Algérie

Ghlamallah « prêche » la concorde à Blida



La salle de conférences de la grande mosquée El Kawthar de Blida a reçu dans la matinée du jeudi les imams des mosquées des wilayas de Médéa, Tipaza et Blida autour de leur ministre de tutelle, Bouabdallah Ghlamallah. « Prêchez la concorde et insistez auprès de celles et ceux qui viennent dans les mosquées pour qu?ils aillent témoigner leur accord le 29 septembre. » Le ministre rappellera les objectifs tracés par le président Bouteflika dès son premier mandat : « Il a promis de faire cesser la violence, d?améliorer l?image du pays à l?étranger et de relancer l?économie ». Il considérera que l?acte final réside dans le « oui » au référendum du 29 septembre. Il ne manquera pas de sensibiliser les imams en leur demandant de se souvenir qu?« en 1996, même vos salaires n?avaient pas été versés et aujourd?hui, les 30% d?augmentation que nous vous avons rapportés peuvent être la meilleure preuve de notre bonne politique et nous vous demandons alors de nous aider ». Rires dans la salle et échanges de cadeaux pendant que les chauffeurs des bus affrétés pour l?occasion et stationnés à l?intérieur de la grande cour attendaient patiemment le moment du retour. Dans l?après-midi, la coordination des zaouias pour la wilaya de Blida, de création récente, organisait un meeting de soutien à la réconciliation nationale à la salle Touri, au centre-ville. Hommes, femmes et enfants suivaient attentivement le prêche de l?imam de la mosquée de Ben Boulaïd, où il était demandé à la fin aux présents de multiplier les prières, de « souhaiter que le chômage cesse » ; auparavant, l?imam survolera l?histoire de l?Islam avec les différentes luttes fraternelles. A l?extérieur, quelques membres des familles de victimes du terrorisme avaient tenu à témoigner qu?ils refusaient d?accéder à la salle et qu?ils avaient proposé, sans être entendus, que les autorités auraient pu réserver des urnes uniquement pour les familles de sinistrés et de disparus. « On aurait pu alors avoir une idée le jour du référendum du nombre de non-votants, de " non " et de " oui " pour ces gens et avoir ainsi une idée du degré de pardon émanant de celles et ceux qui ont été touchés dans leur chair », dira un quinquagénaire. Place du 1er Novembre de Blida : six cafés ou estaminets avec, pour chacun, des sujets de prédilection, une clientèle attitrée et des regards fort significatifs. Musique, football, affaires, agriculture et un fort pourcentage de « fraternelle » médisance ; ce dernier point concernera la journée un peu spéciale du jeudi avec le grand nombre d?imams à la mosquée El Kawthar juste un peu plus haut et la rencontre des zaouias locales. « C?est un terme que je croyais banni de notre vocabulaire depuis cheikh El Okbi », dira un habitué de la Place, soutenu par un autre : « Et dire qu?on nous organise ce genre de rencontres le jour anniversaire de la lutte contre l?ignorance et l?analphabétisme. » Quasiment au même moment -cela avait débuté à 15h-, une rencontre -débat avec l?auteure Leïla Sebbar était tenue devant une grande foule à la librairie Mauguin. Autre lieu, autres fréquentations. L?écrivain débattait de la réconciliation avec le père, avec le pays qu?elle avait quitté jeune et avec elle-même.


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