Pour la nouvelle commune
de Mansourah, distante de 80
km du chef-lieu de la wilaya de Ghardaïa, la protection des terres
agricoles constitue l'essentiel du programme de développement.
Nouvelle zone
agricole par excellence, Mansourah a confirmé sa vocation à la faveur de l'adoption de la loi relative à
l'accession à la
propriété foncière par la mise en valeur. Avec des moyens souvent
dérisoires, les fellahs de la
région, confinés, auparavant, dans la minuscule palmeraie,
ont osé défier le grand désert s'étendant alentours. Le plus remarquable est
qu'ils aient réussi non seulement à faire verdir de larges parcelles, mais
aussi et surtout à susciter un mouvement d'émulation sans précédent. A tel
point explique M. Ouldisiomar Zighem, le président d'APC de Mansourah, que même
les jeunes d'autres communes de la wilaya viennent demander qu'on leur attribue des
parcelles de terre. L'intérêt inattendu porté par la jeunesse locale au
travail de la terre a reçu aussi un écho très favorable auprès
des autorités locales de la
wilaya. Ces dernières ont alors encouragé l'APC de Mansourah
à mettre en pratique une idée géniale proposée par le président de l'assemblée
de cette localité et qui consiste en la création de petites coopératives agricoles, au
profit des jeunes de la région. Quelques-unes d'ailleurs ont déjà vu le
jour. A l'exemple de Si Mohamed Bouchène, l'un des initiateurs, venu de la commune de Ghardaïa, en
équipage de ses frères et fils, nous rappelle comment cette idée a germé: «c'était
à l'issue des visites successives des walis dans notre commune. Ces derniers
auraient, à chaque visite sur le terrain, déclaré qu'il est indispensable, pour
la satisfaction de
l'autosuffisance familiale et pour le bien du pays, que la jeunesse s'intéresse au
travail de la terre et
qu'il est du devoir des autorités locales de les encourager dans cette voie. En
fait, confirme M. le P/APS de Mansourah, « je n'ai fait qu'appliquer à mon
niveau les recommandations des walis qui nous ont rendu visite ». L'expérience
aurait donc fortement réussi, puisque qu'elle a été étendue à bien d'autres
communes de la wilaya,
à l'exemple de Hassi Lefhel, Zelfana, Daïa, etc. Mieux, l'APC de Mansourah compte
installer d'autres coopératives de jeunes fellahs avec un nombre plus important
de bénéficiaires. Cependant, c'est à l'Oued Labiod, Laadira et plus particulièrement
l'Intissa (au chef-lieu de la
wilaya) qu'ont été distribuées les terres à bon nombre de
solliciteurs. Chaque jeune aurait bénéficié d'une parcelle allant de 2 à 10 ha de terre. La plupart de ces derniers
ont, par leurs propres moyens, creusé un puits et se sont équipés d'un moto-pompe.
Les services techniques de la
wilaya ont, de leur côté, fourni l'énergie électrique
nécessaire. De son côté, la
direction de l'Agriculture de la wilaya entend mettre
toutes les chances du côté des jeunes fellahs, pour que l'agriculture réussisse
à la wilaya de
Ghardaïa. Il ne faut pas oublier aussi que les bénéficiaires sont pour la plupart des jeunes
chômeurs démunis, des jeunes venant à peine d'accomplir leur service national ou
de quelques retraités qui ont l'amour de la terre, dit en guise de justification, le jeune
président de l'APC de la
commune de Mansourah. A peine après leur installation quatre
jeunes ont accompli un miracle, les brise-vent ont été installés, la terre dépierrée et
les premières récoltes sont pour bientôt. L'intéressement des jeunes au travail
de la terre ne
s'est pas arrêté là ; bien au contraire, la direction de la Formation professionnelle,
en harmonie avec la
direction de l'Agriculture ont créé, durant cette année, une
section pour la
formation des jeunes éloignés du système scolaire dans des
spécialités dites de « grandes agricultures ».
Ces jeunes, bien
que disposant parfois d'un niveau scolaire assez bas, suivent tout de même avec
grand intérêt et assiduité les cours théoriques et pratiques qui leur sont
dispensés. A l'issue de leur formation ces jeunes, à leur demande, bénéficieront
à leur tour de parcelles de terre. Il ne va pas sans dire qu'à
Mansourah, comme à Hassi Lefhel, à Zelfana et dans bien d'autres communes de la wilaya de Ghardaïa, le
marché du travail est pratiquement inexistant. « Nous voulons par cette
pratique assurer l'avenir de ces jeunes » affirme le directeur de la Formation professionnelle,
M. Abderrahmane Djaâfri. Côté protection des terres agricoles, le problème ne
se pose semble-t-il pas : à la différence des autres communes qui n'ont pas où
s'étendre, la commune de
Mansourah dispose d'importantes réserves foncières. A savoir : 10.300 ha de surface
agricole utile (SAU) parmi les 32.754 ha, que compte l'ensemble de la wilaya de Ghardaïa. Bien
que situés en plein désert, ces terrains peuvent facilement être viabilisés. Il
suffit tout simplement de mettre les moyens nécessaires, tels que la réalisation de
nouveaux forages, alléger certaines charges, telle que l'électricité et surtout
attribuer les actes de propriété.
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Posté Le : 13/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Aissa Hadj Daoud
Source : www.lequotidien-oran.com