Algérie

Ghaza: La trêve prolongée de deux jours


La trêve de quatre jours, conclue dans le cadre d'un accord entré en vigueur vendredi, sera prolongée de deux jours, a déclaré lundi en fin d'après-midi le Qatar, pays médiateur de cet accord. Alors que la trêve en vigueur était sur le point d'expirer mardi à 07H00 (05H00 GMT), "l'Etat du Qatar annonce que, dans le cadre de la médiation en cours, un accord a été conclu pour prolonger la trêve humanitaire de deux jours dans la bande de Ghaza", a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, Majed Al-Ansari, sur X, anciennement Twitter.Le Hamas a confirmé l'extension de cette trêve. Le mouvement de résistance palestinien a annoncé dans un communiqué "un accord avec les frères qataris et égyptiens pour une prolongation de la trêve humanitaire temporaire qui sera de deux jours supplémentaires avec les mêmes conditions que la trêve précédente".
Lundi, au quatrième jour de la trêve, les pourparlers et les négociations allaient bon train afin d'établir la liste des prisonniers libérables des deux côtés dans cette phase, mais également pour discuter de la possibilité de prolonger le cessez-le-feu en cours. Selon Al Jazeera et CNN, les parties concernées, « sous la médiation du Qatar », travaillaient sur les « questions en suspens » en lien avec la liste des prisonniers à libérer. Les Etats-Unis, qui disent avoir la certitude qu'il y a encore « entre 7 et 10 otages américains à Ghaza », font part de leur incertitude que l'un d'eux soit libéré au cours de la quatrième opération prévue hier.
Sur la question de l'extension de la trêve, The Wall Street Journal (WSJ), cité par Al Jazeera, affirmait hier que des « pourparlers sont en cours pour la prolonger de 4 jours supplémentaires ».
Le WSJ a cité des « sources bien informées » qui ont expliqué que « la possibilité de libérer une vingtaine d'otages, dont des femmes et des enfants, est en cours de discussion en échange d'une prolongation », et ont confirmé que « toute prolongation inclurait la libération d'un plus grand nombre de prisonniers palestiniens et l'envoi de davantage d'aide à Ghaza ».
Par ailleurs, à Ghaza, c'est la situation humanitaire qui reste le principal gros problème. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA, acronyme en anglais), « au total environ 248 camions d'aides sont entrés à Ghaza » au troisième jour de la trêve (dimanche). Pour rappel, ce nombre reste insuffisant par rapport à l'accord de trêve qui stipule l'entrée d'au moins 200 camions par jour dont 8 citernes de carburant. A noter aussi que parmi les camions-citernes de carburant entrés à Ghaza durant les trois premiers jours de la trêve (aucun chiffre n'était encore disponible concernant la journée d'hier), aucun n'est arrivé au nord de la bande. Selon le directeur général des hôpitaux de la bande de Ghaza, Munir Al-Bursh, « le carburant n'avait pas encore atteint (hier) les hôpitaux du nord ». Al-Barsh a ajouté dans une déclaration à Al Jazeera qu'«aucun hôpital à Ghaza n'a été épargné par les attaques israéliennes, et a souligné que le nombre de blessés transportés vers le terminal de Rafah est très faible et ne dépasse pas 20 par jour ».
Par ailleurs, le ministère de la Santé de Ghaza a lancé un appel « exhortant toutes les équipes médicales à se joindre immédiatement au travail à l'hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande ». Cet hôpital, comme de nombreux autres au nord de Ghaza, a fait l'objet de bombardements par l'armée d'occupation.
Environ 0,5% des habitants de Ghaza sont tombés en martyrs
Dans une déclaration à Al Jazeera, le chirurgien anglo-palestinien, Ghassan Abu Sitta, a déclaré que depuis le 7 octobre dernier « 160 médecins et infirmiers sont tombés en martyrs durant les bombardements israéliens contre Ghaza ».
Le même intervenant a ajouté : « durant ma présence à l'hôpital Al-Shifa de Ghaza, 45% des brûlés victimes des bombardements sont des enfants. 120 enfants, parmi les blessés acheminés vers cet hôpital, étaient sans leurs parents et nous n'avions pas leurs identités », a-t-il précisé.
Sur les conditions de travail à Al-Shifa, particulièrement après son encerclement par les blindés de l'armée d'occupation, Dr Abu Sitta raconte que « le plafond de la salle des opérations s'est effondré lors d'un bombardement » et que ses équipes « étaient obligées, par manque de médicaments, de pratiquer des opérations chirurgicales sans anesthésie, l'une d'elle sur une fillette de 9 ans ». « Nous avons vu des brûlures causées par des bombes au phosphore blanc qui ont atteint les os de patients palestiniens », ajoute Dr Ghassan Abu Sitta.
De son côté, et toujours concernant la situation dans les hôpitaux, Mahmoud Bassal, porte-parole de la Protection civile à Ghaza, a déclaré à Al Jazeera qu'un grand nombre de corps de martyrs - estimés à des centaines - sont toujours présents à proximité des hôpitaux Al-Quds et Al-Rantissi.
L'intervenant a fait appel aux équipes arabes de la Protection civile d'intervenir avec leurs équipements pour aider à résoudre ce problème, notamment celui des corps encore sous les décombres des maisons bombardées, soulignant que la Protection civile de la bande de Ghaza « n'avait encore reçu, jusqu'à lundi, aucune assistance et aucune quantité de carburant ».
L'absence de livraison du carburant au nord de Ghaza pose aussi la problématique de la gestion des déchets soulevée par la municipalité de la ville. « Nous sommes confrontés au dilemme de la pénurie de carburant et nous ne pouvons pas transporter les déchets vers la décharge », a indiqué le maire de la ville Ghaza, Yahya al-Sarraj, à Al Jazeera.
« Le comité d'urgence de la municipalité travaille 24 heures sur 24 et notre priorité est de distribuer de l'eau aux foyers. Nous sommes confrontés au dilemme de la pénurie de carburant et nous ne sommes pas en mesure de transporter les déchets vers la décharge principale. L'occupation met le feu aux déchets, entraînant la propagation de gaz et de fumées toxiques dans l'atmosphère de la bande de Ghaza », dit-il.
Pas d'expulsion de Palestiniens de Ghaza
Alors que plusieurs ministres de l'entité sioniste continuent à évoquer la « nécessité d'expulser les Palestiniens de Ghaza vers les pays riverains », le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a déclaré hier dans un discours prononcé devant le forum régional annuel de l'Union pour la Méditerranée à Barcelone qu'« Israël doit comprendre que nous n'accepterons pas l'expulsion des Palestiniens de la bande de Ghaza ».
« Israël n'a pas ?uvré pour parvenir à la paix, n'a pas mis en ?uvre les accords signés et a sapé la solution à deux Etats. Le conflit n'a pas commencé le 7 octobre, mais est plutôt le résultat des souffrances palestiniennes aux mains d'Israël pendant des décennies. Nous devons ?uvrer pour mettre fin une fois pour toutes à la guerre contre Ghaza. Israël ne doit pas être un Etat au-dessus des lois et doit mettre un terme à son agression contre Ghaza », a-t-il ajouté.
M. Safadi a également qualifié ce qui se passe à Ghaza de génocide. « Ce qui se passe à Ghaza relève de la définition juridique du génocide. Nous sommes tous d'accord sur le fait que le droit humanitaire international doit être respecté, que les déplacements sont inacceptables et qu'il ne devrait plus y avoir de tueries », a-t-il dit.
A propos de « Ghaza dans l'après-guerre » que soulèvent les Américains et leur protégé sioniste, Ayman Safadi estime que « c'est au peuple palestinien de décider qui le gouverne, et toute discussion sur Ghaza d'après-guerre doit se concentrer sur la Cisjordanie et Ghaza comme une seule entité », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, sur l'attitude expansionniste des sionistes, le Haut représentant de l'Union européenne (UE), Josep Borrell, a déclaré qu'il était "choquant" qu'en pleine agression contre le peuple palestinien, l'entité sioniste alloue de nouveaux fonds pour construire plus de colonies illégales dans les territoires palestiniens occupés.
Dans un message posté sur la plateforme (X), anciennement Twitter, M. Borrell a ajouté que "les colonies constituent une grave violation du droit humanitaire international", affirmant que "cela n'a rien à voir avec l'autodéfense".
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