Ghazaouet La ville fête la sardine

De tout temps, Ghazaouet a été un port depêche où la pêche n'est pas un métier mais une culture qui fait la richesse dupatrimoine de la ville des Deux Frères.Avec 15.500 tonnes de poisson pêchées dont70% de sardine et de toutes sortes de poissons bleus, soit 9.000 tonnes, par anavec seulement 49 sardiniers, Ghazaouet peut se targuer de porter cetteétiquette de ville de la sardine. Et c'est pour rendre hommage au travailcourageux de ses pêcheurs aux moyens très rudimentaires mais aussi à ce poissonqui est en quelque sorte le mets le nec plus ultra chez les habitants queGhazaouet, par l'entremise de l'association «Amal» des diabétiques, organise«une journée fête de la sardine» chaque année avant le 15 août, sous le hautpatronage du chef de la daïra.La consommation étant traditionnellementfaible en hiver, il est vital de ne pas louper la campagne de printemps etd'été où la sardine arrive à maturité et où elle se mange à toutes les saucesmais exclusivement grillée. C'est pour cette raison qu'une grillade géante alieu, ce jeudi, lors de la fête de la sardine. Plus de 100 casiers offerts parles 49 sardiniers soit plus d'une tonne de sardine est grillée par desspécialistes de la grillade sur l'esplanade du brise-lames transformée pourcette occasion en un véritable restaurant en plein air.Depuis 4 ans précisément, la sardine a sonjour de fête, avant le 15 août. Depuis que le docteur Bennaï Abderahim,président de l'association «Amal» des diabétiques, a eu l'idée de rendrehommage au travail de ces courageux marins-pêcheurs mais aussi pour toucher unpublic large et expliquer les vertus de ce poisson pour les diabétiques. Ilpersuade alors un groupe d'amis de l'aider à monter ce projet. Un comité se créecomprenant des intellectuels de la ville mais aussi des marins-pêcheurs, desarmateurs et chaque sardinier devait en ce jour contribuer à cette fête enoffrant un casier de sardines.Mais il n'est pas de journée de la sardinesans les grands partenaires tels l'Entreprise portuaire de Ghazaouet et lachambre de pêche de la wilaya de Tlemcen. A cet effet, M. Flitti Khaled,directeur de la chambre de pêche, nous dira que c'est «pour la noblesse de cemétier, tout d'abord, mais aussi pour son passé de leader au niveau régionaldans la production d'anchois salé de qualité, enfin pour un avenir prometteurcompte tenu de l'envergure des stocks halieutiques identifiés et évalués danscette zone, dans différentes campagnes d'évaluation récemment lancées par le MPRHet le programme de développement du secteur». Enfin, après les différentes activités sportives autour de lagrande bleue (concours de natation, de plongeon, de course aux canards et desexhibitions de karaté, de handball, de football avec la présence de nos Meghariaet Belloumi nationaux), tout le monde joue des coudes pour avoir une placeautour de ces tables, juste le temps de déguster une «chouwaya», comme onappelle ce poisson à Ghazaouet qui participe à la tradition culinaire de seshabitants. Une «chouwaya» qui risque dans un avenir plus ou moins lointain den'être plus qu'un appoint au menu du Ghazaoueti. La sardine coûte cher, de plusen plus cher et c'est bien entendu le consommateur qui se trouve sur le gril.Enfin de soirée, c'est la musique quimettra fin à la fête de dame sardine, une fête pleinement inscrite dans la vieculturelle et traditionnelle de Ghazaouet. Mais sans les marins-pêcheurs quiseront de l'autre côté du brise-lames, à plusieurs miles de là. Ils devrontencore et toujours ramener cette sardine, qui ne peut enrayer la frénésie desménagères en dépit de la hausse de son prix. Une bien belle fête comme on aime,détendue, familiale, bon enfant, souriante. Il n'en pouvait être autrement sousle signe du poisson.