Algérie

Ghardaïa-Un an après les inondations : L'épreuve surmontée



Ghardaïa-Un an après les inondations : L'épreuve surmontée
Photos : Makine F. La wilaya de Ghardaïa envahie par les crues le 1er octobre 2008 semble, une année après, surmonter l'épreuve imposée par dame nature. Les pertes, tant humaines que matérielles, occasionnées par le débordement de l'oued jonchant la vallée du M'Zab, étaient énormes : 43 morts et 700 personnes blessées. Côté matériel, on dénombrait 2.370 habitations effondrées, 29.229 inondées, et 70% du réseau électrique endommagés. Cette catastrophe naturelle, que la région n’a pas connue depuis plus d’un siècle d’après des spécialistes, a mobilisé les autorités et une cellule nationale de crise a été installée pour assister les sinistrés. L’heure est actuellement à l’évaluation des efforts consentis par les pouvoirs publics pour rétablir la situation. Et c’est le premier responsable de cette région, le wali, Yahia Fahim, qui s’est chargé de rendre publiques les actions entreprises, lors d’une sortie sur le terrain, effectuée ce jeudi 1er octobre, premier anniversaire des inondations. Sortie sanctionnée par une conférence de presse. Le wali s’est, en effet, longuement attardé pour présenter et à la fois critiquer ce qui a été réalisé, une année durant, secteur par secteur.AGRICULTURE : LE DÉFI RELEVÉLa journée «anniversaire» débute par la récompense, au siège de la wilaya, de quatorze  investisseurs dans le domaine de l’agriculture ayant permis, cette année, à la wilaya de Ghardaïa d’enregistrer un taux «record» de production céréalière : 47.000 quintaux. «C’est un taux jamais atteint au niveau de la région depuis 1976», souligne Lassakar Slimane, directeur de la Chambre d’agriculture de Ghardaïa. Le suivi technique «rigoureux» du domaine, observé tout au long de la saison et l’incitation des prix, ont été, explique le directeur, les deux principaux facteurs ayant contribué à la production enregistrée cette année. Il note à ce titre les prix du blé dur, du blé tendre et de l’orge cédés respectivement à 4500, 3500 et 2500 DA le quintal. Approché, D. Abdelkamel, un des investisseurs ayant été récompensés par les responsables de la wilaya, en sus de son expérience et son savoir-faire dans le domaine, indique avoir investi l’ensemble des aides et moyens mis à sa disposition par les autorités locales. «Il n’y a aucun secret, le sérieux et la persévérance mènent à la réussite», a-t-il commenté.  Depuis le début des réparations, ce sont quelque 2.750 fellahs de la région de Ghardaïa qui ont bénéficié d’une aide pour relancer l’activité agricole et l’élevage dans les neuf communes sinistrées : Ghardaïa centre, Bounoura, Daya, El Atteuf, Metlili, El Ghaba, Guerrerra, Berriane et Zelfana. Une enveloppe estimée 310 millions de dinars a été débloquée par le ministère de l’Agriculture et du Développement rural pour assister les agriculteurs touchés par les inondations.  L'agriculture est, en effet, l'un des secteurs ayant subi plus de dégâts occasionnés par les intempéries. D'importantes pertes dans ce secteur précis ont été enregistrées. La Direction des services agricoles (DSA) a enregistré, via les brigades d'investigation, 1.800 hectares affectés par les inondations et près de 3000 agriculteurs touchés. Le Directeur de la DSA, Kader, rappelle les conséquences de la catastrophe citant 23.546 arbres affectés dont 10.221 palmiers, la perte de 5.123 têtes d'ovin, 1.870 de caprin, 35 de bovin et 5.157 sujets de petits élevages. Le même responsable cite également 25 logements ruraux endommagés, 102 inondés et deux hangars de stockage touchés. «Les engagements pris au lendemain des inondations à l’égard des fellahs sont à 80% concrétisés et le défi a été relevé en dépit de l’ampleur des dégâts», souligne ce responsable.  LOGEMENTS : «LA LIVRAISON AVANT LA FIN DE L’ANNÉE 2009»La politique suivie par les autorités locales visant le relogement des sinistrés suit son petit bonhomme de chemin, même si des lenteurs y ont été signalées, comme le reconnaît le wali. «La brusque flambée des prix de construction s’est répercutée sur les chantiers de logements et le réseau routier», dira-t-il. Deux mille logements publics locatifs (LPL) et 3.000 ruraux destinés au relogement définitif des sinistrés des inondations sont en cours de réalisation, et une bonne partie sera livrée aux bénéficiaires avant la fin de l’année en cours, annonce le wali Fahim. Pas moins de 4000 milliards de dinars ont été octroyés à la wilaya. Quelque 1.000 entreprises de construction et 450 architectes participent aux chantiers des logements. Comme première mesure, après la mobilisation des centres d’hébergement, la réalisation de 2.750 chalets «l’espace de deux mois», souligne le wali précisant que 50% des chalets sont habités. Ces chalets, implantés notamment dans les localités de Bouhraoua et Nechou, ont été, faut-il le rappeler, inaugurés par le chef de l’Etat lors d’une visite effectuée dans la région. Des bénéficiaires des chalets, rencontrés sur le site de Bouhraoua «I», s’accordent à dire que les commodités y existent et que les conditions d’hébergement sont adéquates. M. Toufik, sinistré du quartier Hadj Messaoud, reconnaît que la situation s’est beaucoup améliorée pour sa famille : «au départ, nous avons occupé des salles de classes, puis transférés vers des locaux commerciaux après avoir passé quelques semaines dans des centres d’hébergement. C’était la galère pour nous et l’ensemble des sinistrés. Mais, depuis l’inauguration des chalets, la situation s’est nettement améliorée».    Cependant, le wali note qu’«il y a des sinistrés qui ont refusé d’y habiter et ont préféré bénéficier des aides décidées en termes du relogement». Il cite en ce sens, l’octroi de 70 millions pour l’autoconstruction et 30 millions pour la réhabilitation. Pour éviter les erreurs du passé, le premier responsable de la wilaya insiste sur le fait qu’«aucune (re)construction ne sera permise à la limite des oueds». D’ailleurs, cette décision a suscité l’ire de quelques habitants ne désirant pas quitter les endroits. Le wali persiste et signe : «c’est une décision du gouvernement qu’il faut appliquer. On ne doit pas revenir sur des constructions anarchiques». Idem pour les établissements scolaires se trouvant au bord de l’oued. Pas moins de douze écoles touchées par les intempéries ont été réhabilitées et les élèves ont rejoint les bancs des classes un mois après les inondations, dira le wali pour souligner l’intensité des efforts mais surtout l’ampleur de la tâche. Les travaux du goudronnage des différentes routes de la wilaya (32 km) se poursuivent de même pour les murs de soutènement de l’oued M’zab. Ceux-ci, confiés à l’entreprise Amenhyd, auront à baliser l’oued sur une longueur de 25 km et 65 m de largeur pour éviter tout débordement sur les zones urbaines. Une partie de ce projet (au centre ville de Ghardaïa) est d’ailleurs achevée. Mieux, trois barrages sont en cours de construction dans la vallée pour servir d’irrigation des zones agricoles mais surtout stopper les oueds en provenance des hauts plateaux qui, en aval, débordent sur la région de Ghardaïa.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)