Devant l'angoissante situation qui risque
de paralyser sérieuse ment l'établissement
public hospitalier de Ghazaouet, le collectif des praticiens de Ghazaouet vient
de déposer un préavis de grève (en notre possession) prenant effet le 11
février 2009. Une copie a été envoyée au ministre de la Santé, de la Population
et de la Réforme hospitalière, outre d'autres institutions concernées.
L'hôpital de Ghazaouet est sujet à conflit, entre le directeur et l'ensemble
des praticiens, qui n'augure rien de bon pour le déroulement des activités. Au
contraire, la stabilité de l'établissement est véritablement affectée. «Cette
situation (de grève, ndlr) a été prise à l'unanimité lors de la réunion extraordinaire
tenue le 02/02/2009 en réaction à la situation gravissime dans laquelle se
trouve notre corporation induite par le directeur et dont les faits détaillés
sont relatés dans le courrier ci-joint par l'ensemble des praticiens
spécialistes en exercice. La revendication étant le départ immédiat du
directeur de l'établissement».
En effet et en dépit de tous les appels
lancés en direction de la tutelle concernant les agissements et le comportement
méprisant du directeur de l'établissement, depuis plusieurs mois, les
praticiens, chauffés à blanc, regrettent qu'aucune décision définitive de
sortie de crise n'ait été retenue par les pouvoirs publics et se disent touchés
dans leur dignité autant qu'ils ne veulent plus entendre parler du directeur de
l'établissement. «C'est le statu quo total et ceci malgré plusieurs courriers
et le déplacement de 3 commissions d'enquête successives», nous déclarera un
spécialiste qui ajoute «des problèmes socioprofessionnels à la pelle, des
dossiers bien ficelés prouvant que beaucoup de choses ne tournent pas rond dans
l'établissement, des plaintes en justice contre un spécialiste pour des
affaires purement administratives».
Nous apprendrons également que cette
décision de grève illimitée est motivée par le fait que le directeur de
l'établissement, de par ses agissements musclés et son manque de respect,
expose à des tensions sans jamais mettre fin à la persécution et au harcèlement
contre les médecins spécialistes.
Ainsi, et malgré les différentes mises en
garde répétées concernant le manque d'effectif en personnel médical et
paramédical, le chef d'établissement n'a pas hésité à laisser partir beaucoup
d'entre eux à l'EPSP de Ghazaouet et de Nédroma. Pis encore, il n'a ménagé
aucun effort pour les retenir. Actuellement, l'ensemble des services souffre
d'un manque flagrant d'infirmiers et de médecins. Tous les bricolages réalisés
concernant ce problème ont abouti à des résultats désastreux. C'est pour ne pas
voir encore plus les relations entre patients et médecins se détériorer que
cette décision a été prise.
Contacté par téléphone, le directeur de
l'établissement nous affirmera que cette grève illimitée est motivée par le fait
qu'une plainte a été déposée contre un spécialiste près la chambre
administrative de la cour de Tlemcen pour avoir effectué une intervention
chirurgicale sans respecter le protocole des interventions. Ce spécialiste
devra répondre, prochainement, devant le juge, de faux et usage de faux.
Concernant les différents griefs contre
lui, le directeur nous attestera de calomnies et de diffamations d'autant plus
que trois enquêtes ont été menées qui n'ont donné aucun désavantage à
l'administration et à la direction de l'hôpital. Pour la légitimité de la
grève, tous les signataires seront destinataires d'une décision d'huissier de
justice dans les prochaines heures. Mais il faut le dire, ce conflit fait
beaucoup plus payer le patient qui ne sait plus à quoi s'en tenir dans cet
établissement et qui espère que cette grève apportera quelque chose de nouveau.
Posté Le : 11/02/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Belbachir Djelloul
Source : www.lequotidien-oran.com