On ne sait, jusqu'à présent, si la station
balnéaire de Sidi Youcha peut se targuer d'être la seule plage qui rameute des
estivants des 3 daïras côtières, Ghazoauet, Nédroma et Fellaoucène. Cela fait
exactement plus de 50 km de côte méditerranéenne où l'on trouve une seule
plage. C'est dire que la chose touristique en matière de stations estivales est
complètement délaissée. Des générations de walis, de chefs de daïra et de l'APC
se sont succédé dans la gestion de cette région sans jamais penser à défoncer
des routes pour l'exploitation de plages encore vierges.
Ce
qui s'est passé vendredi à l'entrée de Sidi Youcha est inadmissible et dénote
un grand manque de responsabilité de la part des autorités mais surtout
d'humanisme. Plus d'une centaine de voitures pare-chocs conter pare-chocs, avec
des enfants qui braillaient à cause de la chaleur, étaient bloquées sur plus
d'un km sur la route qui mène à la plage de Sidi Youcha, une crique de pas plus
de 800 m de longueur sur 20 m de largeur par endroit, mais rarement. Les
services de sécurité (6 gendarmes pas plus) étaient débordés et orientaient les
véhicules dans des impasses, créant le désordre mais aussi la panique chez les
estivants et les riverains qui ne savaient plus quoi faire en cas d'urgence.
Les vacanciers d'un jour tempêtaient par manque de circulation pour aller vers
les issues menant à la plage où, à midi déjà, il n'y avait plus un cm² pour
planter un parasol. Même l'oued rocailleux et sale cédait la place aux
vacanciers d'un jour. A 15 heures, après la prière du vendredi, le flot de
véhicules continuait à affluer vers une plage qui avait déjà affiché complet.
Les services de sécurité auraient pu prévoir de détourner ces véhicules à 1 km
avant l'entrée de la station ou les obliger à garer sur la route et de se
diriger vers la plage à pied. D'aucuns se demandent ce que serait le vendredi
prochain qui est le dernier de la saison avant le ramadhan.
Le P/APC d'El Bor dont dépend la station
balnéaire de Sidi Youcha, que nous avons rencontré sur l'une des rues,
cherchant lui aussi à trouver un remède à cette situation, nous déclarera:
«qu'une étude a été déposée au niveau de la Direction du tourisme et de
l'urbanisme prévoyant l'aménagement de Sidi Youcha avec l'ouverture d'accès de
sécurité, la création de parking et l'ensablement de la plage. Cependant,
jusqu'à ce jour, rien n'a été fait et le constat est là devant vous. C'est la
même chose chaque week-end, concernant la sécurité de la station balnéaire, on
ne m'a affecté que 6 gendarmes stagiaires encadrés par deux anciens alors que
nous en avons demandé 25 que nous aurions pris totalement en charge concernant
l'hébergement et la restauration». Une chose est sûre, à Sidi Youcha c'est que
les services d'hygiène activent favorablement en matière de contrôle de l'eau
et de la mer. Les ordures, même si cela n'est pas suffisant et relève parfois
du civisme de la population estivale, sont enlevées 2 fois par jour. Le bureau
d'hygiène est vraiment actif en ce qui concerne le contrôle des fast-foods et
des restaurants.
Cependant, cela est insuffisant dans la
région et ne règle en rien le problème du tourisme tant décrié dans les hautes
sphères. Il reste beaucoup à faire concernant le tourisme estival dans la
région car il est impensable que sur plus de 40 km de côte que compte la daïra
de Ghazaouet, il n'y ait qu'une plage de 800 m qui soit surveillée. Il faudrait
penser à un programme spécial pour défoncer des routes menant à d'autres plages
au lieu de continuer l'opération de recarrelage mal faite de trottoirs encore
en bon état qui n'enrichit que les producteurs de carrelage de l'Est du pays.
Et l'on se pose encore la question de savoir pourquoi les Algériens aspirent à
des horizons hors frontières pour passer leurs vacances.
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Posté Le : 04/08/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Belbachir Djelloul
Source : www.lequotidien-oran.com