Algérie

Ghaza: Début de la trêve et du premier échange de prisonniers



Vendredi matin, quelques heures à peine après l'entrée en vigueur de la trêve de quatre jours, des milliers de Ghazaouis ayant quitté le nord de Ghaza sous les bombardements de l'armée sioniste sont retournés voir l'état de leurs habitations. Les flux de Ghazaouis ont été accueillis par des tirs de l'armée sioniste qui se trouvait encore en place pour les empêcher de revenir au nord de Ghaza. Plus tard, l'occupation a averti via des flyers que le nord de Ghaza était « encore une zone de guerre », menaçant carrément de bombarder les citoyens palestiniens qui oseraient encore revenir à ce qu'il reste de leurs habitations.Devant entrer en vigueur jeudi, la trêve a été reportée de 24h suite aux tergiversations de l'entité sioniste. En effet, l'occupation a laissé entendre, mercredi, que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) serait mandaté, « dans le cadre de l'accord » de trêve, pour rendre visite aux prisonniers israéliens détenus par la Résistance palestinienne avant leur libération. Devant le refus catégorique du Hamas et des autres factions de la Résistance de cette nouvelle « condition » que l'entité voulait imposer, la date de la trêve a donc été repoussée. Il a fallu la réaction du CICR qui a affirmé n'avoir « pas connaissance » d'un accord conclu entre Israël et le Hamas autorisant son personnel à rendre visite aux otages à Ghaza, après que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que cela serait prévu dans l'accord. « Jusqu'à présent, le CICR n'a été informé d'aucun accord conclu par les deux parties concernant les visites du CICR aux otages. Si une visite était convenue, le CICR se tient prêt à se rendre sur place », a déclaré jeudi à CNN la porte-parole du CICR, Fatima Sator. Ce n'est que dans l'après-midi de jeudi que le ministre des Affaires étrangères du Qatar annonce que finalement la « trêve débutera vendredi à 7h (heure locale) », précisant que le nombre de prisonniers israéliens qui seront libérés au premier des quatre jours que durera la trêve est de « 13 femmes et enfants » et qu'un nombre de prisonniers palestiniens (non encore déterminé au moment de cette déclaration) seront libérés des prisons sionistes à 16h (heure locale) de la même journée.
A la mi-journée de vendredi, quelques heures après l'entrée en vigueur de la trêve, Al Jazeera annonce que les autorités pénitentiaires de l'occupation ont établi une liste de prisonniers palestiniens qui seront libérés en contrepartie des 13 Israéliens. Il s'agit, précise la chaîne, de « 39 prisonniers palestiniens dont 24 femmes et 15 mineurs (sur un total de 150 prévus, ndlr) », soulignant qu'ils « seront transférés à la prison d'Ofer en préparation de leur libération ».
Selon CNN, citant des responsables de l'administration Biden, « il n'y aura aucun Américain dans la première vague des otages qui seront libérés ce vendredi ». A l'heure où nous rédigeons ces lignes, le bureau des médias du gouvernement de Ghaza annonce que les autorités égyptiennes s'apprêtaient à accueillir les otages israéliens via le passage de Rafah. Par ailleurs, Al Jazeera annonce que les 13 otages israéliens ont été livrés (vers 15h40) par le Hamas au CICR.
Intenses bombardements à quelques heures de la trêve
Ces tergiversations et cet entêtement israéliens ont non seulement abouti à différer la trêve et donc le début de la libération des prisonniers des deux côtés, mais ont eu des conséquences sur les troupes sionistes au sol qui ont subi plusieurs attaques de la part des combattants de la Résistance faisant plusieurs tués parmi les soldats de l'occupation durant la journée et la soirée de jeudi. De violents affrontements entre la résistance et l'occupation ont eu lieu dans plusieurs zones de la bande de Ghaza. Des sources locales, citées par Al Jazeera, ont fait état de « nouvelles tentatives d'incursion israéliennes à proximité du camp de Jabalia et au nord, à l'ouest et au sud de la ville de Ghaza ». Dans la nuit de jeudi à vendredi, l'armée sioniste, faute d'avoir imposé la visite par le CICR de ses prisonniers chez le Hamas, sans doute pour connaître les endroits où ils étaient cachés, a soumis le nord de Ghaza à d'intenses bombardements.
La correspondante d'Al Jazeera, Heba Akila, a déclaré que les avions d'occupation israéliens avaient lancé de violents raids et d'intenses ceintures de tir sur plusieurs zones du nord, du centre et du sud de la bande de Ghaza, dont les régions de Jabalia, Sheikh Zayed, Al-Saftawi, et Wadi Ghaza.
L'hôpital indonésien, déjà bombardé dans les jours précédents, a subi aussi de violentes frappes. Le porte-parole du ministère de la Santé de Ghaza, Ashraf Al-Qudra, a déclaré que les bombardements israéliens de cet hôpital ont entraîné la destruction de générateurs électriques et de grandes parties de bâtiments. Il a ajouté que le ministère craint pour la vie des 200 blessés et les 50 membres du personnel médical coincés à l'intérieur de l'hôpital depuis plusieurs jours.
L'armée sioniste a également bombardé jeudi soir deux voitures civiles dans le centre de Ghaza entrainant la mort de 11 Palestiniens, selon un autre correspondant d'Al Jazeera, qui a ajouté qu'une maison du camp de Khan Yunis, dans le sud de la bande de Ghaza, a également été visée faisant des blessés parmi les civils.
Arrestation du directeur de l'hôpital Al-Shifa
Jeudi, l'armée israélienne a annoncé avoir procédé à l'arrestation de Mohamad Abu Salmiya, le directeur d'Al-Shifa, le plus grand hôpital de Ghaza, qui a avait été encerclé, bombardé et envahi par les troupes au sol de l'entité sioniste à la recherche de « preuves » que cet établissement était utilisé comme « quartier général » du commandement du Hamas.
Dr Abu Salmiya a été arrêté et interrogé par le Mossad, affirme l'entité sioniste qui prétend détenir des « preuves » selon lesquelles l'hôpital Shifa, « sous sa direction directe, servait de centre de commandement et de contrôle du Hamas ».
Abu Salmiya avait été arrêté alors qu'il évacuait l'hôpital Al-Shifa en difficulté dans le cadre d'un convoi rassemblé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
En réponse à son arrestation, le ministère de la Santé à Ghaza a déclaré qu'il avait suspendu sa coopération avec l'OMS et a fait porter aux Nations Unies « l'entière responsabilité » de la détention du directeur d'Al-Shifa.
A noter que les soldats sionistes ont quitté hier les bâtiments de l'hôpital Al-Shifa, alors que deux chars étaient encore stationnés devant l'hôpital Al-Rantissi.
Au 49e jour de l'agression sioniste, le bureau des médias du gouvernement à Ghaza a annoncé hier que le nombre de martyrs s'élevait à 14.854 depuis le 7 octobre dernier, dont 6.150 enfants et 4.000 femmes, et que le nombre de blessés s'élevait à plus de 36.000, pour la plupart des enfants et des femmes, tandis que le nombre de personnes portées disparues a atteint 4.700, selon la même source.


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