L'AG ordinaire de la chambre de la Pêche, présidée M. Aggab Choaïb, reportée déjà pour quorum non atteint à ce jouir, a vraiment montré le marasme qui plane sur ce secteur très important.
Les principaux opérateurs, en majorité des armateurs et des professionnels de la mer, membres de l'assemblée, n'étaient pas venus pour écouter et approuver des bilans financier et moral. Ils étaient plutôt présents pour étaler leurs problèmes. La sonnette d'alarme a, encore une fois, été tirée.
«Les ressources halieutiques sont insuffisantes dans les eaux territoriales et c'est faute de surestimation d'abord. Et bien sûr, de développement de l'effort de pêche, une pratique devenue courante, consistant à passer des marées de 48 heures pour arriver à payer les frais, même si les bateaux ne sont pas équipés de chambre froide. Les espèces sédentaires dites nobles telles le merlan, le rouget, la raie, la crevette et autres calamars ont diminué d'une façon considérable et alarmante à cause justement de cet effort de pêche. On étalait, il y a 20 ans, nos prises sur plus de 100 m linéaire. Maintenant, c'est à peine si nous avons besoin de 4 à 5 m pour déposer nos casiers. Les zones de fraie ne sont pas respectées et la règlementation n'est pas appliquée», déclarera d'emblée M. Aggab Choaïb ingénieur en océanographie et armateur.
Cependant, la colère des armateurs se verra lorsque le volet de la pêche a été entamé. La pêcherie a été attribuée à un adjudicataire après un appel d'offres paru dans les journaux. Le P-DG de l'EGPP (entreprise de gestion des ports de pêche) n'a pas voulu identifier l'investisseur, ni même présenter le cahier des charges. Même le représentant de l'EGP présent et le directeur de la chambre de la Pêche, membre du conseil administratif de l'EGPP, ne sont pas au courant de cette transaction. Ce qui a mis les armateurs et les pêcheurs présents en rogne, les poussant à approuver, à l'unanimité, une motion stipulant que la pêcherie doit rester la propriété de l'APC. Si l'APC veut s'en défaire c'est la chambre de la Pêche qui la gérera. Les armateurs ont, encore, en souvenir les expériences de plusieurs investisseurs qui se sont succédé à la gestion de cette entreprise, qui se sont rempli les poches et qui sont partis sans être inquiétés, à ce jour.
La pêche est encore empêtrée dans ses filets et à ce train, on est loin de voir réapparaître la traditionnelle sardine, le mets le plus ultra, dans le menu des habitants de Ghazaouet.
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Posté Le : 22/07/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Belbachir Djelloul
Source : www.lequotidien-oran.com