La flambée des prix des fournitures
scolaires tant redoutée n'est pas de la partie cette année. Peu importe, diront
certains, vu que cela n'atténuera en rien la mise à sac des bourses des ménages.
Véritable bonheur pour les écoliers, la rentrée scolaire l'est beaucoup moins
pour les parents. Si pour les premiers, celle-ci est synonyme de retrouvailles
avec les anciens camarades de classe, d'exhibition de nouveaux accoutrements et
affaires, pour les seconds, la rentrée scolaire se résume en quasi-renouvellement
de garde-robes, en fournitures scolaires et en frais d'habillement… Bref, elle
pourrait se résumer en frais sonnants et trébuchants tout court.
L'échec du système scolaire algérien est
également pour beaucoup dans les proportions parfois astronomiques que revêt
désormais la rentrée scolaire en termes de financement. A ce propos, même
certains parents aux moyens relativement limités n'hésitent pas à mettre leurs
enfants dans des écoles et instituts privés, ce qui suppose des charges
supplémentaires considérables. A cela s'ajoutent, évidemment, les évènements en
cascade qui précèdent et qui succèdent, ces dernières années, à la rentrée
scolaire et qui génèrent des dépenses conséquentes : vacances estivales (pour
certains), ramadhan, Aïd El-Fitr ; ensuite, pas très
loin de là, l'Aïd El-Adha ; et pour conclure, les
fêtes de fin d'année qui pointent du nez. Tout compte fait, cela revêt tout de
même l'aspect d'une série d'évènements qui met à rude épreuve le budget des
ménages.
«Pour être clair, ce n'est que vers le
début de l'année que j'arrive à rééquilibrer mon budget, moyennant la prime de
fin d'année, souligne Saïd, époux d'une femme au foyer et père de cinq enfants.
«Il y a deux années de cela, j'ai dû mettre mon fils aîné sur le marché du
travail, car je n'arrivais plus à m'en sortir. A l'approche du bac, sa
scolarité me coûtait trop cher, en plus de 5000 dinars de frais d'habillement
et un peu plus de 3500 dinars pour les fournitures scolaires. Pour mes trois
autres enfants, cela me coûte actuellement environ 6000 dinars mensuels, auxquels
il faudra ajouter près de 2500 dinars en fournitures scolaires pour chacun», précise-t-il.
Si l'on s'amuse à faire les comptes, on saisit aisément que ce n'est pas avec
son petit salaire que Saïd sortira de l'auberge.
Afin d'honorer ces charges annuelles, il
recourt à des emprunts chez ses parents, des proches, etc., et ce n'est que
quelques mois plus tard qu'il arrive à rééquilibrer la balance. D'autres
parents, moins chanceux, n'ont que les emprunts à faire par-ci par-là, à
travers les amis, pour absorber la pilule de la rentrée scolaire ! Parallèlement,
la préparation de la rentrée rime toujours, en cette période, avec la ruée sur
les papeteries et librairies. Ce qui s'apparente à un véritable «septembral», qui
se prépare en fait depuis la mi-août. Période durant laquelle les parents
avertis ou plutôt les moins essoufflés font les emplettes en fournitures
scolaires pour leurs rejetons. Pour les bourses moyennes et faibles, et c'est
ce qui représente la masse la plus importante, l'exercice prend plutôt des
allures du parcours de combattant. Cette ruée de nous vivons
chaque rentrée scolaire qu'«Allah» fait depuis toujours, est principalement
assujettie aux moyens financiers des parents et autres tuteurs. Ceux qui en ont
les moyens s'acquittent de cette lourde charge à partir du mois d'août. Pour
les autres aux revenus modestes ou moyens, ils essayent de minimiser la facture
de la rentrée en recourant, dans un premier temps, aux habits et livres
d'occasion. «Ce n'est qu'une fois que la tâche s'avère infructueuse qu'ils se
dirigent vers la librairie», explique le gérant d'une librairie-papeterie bien
positionnée dans le marché ghardaoui.
Cependant, la résignation de cette caste
aux moyens limités ne signifie pas pour autant la fin de leurs soucis. En effet,
en période de rush sur les librairies, les ruptures de stocks sont souvent
légion et seuls quelques points de vente arrivent à sortir leur épingle du jeu.
Pour ce faire et afin de prévenir ce désagrément qui se répercute
inéluctablement sur le chiffre d'affaires, il est question de s'approvisionner
en grandes quantités.
Chose qui suppose des fonds conséquents
disponibles et qui ne sont pas à la portée de tous. Côté fournitures scolaires,
le marché de l'occasion n'y peut rien. Et c'est plutôt l'indisponibilité des
moyens, notamment en rapport avec les évènements qui escortent la rentrée
scolaire, qui fait que l'on s'y prend de manière tardive. Sur ce point aussi, en
comparant les prix des différents produits proposés, les parents tentent de
grignoter ne serait-ce qu'un petit «chouia» sur la facture globale des dépenses
à l'occasion de la rentrée scolaire.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 10/09/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Aïssa Hadj Daoud
Source : www.lequotidien-oran.com