La question de la sécurité et du respect de
l'environnement est devenue l'une des priorités d'un nombre croissant
d'entreprises industrielles.
Lancée dans l'évaluation des dangers liés à
ses activités, «Alzinc», une filiale de l'Entreprise nationale de métallurgie
et de transformation des métaux non ferreux «Metanof», va jusqu'à mettre en
place de véritables systèmes de contrôle et de gestion du risque.
En effet, après avoir obtenu ses nouvelles
normes iso 9001 (management de la qualité) et 14001 (management
environnemental) et renforcé la confiance dans la certification de son système
de management, «Alzinc» est aujourd'hui, à l'assaut de la gestion des risques.
«Les catastrophes industrielles provoquent
un choc dans l'entreprise mais aussi au sein de la population. Dans ce
contexte, la question de la sécurité s'est installée durablement parmi nos
priorités. La meilleure prise de conscience des risques par l'entreprise tend à
influer sur la qualité de son organisation, sur celle de ses installations
ainsi que sur les relations qu'elle souhaite dorénavant, entretenir avec sa
clientèle, ses actionnaires, ses voisins, voire avec le grand public.
L'entreprise souhaite, avant tout, assurer sa pérennité, il est désormais
acquis qu'elle souhaite tout mettre en oeuvre pour présenter une image
rassurante aux acteurs de la société civile et économique... On comprend mieux
alors ce soudain intérêt pour la gestion du risque, au sein de la direction»,
nous dira, dans ce cadre, le président-directeur général d' «Alzinc», M. Bourak
Abdelhamid. «Ce nouveau principe de la norme internationale ohsas 18001 va nous
permettre de mettre en place différentes actions à tous les niveaux:
- Au niveau du produit, on évalue les
risques, tout au long de son cycle de vie, depuis sa conception jusqu'à sa
destruction ou sa récupération.
- Au niveau des installations, les risques
sont évalués en fonction de l'implantation du site, de la configuration des
ateliers, de l'agencement de la chaîne de fabrication... Ces différentes
actions à mener conduisent, de plus en plus, les entreprises à envisager la
mise en place de ce que l'on appelle un «système de management du risque ou
SMR», enchaînera-t-il.
Il faut souligner, dans ce contexte, que de
nombreuses entreprises mettent actuellement en place un système de gestion de
la santé et de la sécurité au travail (SGSST), dans le cadre de leur stratégie
de gestion des risques, afin de répondre aux évolutions de la législation et
protéger leurs employés. Un SGSST permet de créer un environnement de travail
sain et sûr, par le biais d'une structure qui permet aux entreprises
d'identifier et de gérer systématiquement les risques, en termes de santé et de
sécurité, de réduire le nombre d'accidents, de se conformer à la législation et
d'améliorer leurs performances générales. Ohsas 18001 est le référentiel
reconnu mondialement pour les systèmes de gestion de la santé et de la sécurité
au travail. Il a été conçu par les représentants des principaux organismes
commerciaux et des organismes de certification et de normalisation
internationaux pour remédier à l'absence de référence internationale, pouvant
être certifiée par un tiers.
Ohsas 18001 porte sur les principaux
éléments suivants: planification pour l'identification des dangers, ainsi que
l'évaluation et la gestion des risques, programme de gestion ohsas, structure
et responsabilité, formation, présentation et compétence, consultation et
communication, gestion opérationnelle, préparation aux situations d'urgence et
solutions, mesures, suivi et amélioration des performances.
Conscient des répercussions de son activité
industrielle passée sur l'environnement, «Alzinc» a entrepris, rappelons-le, un
vaste et ambitieux programme de réduction des nuisances des outils de
production et installations de son complexe de Ghazaouet où sont produits le
zinc (lingots de 25 kg, 1 tonne et 2 tonnes), l'acide sulfurique ( 98%), le
cuivre électrolytique et les alliages «zamak». Cette unique usine en Afrique,
parmi une trentaine d'autres dans le monde a été érigée en 1974 et importe
comme matières premières des concentrés de zinc (blende) du Pérou (Amérique
Latine). Le complexe, qui reçoit annuellement plus de 70.000 tonnes de
minerais, produit près de 36.850 tonnes de zinc, 72.000 tonnes d'acide
sulfurique et 150 tonnes de cuivre. «Ce programme mis en place par «Alzinc»
permet à l'usine de s'adapter, en termes d'environnement et de préserver
l'activité industrielle très utile pour la région et l'économie nationale» ,
ajoutera le P-dg d' «Alzinc», M. Bourak Abdelhamid. Exclusivement à
l'initiative de l'entreprise, sans aucune obligation de la part de
l'administration, le programme de réduction des nuisances s'inscrit, selon M.
Bourak, dans un esprit de d'éco-responsabilité et de totale transparence. Il
s'articule autour des axes suivants :
1- Neutralisation des rejets liquides.
Cette installation a été réalisée en 1987, pour neutraliser les rejets liquides
de l'usine vers la mer. Le coût de cette opération est de 32 M. de DA.
2- Dessalement de l'eau de mer : devant les
difficultés d'alimentation du complexe en eau et les fréquents arrêts de
l'installation dus aux coupures d'eau qui avaient gravement affecté le
processus de production, l'entreprise a réalisé, en 1994, une unité de
dessalement d'eau de mer, d'une capacité de 2.000 m3/j d'un coût total de 129
M. de DA.
3-
Acquisition de deux tours d'absorption et de séchage : le renouvellement des
tours d'absorption et de séchage des gaz qui se trouvaient dans un état de
corrosion très avancé était une évidence pour l'amélioration du fonctionnement
de l'atelier de production de l'acide sulfurique. Le coût de réhabilitation de
ces deux tours s'élève à près de 74 M. de DA, leur mise en service s'est
effectuée après la réhabilitation des installations «grillage et acide».
4- Traitement des rejets gazeux :
l'objectif de l'opération consistait à réduire la teneur du gaz sulfurique
résiduel, dans les rejets gazeux, par la mise en place d'une installation de
traitement par lavage des gaz au lait de chaux.
5- Bassin de stockage des résidus : la
construction d'un bassin de stockage a été motivée par la saturation de
l'actuelle zone de stockage qui présente des risques d'éboulements croissants.
Ce bassin de stockage qui a fait l'objet d'une étude d'impact sur l'environnement,
a été mis en exploitation, en juillet 2001, pour un coût de 70 M. de DA.
6- Réhabilitation des ateliers grillage et
acide : le diagnostic réalisé par intervenants sur le site et divers
équipements de production de l'usine, a mis en évidence de nombreuses
contre-performances. Il s'agit de l'impact non négligeable du rejet gazeux sur
l'environnement, le faible rendement des autres ateliers de production, le
mauvais fonctionnement des ateliers «grillage et acide» dû surtout à la vétuste
et la corrosion des installations. Le coût de cette opération réalisée, en
2001, s'élève à près de 651 M. de DA.
7- Projet CET de Mezaourou : ce projet de
transfert des déchets de l'usine s'inscrit dans le cadre d'un programme de
recensement des points noirs, initié par le ministère de l'Aménagement du
territoire et de l'Environnement. Les points noirs en Algérie, en terme de
stocks de déchets, ont été identifiés et répertoriés par le Cadastre national
des déchets spéciaux (PNAGDES). Les déchets d'«Alzinc» (aujourd'hui près de
400.000 tonnes) ont été ainsi transférés vers un site d'une superficie de 7 ha,
techniquement sécurisé. Le coût de ce projet est de 400 M. de DA.
«Avec ces opérations , «Alzinc» confirme sa
volonté de réduire du paysage, sa trace environnementale, liée à ses activités
passées. Pensées avec le souci de minimiser les nuisances, les solutions
choisies pour la mise en Å“uvre ont coûte cher à «Alzinc», et ce, pour assurer
la sécurité et la quiétude des populations riveraines qui ont longtemps souffert
des rejets de dioxide de soufre», commentera le P-dg d'«Alzinc» de Ghazaouet.
Posté Le : 31/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Khaled Boumediene
Source : www.lequotidien-oran.com