Algérie

Ghaza: L'entité sioniste veut éliminer l'UNRWA



Au 240e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes a atteint, dimanche, 36.439 martyrs et 82.627 blessés, a indiqué le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. Durant la journée de samedi, l'occupation a commis 4 massacres faisant 60 martyrs et 220 blessés, a ajouté la même source.

Dimanche, les bombardements ont continué sur Ghaza. Les régions du nord de l'enclave d'où les troupes s'étaient retirées vendredi matin, sont totalement sinistrées. Quant au niveau de malnutrition à Ghaza, il a atteint des proportions catastrophiques.

Une attaque de l'armée sioniste contre les villes de Ghaza dans la nuit de samedi à dimanche a fait 3 martyrs, dont une femme et son bébé. L'agence de presse Wafa a rapporté que les corps de trois martyrs ont été transportés à l'hôpital arabe Al-Ahli, et que l'attaque a eu lieu contre un appartement appartenant à la famille Nabi dans le quartier Daraj de la ville de Ghaza.

Dimanche, les secouristes de la protection civile ont récupéré pas moins de 50 corps supplémentaires à Jabaliya, au nord de Ghaza, portant le nombre total de corps de martyrs découverts les trois derniers jours à 120, rapporte également l'agence de presse Wafa. La même source a précisé que les secouristes continuent de rechercher des dizaines de personnes portées disparues dans la zone de Jabaliya, où les forces israéliennes ont mené une opération meurtrière durant 20 jours.

A noter qu'après le retrait des troupes sionistes, les habitants de Jabaliya sont retournés dans la ville qu'ils ont trouvée totalement détruite.

Par ailleurs, le chef du comité municipal d'urgence du nord de Ghaza a déclaré les villes de Jabaliya et de Beit Hanoun «zones sinistrées en raison des destructions indescriptibles» laissées par l'armée sioniste.

Par ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que «seuls 14 des 36 hôpitaux de Ghaza sont actuellement partiellement fonctionnels». Selon Al Jazeera qui rapporte l'information, «les trois hôpitaux de Rafah, dans le sud du pays, sont actuellement hors service. Il s'agit de la maternité al-Helal al-Emirati, de l'hôpital spécialisé du Koweït et de l'hôpital Abu Youssef El Najjar».

Sont également hors services les deux hôpitaux du nord de Ghaza, al-Awda et Kamal Adwan. Selon les estimations de l'OMS, «environ un demi-million de personnes à Rafah et dans le nord de Ghaza ne disposent pas d'hôpitaux fonctionnels et accessibles».

Depuis le 7 mai dernier, la fermeture du point de passage de Rafah entre Ghaza et l'Égypte a également interrompu l'évacuation médicale des patients, et a restreint sévèrement l'entrée du carburant et des fournitures médicales, ce qui a eu pour effet d'aggraver l'impact sur le fonctionnement des hôpitaux, affirme encore l'OMS.

UNRWA : Les abris de Rafah sont vides en raison des bombardements

L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a annoncé, dimanche, que les 36 abris de l'agence dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza, sont «totalement vides» et que les personnes déplacées qui y avaient trouvé refuge, ont dû se déplacer à nouveau «en raison des opérations militaires israéliennes».

Le commissaire de l'UNRWA, Felipe Lazzarini, a confirmé, hier, que plus d'un million de personnes s'étaient déplacées de Rafah «à la recherche d'un endroit sûr qu'ils n'ont jamais trouvé». Toujours selon l'UNRWA, pas moins de 690.000 femmes et filles à Ghaza «manquent de produits de santé de base». Huit mois après le début de l'agression sioniste, les femmes et les filles de Ghaza, qui ont dû se déplacer plusieurs fois durant cette période pour fuir les bombardements israéliens contre les civils, vivent dans des abris surpeuplés, «manquent de kits d'hygiène menstruelle, d'eau potable et d'intimité», ajoute l'agence.

«Sans accès à des serviettes hygiéniques, les femmes et les filles sont obligées de recourir à des aménagements de fortune qui les exposent à des risques d'infection», affirme encore l'UNRWA. Selon Philippe Lazzarini, l'UNRWA travaille désormais depuis Khan Younes et dans les zones centrales de Ghaza, où vivent 1,7 million de personnes. Il a expliqué qu'au cours des trois dernières semaines, l'agence a été autorisée à récupérer «un peu moins de 450 camions» pour soutenir l'opération humanitaire. «Ce n'est rien face aux besoins qui sont d'au moins 600 camions/jour de fournitures commerciales, de carburant et humanitaires», dit-il. «Le carburant vient à manquer : nos équipes sont prêtes à le récupérer lorsque les autorités israéliennes donneront leur feu vert», a ajouté Lazzarini. C'est dans ces conditions que l'entité sioniste tente d'éliminer totalement l'UNRWA de Ghaza et des territoires palestiniens occupés, à travers une démarche, entamée la semaine dernière, par le parlement sioniste qui a adopté une «motion préliminaire» approuvant un projet de loi la qualifiant d'organisation terroriste.

Dans une lettre adressée vendredi à l'actuel président du Conseil de sécurité de l'ONU, Pedro Comissario Afonso, l'observateur permanent de la Palestine auprès de l'ONU, Riyad Mansour, a attiré l'attention sur « le harcèlement, l'incitation, les menaces et les attaques directes israéliennes contre l'UNRWA». «De telles incitations et attaques ne peuvent rester sans réponse. Le Conseil de sécurité doit agir immédiatement pour mettre un terme à toutes les mesures et attaques israéliennes illégales et exiger la fin de toutes les ingérences, incitations et menaces contre l'UNRWA et la mise en danger de son personnel et de ses locaux», a écrit Mansour.

Le Qatar, dans un communiqué de son ministère des Affaires étrangères, a également condamné la décision d'Israël de désigner l'agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) comme «organisation terroriste», appelant la communauté internationale à rester ferme face aux projets d'Israël visant à «priver» les Palestiniens de la bande de Ghaza et de la Cisjordanie occupée des «services nécessaires» de l'agence.

«Le pire des pires niveaux de malnutrition» à Ghaza

Les travailleurs humanitaires ont prévenu, dimanche, des risques graves dus à l'interruption de la distribution de suppléments nutritionnels à Ghaza en raison de la fermeture des points de passage et de la suspension des largages aériens des aides humanitaires.

Cités par le quotidien britannique, The Guardian, des travailleurs humanitaires estiment que l'arrêt de la distribution de suppléments nutritionnels «menace la vie de plus de 3000 enfants souffrant de malnutrition sévère». De son côté, Alexandra Saieh, de l'organisation Save the Children, affirme que les organisations humanitaires craignent que cette situation ne s'aggrave davantage. Dans une déclaration à Al Jazeera, M. Saieh a affirmé, hier, que «Ghaza connaît le pire des pires niveaux de malnutrition, en particulier celle des enfants, et elle est entièrement causée par l'homme».

«Les enfants de Ghaza meurent de faim, sont privés d'eau potable et d'une assistance médicale adéquate. Et tout cela est alimenté par l'obstruction systématique de l'aide humanitaire et l'hostilité persistante. Un centre médical à Tal as-Sultan [Rafah], qui s'occupait de cette question, a dû fermer la semaine dernière en raison des attaques [israéliennes] dans la région», rapporte un compte-rendu d'Al Jazeera. Alexandre Saieh qui a alerté sur «une accélération des décès dus à la malnutrition, à la famine, à la maladie et à la déshydratation, peut-être même plus élevée que ce que nous observons déjà, qui n'est que la pointe de l'iceberg».

«Nous craignons en fait que la situation soit bien pire. En mars dernier, l'ONU avait mis en garde contre une famine, et nous, en tant qu'organisations humanitaires, nous n'avons pas eu l'accès nécessaire pour conjurer cette famine», dit-il encore Rappelons que sur plus de 36.000 martyrs à Ghaza, depuis le 7 octobre 2023, pas moins de 15.000 sont des enfants.




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