Algérie

Ghaza : des «armes» pour se défendre ! Les Palestiniens n'attendent plus rien de la «communauté internationale»



Ghaza : des «armes» pour se défendre !                                    Les Palestiniens n'attendent plus rien de la «communauté internationale»
Pourquoi le mécanisme international, qui d'habitude se met promptement en branle dès qu'un Etat est mis à l'index pour ses actions violentes, ne fonctionne plus quand il s'agit d'Israël ' Les Palestiniens, qui connaissent bien cette situation unique et inique, n'attendent plus rien de la «communauté internationale» encore moins des «frères arabes». D'ailleurs la célèbre complainte «où sont les Arabes '» d'usage depuis des décennies n'est plus de mise, dépassée qu'elle est par les nouvelles contingences d'un monde qui bouge.
Face à la situation, la Ligue arabe convoquera une cession du Conseil de sécurité de l'ONU en toute urgence, condamnera l'agression et exigera l'évacuation sans conditions de l'armée israélienne de toute parcelle de territoire occupée. De l'émotionnelle. Sur le terrain la réalité est tout autre. C'est ainsi depuis l'agression de juin 67, le veto américain a été utilisé plus d'une centaine de fois, assurant l'impunité aux dirigeants israéliens. De fait, les Palestiniens n'attendent plus une intervention étrangère pour leur venir en aide. Cependant il est possible de soutenir la résistance en lui fournissant des armes. Le président du Parlement iranien, Ali Larijani, fait, dans ce sens, ce constat d'évidence : «Les Etats-Unis et l'Occident envoient des armes au régime sioniste. Pourquoi dès lors ne faudrait-il pas envoyer des armes à la Palestine '» Il est loisible de constater le silence gêné de certains Etats arabes qui, récemment, ont contracté avec les Etats-Unis des contrats d'armements sophistiqués se chiffrant à des centaines de millions de dollars pour contrer l'Iran.Si l'option des armes est politiquement problématique pour les Etats arabes et musulmans, reste d'autres «armes» à utiliser pour secourir Ghaza. L'Irak appelle à utiliser l'arme du pétrole contre les alliés d'Israël qui soutiennent ostensiblement l'agression militaire. L'ambassadeur d'Irak auprès de la Ligue arabe, Qaïs Al-Azaoui, a affirmé que «lors de la prochaine conférence de la Ligue, l'Irak proposera aux pays arabes d'utiliser l'arme pétrolière pour exercer une pression réelle sur les alliés d'Israël qui soutiennent son agression contre Ghaza». Le diplomate irakien estime que «la pression économique constitue actuellement l'arme la plus efficace
pour réaffirmer le soutien au peuple palestinien de Ghaza». Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, va dans le même sens. «Personne ne demande aux pays arabes d'ouvrir leurs frontières et d'envoyer leurs chars et leurs avions dans la bande de Ghaza. On ne vous demande pas de prendre une telle décision», a recommandé le secrétaire général du Hezbollah. Mais pour ce dernier, dans l'état actuel des choses, les pays arabes ne sont pas en mesure d'imposer un embargo sur les livraisons de pétrole, comme ils l'avaient fait lors de la guerre arabo-israélienne de 1973. Cependant, les Etats arabes pourraient réduire la production ou relever les prix du pétrole. Cette mesure porterait un coup certain aux économies américaine et occidentales, actuellement fragilisées de l'aveu des spécialistes, obligeant ces pays à faire pression sur l'Etat hébreu. Les pays arabes peuvent en effet tirer profit de l'état de santé actuel des économies américaine et européennes, afin de peser sur la situation géopolitique. Le rôle de l'Egypte devrait également évoluer avec le changement induit par la chute de l'ancien régime. Hosni Moubarak a constitué pendant longtemps un verrou dans l'intérêt d'Israël. Le président Morsi, arrivé au pouvoir à travers le choix du peuple égyptien, possède assez de légitimité pour envoyer un message de fermeté à Tel Aviv. Les accords de Camp David ne pourraient résister aux raids criminels de l'aviation israélienne contre un territoire-prison surpeuplé avec lequel l'Egypte partage une frontière. De telles pressions ont prouvé leur efficacité en d'autres temps.
L'histoire retiendra que le défunt roi, Hussein de Jordanie, avait menacé, en 1997, de rompre l'accord de son pays avec Israël si le Mossad ne remettait pas immédiatement le contrepoison, après la tentative d'assassinat de Khaled Mechâal à Amman. Sous les récriminations de Washington, Israël a vite obtempéré. En fait la situation actuelle n'est pas nouvelle pour un peuple qui n'a plus rien à perdre. La recherche, à nouveau, d'une trêve par Israël devrait être chèrement monnayée. Lever l'embargo, arrêt des colonies sur les terres occupées, et libération de milliers de prisonniers palestiniens croupissant dans les prisons spéciales en Israël.
M. B.


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