple du Sahara occidental. C'est véritablement la fin des haricots pour le pantin du Mossad en Afrique.


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