Algérie

Ghazaouet : La mendicité, un métier au noir



Triste et consternant est ce spectacle que nous offrent quotidiennement les places publiques, les souks et les marchés. Ce sont les lieux préférés de ces hommes et femmes qui exposent leur misère artificielle au moyen de leurs habits en loques ou présentant des ordonnances médicales à peine lisibles. Les plus effrontés mettent en évidence leur handicap imaginaire pour émouvoir leur « bienfaiteur ». Or, ce qui semble inquiétant, c?est qu?un nombre important d?enfants s?adonne à ce métier. Ces mômes ne sont nullement dans le besoin mais ils sont forcés par les adultes à exercer le métier de la honte. C?est le cas de Krimo, un mendigot âgé d?à peine 11ans qui se trouve contraint de quitter l?école pour sillonner les ruelles de la ville en quête de quelques pièces sonnantes et trébuchantes. Pourtant, Krimo aimerait bien retourner à l?école retrouver ses camarades et s?exercer dans son activité préférée, à savoir le dessin. « Je dessine bien, c?était toujours moi qui dessinais sur le tableau », lance fièrement le petit mendigot. Il évoque ses souvenirs avec émotion, il parle en abondance comme s?il récite une litanie, puis soudain, ses yeux se brouillent, sa voix se contracte, la parole expire sur ses lèvres et n?arrive plus à articuler un seul mot. Le spectacle est émouvant. Dans de telles circonstances, la parole n?a plus de place et le regard en dit long. Krimo fixe longuement un joli tableau accroché au mur du café où il exerçait son « métier ».


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