Ghaza: «Netanyahu a contrecarré les négociations à deux reprises»

Lundi, 332e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes de la barbarie israélienne s'est élevé à 40.786 martyrs et 94.224 blessés, a indiqué, hier, le ministère de la Santé de l'enclave assiégée, dans son rapport statistique quotidien.

La même source a précisé que l'armée d'occupation a commis, la veille (dimanche, 1er jour de l'opération de vaccination contre la polio), 3 massacres, faisant 48 martyrs et 70 blessés dans plusieurs régions de Ghaza dont une école qui accueille des milliers de personnes déplacées de force.

La campagne de vaccination contre la polio se poursuivait, hier, pour la deuxième journée, au moment où l'Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme avoir « reçu des assurances d'une trêve de 3 jours pour chaque zone de Ghaza ». Un porte-parole de l'OMS a déclaré, à Al Jazeera, que « les déplacements répétés des habitants de Ghaza », imposés par les ordres d'évacuation de l'armée génocidaire, « représentent un défi » pour le personnel médical impliqué dans l'opération de vaccination.

« Nous visons à atteindre plus de 600.000 enfants pour leur fournir le vaccin. La polio est l'un des problèmes de santé auxquels sont confrontés les habitants de la bande de Ghaza. Il est prévu d'essayer d'atteindre le plus grand nombre d'enfants, mais la situation est compliquée. Nous avons reçu l'assurance il expliqué.

Néanmoins, sur le terrain, « les inquiétudes en matière de sécurité persistent dans le cadre de la campagne de vaccination contre la polio », comme l'explique le correspondant d'Al Jazeera English (AJE) à Deir al-Balah, Tareq Abu Azzoum. Dans un reportage, le journaliste rapporte que les « bombardements israéliens incessants à travers Ghaza représentent un défi pour les parents palestiniens qui souhaitent accéder, en toute sécurité, aux centres de santé pour la vaccination contre la polio ».

« Nous connaissons deux villes dans les zones centrales qui sont exclues des trêves humanitaires. Les familles de ces villes ont du mal à faire vacciner leurs enfants.

Des drones militaires volent également en permanence à Deir el-Balah, au moment où les parents font vacciner leurs enfants. Ce qui laisse penser que ces drones pourraient cibler n'importe quelle zone à tout moment », ajoute Tarek Abu Azzoum.

Concernant le bilan du premier jour de l'opération, le ministère de la Santé de Ghaza a indiqué, hier, dans un communiqué, que « 72.611 enfants ont été vaccinés ».

« La triste réalité est que les enfants reçoivent actuellement cette vaccination afin de bénéficier d'une certaine protection médicale, mais ils ne peuvent pas bénéficier d'une protection physique en raison des attaques continues et répétées qui se déroulent dans la bande de Ghaza », commente le correspondant d'AJE.

Par ailleurs, Philippe Lazzarini, Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), a déclaré que « plus de 70% des écoles de l'Agence, à Ghaza, ont été détruites ou endommagées et que la plupart d'entre elles sont devenues des abris pour des centaines de milliers de personnes déplacées ». De son côté, la municipalité de Ghaza a déclaré que l'armée d'occupation israélienne a pris pour cible un véhicule appartenant aux services de la mairie, entraînant le décès d'un des employés municipaux ».

Concernant les « négociations » en cours, pour un éventuel cessez-le-feu, et contrairement aux déclarations d'officiels américains, dont celles de président Biden, de sa vice-présidente Harris, et de son Secrétaire d'Etat Blinken, accusant la Hamas de refuser les accords proposés, l'ancien ministre sioniste, Meir Sheetrit, a déclaré hier que « le Premier ministre Benjamin Netanyahu a contrecarré les négociations à deux reprises », avant de « tromper tout le monde, en juillet dernier, en proposant un document qui torpillait les négociations », rapporte Al Jazeera.

Hier, selon les rapports d'Al Jazeera, l'armée d'occupation a bombardé, à deux reprises, la ville de Ghaza, ainsi que Nuseirat et Deir al-Balah, dans le centre de l'enclave. Le premier bombardement dans la ville de Ghaza, visait une maison dans le quartier d'Al-Sabra, au sud de la ville, alors que le second a ciblé une voiture civile à proximité de la clinique Al-Rimal, à l'ouest de la ville, faisant 2 martyrs et des blessés.

Dans le centre de l'enclave, le bombardement sur le camp de Nuseirat a blessé un enfant, alors que celui de Deir al-Balah a visé les environs de l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa.

Cisjordanie occupée : 29 martyrs depuis mercredi dernier

Lundi, 6e jour de l'agression massive de l'armée sioniste contre plusieurs villes de Cisjordanie occupée, le nombre de victimes s'est élevé à 29 martyrs et 121 blessés, a annoncé, hier, le ministère palestinien de la Santé à Ramallah.

Un décompte d'AJE indique que parmi les 29 martyrs, au moins 18 ont été tués à Jénine, 4 à Tulkarem, 4 à Tubas et 3 à Al-Khalil. La même source précise que depuis le 7 octobre 2023, au moins 681 Palestiniens de Cisjordanie occupée ont été tués, dans des attaques menées par l'armée israélienne et les colons. Ce chiffre inclut 154 mineurs, 11 femmes et 24 prisonniers morts en détention. En outre, plus de 5.600 Palestiniens ont été blessés et au moins 10.400 ont été arrêtés. Au moment où les attaques sionistes s'accentuent contre les habitants de Jénine et de Tulkarem, l'armée d'occupation empêche les journalistes de documenter ses actes barbares. Après avoir interdit, dimanche, aux équipes d'Al Jazeera d'effectuer leur couverture dans la région d'Al-Khalil, lundi des soldats de l'armée sioniste ont agressé Mohammed Abu Zeid, photographe de l'Agence de presse Wafa, à Ramallah. L'Agence a rapporté que les soldats ont également confisqué la carte mémoire de son appareil photo. Abu Zeid a déclaré qu'il a été agressé à coups de crosse de fusil, injurié et brièvement détenu par les soldats sionistes. En outre, le correspondant d'Al Jazeera a confirmé que les forces d'occupation ont forcé le photographe d'Al Jazeera à supprimer ce que sa caméra a capturé à l'entrée menant à la rue des Chouhada à Al-Khalil où se déroule un assaut de l'armée sioniste.

Par ailleurs, l'Agence de presse palestinienne Wafa a rapporté que des colons israéliens ont incendié de vastes étendues de terres dans le village d'al-Lubban Asharqiya, au sud de Nablous, en Cisjordanie occupée.

Le chef du Conseil du village, Yaqoub Awis, a déclaré à Wafa que les colons ont incendié des champs d'oliviers près de la route entre Ramallah et Nablous.

Les actions de la résistance palestinienne en Cisjordanie occupée, en particulier à Jénine, se poursuivent également et avec une plus grande intensité depuis l'opération massive de l'armée d'occupation israélienne. Les Brigades Al-Qassam ont déclaré, dimanche soir, avoir tendu une embuscade à une force d'infanterie israélienne dans le quartier d'Al-Damj, dans le camp de Jénine.

L'attaque, à l'engin explosif puis avec des armes automatiques, a eu lieu au moment où les soldats sionistes avançaient vers une maison abritant des combattants de la résistance. Al-Qassam a expliqué avoir repéré l'intervention des hélicoptères d'évacuation. De leur côté, les Brigades Al-Quds, Bataillon de Jénine, ont annoncé sur Telegram que leurs combattants « continuent de cibler les forces ennemies sur les fronts de combat dans le camp de Jénine (...) par des tirs d'armes automatiques et des engins ».

Par ailleurs, la chaîne 14 israélienne a rapporté que des coups de feu ont été tirés sur un site militaire israélien près de la mosquée Ibrahimi à Al-Khalil, dans le sud de la Cisjordanie. Hier, les Brigades Al-Qassam ont revendiqué l'entière responsabilité des opérations de Gush Etzion et Carmei Tzur près de la ville d'Al-Khalil vendredi soir, 3e troisième jour de la plus importante opération militaire israélienne en Cisjordanie depuis 2002.