Dimanche, 283e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes a atteint 38.584 martyrs et 88.881 blessés, a indiqué hier le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. Ces statistiques sinistres sont probablement bien plus élevées en raison des milliers de corps portés disparus sous les décombres des bâtiments effondrés sous les bombes américaines.
La même source a ajouté que l'armée d'occupation a commis 4 massacres durant les précédentes 24 heures, faisant 141 martyrs et 400 blessés, une majorité des femmes et des enfants. Parmi ces victimes de la journée de samedi, 90 martyrs et 300 blessés dans le massacre ayant visé des tentes de personnes déplacées de la région al-Mawassi, à Khan Younes. Quant au nombre de victimes du massacre du camp al-Shati, à l'ouest de la ville de Ghaza, il a atteint 22 martyrs et au moins 20 blessés, selon un nouveau bilan annoncé dimanche. Hormis des officiels d'agences de l'ONU et l'ancien procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo, la communauté internationale est restée silencieuse suite aux massacres de samedi.
Luis Moreno-Ocampo a déclaré à Al Jazeera qu'à la lumière des massacres à Ghaza, « la protection du droit international devrait être renforcée », mais selon lui, « le problème réside dans l'interprétation de ce droit par les États». «Le récent massacre (al-Mawassi) confirme les intentions, et la CPI a déclaré il y a un mois qu'il ne lui a pas été possible de rentrer à Rafah » pour enquêter en raison de l'interdiction israélienne. « Le droit international doit être utilisé pour mettre fin au massacre, et les pays doivent agir et faire pression pour un cessez-le-feu », a ajouté Moreno-Ocampo.
Des scènes horribles
«Hier, en visitant le complexe médical Nasser à Khan Younis, j'ai été témoin de certaines des scènes les plus horribles que j'ai vues au cours de mes neuf mois à Ghaza », a affirmé Scott Anderson, coordonnateur humanitaire adjoint et directeur des affaires de l'UNRWA à Ghaza, dans une déclaration publiée dimanche 14 juillet 2024.
« Cet établissement de santé, surchargé, a admis plus de 100 des blessés graves d'hier. Faute de lits, d'équipements d'hygiène, de draps ou de blouses, de nombreux patients ont été soignés au sol, sans désinfectants. Les systèmes de ventilation étaient éteints en raison du manque d'électricité et de carburant, et l'air était rempli d'une odeur de sang », poursuit M. Anderson. «J'ai vu des tout-petits doublement amputés, des enfants paralysés et incapables de recevoir des soins, et d'autres séparés de leurs parents. J'ai également vu des mères et des pères qui ne savaient pas si leurs enfants étaient en vie. Des parents m'ont dit, désespérés, qu'ils s'étaient installés dans la «zone dite humanitaire» dans l'espoir que leurs enfants y seraient en sécurité », lit-on encore dans la déclaration.
« Hier, nous avons fourni des services de référence, ainsi que des tentes supplémentaires, des lits, des civières, des produits jetables et des médicaments. Mais les obstacles aux opérations humanitaires nous empêchent de soutenir les populations à l'échelle nécessaire », note encore le coordonnateur humanitaire adjoint et directeur des affaires de l'UNRWA.
«La politique globale de guerre d'Israël a un caractère génocidaire»
Interrogé par Al Jazeera English, Luigi Daniele, maître de conférences en droit des conflits armés à l'Université de Nottingham Trent, a déclaré que suite au dernier carnage (d'al-Mawassi) contre des civils à Ghaza, les procureurs de la Cour pénale internationale vont pouvoir rassembler d'autres preuves dans le dossier en cours pour génocide contre Israël. L'intervenant a noté que la taille des cratères des attaques indique l'utilisation continue de bombes de 2000 livres (907 kg). « Lorsque la guerre est menée de manière aussi illégale contre des civils, cela signifie que des politiques acceptent l'élimination d'un groupe protégé par la Convention sur le génocide, comme s'il s'agissait d'un coût accessoire de la guerre », a déclaré l'intervenant.
Ajoutant qu'« Israël tente depuis longtemps de déformer le concept de proportionnalité des lois de la guerre, déshumanisant progressivement des centaines de civils palestiniens tués lors de chaque attaque, les considérant comme des «dommages collatéraux», sans aucune base légale ».
Pour Luigi Daniele, il s'agit clairement « d'un crime de guerre constitué d'attaques disproportionnées – criminalisé par le Statut de Rome ». « Le fait que ces crimes aient été commis par centaines signifie que la politique globale de la guerre a un caractère génocidaire », a-t-il conclu.
L'Å“uvre génocidaire sioniste se poursuit à Ghaza
L'armée sioniste a continué dimanche ses massacres dans plusieurs régions de l'enclave dont Rafah, Khan Younes, Deir al-Balah, et la ville de Ghaza. Les bombardements ont commencé peu après minuit visant la ville d'Al-Mughraqa, au nord du camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Ghaza, ainsi que la ville d'Al-Qarara, au sud-est de Deir Al-Balah, dans le centre de l'enclave, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera.
La même source, citant des sources locales, a affirmé que les forces d'occupation ont fait exploser une place résidentielle dans le camp de Shaboura à Rafah. Et que l'aviation militaire a mené plusieurs raids visant 3 maisons et un appartement dans les quartiers al-Daraj et Sheikh Radwan, dans la ville de Ghaza.
Des médias palestiniens ont rapporté que 3 martyrs ont été retrouvés et 7 autres blessés, dont des enfants, ont été transportés d'une maison d'habitation pour une famille palestinienne qui a été ciblée par l'occupation israélienne à l'aube dans le quartier d'Abu Skander, dans le quartier de Sheikh Radwan.
De son côté, la Protection civile de la bande de Ghaza a rapporté que 10 Palestiniens ont été tués et 27 autres ont été blessés suite au ciblage par l'armée d'occupation israélienne d'une maison et d'une tour résidentielle dans la ville de Ghaza.
Toujours dans la ville de Ghaza, des médias palestiniens ont rapporté le martyr de quatre personnes et de trois autres blessées dans le bombardement israélien d'un appartement résidentiel de la famille Al-Ghafri, dans la rue Al-Jalaa. A al-Nuseirat, le correspondant d'Al Jazeera a rapporté qu'un bombardement de l'armée d'occupation sioniste contre une école appartenant à l'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) abritant des personnes déplacées, a fait au moins 15 martyrs et 70 autres blessées. L'école héberge des centaines de personnes déplacées, a indiqué la même source.
Des soldats sionistes infiltrés dans un camion humanitaire à Rafah
A Rafah, l'armée sioniste a ciblé plusieurs zones faisant au moins 8 martyrs, dont deux dans un bombardement visant les environs du point de passage terrestre et six autres dont les corps ont été récupérés par des équipes de la Protection civile dans une zone située à l'ouest de la ville de Rafah.
Vers 14h, les Brigades Ezzeddine al-Qassam, la branche armée du Mouvement islamique Hamas, ont annoncé que leurs combattants ont affronté une « force israélienne infiltrée dans un camion humanitaire à Rafah »
« Nous avons détecté une force sioniste spéciale qui s'était infiltrée, cachée dans un camion humanitaire, à l'est de Rafah.
Dès que les éléments de cette force spéciale sont entrés dans une maison, nous les avons immédiatement affrontés à distance nulle avec des armes légères et des obus antipersonnel faisant de tous leurs membres des morts et des blessés », ajoute le communiqué d'Al-Qassam publié sur Telegram.
De leur côté, les Brigades Al-Qods, la branche armée du Mouvement du Jihad Islamique, ont déclaré avoir bombardé avec des obus de mortier les points de concentration des soldats d'occupation israéliens dans les régions d'Al-Abd Jabr, Al-Ta'ma et Burj Al-Assi, au sud-ouest du camp de Yabna dans la ville de Rafah.
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Posté Le : 15/07/2024
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Mehdi
Source : www.lequotidien-oran.com