Algérie

Ghazaouet: Une cité «oubliée»


Lassés de frapper à toutes les portes, les habitants de la cité des 68 logements à Amamra, à la périphérie ouest de Ghazaouet montrent leur désarroi dans une correspondance qu'ils adressent au président de la République. Les conditions lamentables dans lesquelles, ils habitent poussent certains locataires à chercher mieux quitte à grossir l'habitat illicite. Les voies d'accès n'ont jamais vu le jour depuis plus d'une décennie. Les parcelles de terrain limitrophes à la cité n'ont été que l'objet de promesses d'aires de jeux pour des enfants de la cité qui, jusque-là, ont grandi dans l'espoir de voir des équipements pour eux à l'instar d'autres villes où chaque cité est accompagnée de commodités pour cette tranche d'âge facile à sombrer dans la délinquance. Par ailleurs, les parents ont toujours vécu dans la peur de voir un des leurs précipité dans le gouffre qu'un muret sépare de la cité. Les 68 logements de Amamra sont la proie de chiens errants, de chats et de rats qui prolifèrent dans des caves inondées sans que les services d'hygiène de l'A.P.C. n'aient songé à y faire un tour pour un contrôle sanitaire. «Il y a risque d'épidémie avec les étés qui sont très chauds ces dernières années et ce n'est qu'à partir de là qu'on pensera à nous, quand le mal qui nous ronge déjà fera son apparition. Nous sommes peut-être les seuls à comprendre les habitants de Diar Echems», nous lancera dépité l'un des signataires de cette lettre de contestation d'un semblant de vie décente.

 Un autre, exhibant des correspondances adressées à toutes les autorités locales et aux services concernés, nous dira que «jamais on n'est venu donner à la cité un coup de chaulage ou de réfection des toitures qui gouttent de partout, histoire de nous montrer qu'ils savent que nous existons. Mais nous n'existons pour eux que lors des campagnes électorales. Nous ne pouvons pas brûler des pneus. Voilà pourquoi nous nous adressons au Premier magistrat du pays, il saura, même s'il ne peut rien faire pour nous, ce qui se passe chez les pauvres gens qui n'ont personne pour s'occuper d'eux».

 Il est vrai que la cité des 68 logements à Amamra est un exemple même de ces ghettos où peuvent foisonner toutes sortes d'épidémies mais aussi de vices. Les habitants en sont conscients. Ils font de leur mieux pour résister aux fléaux. Mais cela peut-il durer sans l'aide et le coup de main de l'Etat?


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