Ghardaïa ne fait plus peur. La terreur et la violence ayant sévi pendant près de deux ans (2013 à début 2015) en raison des affrontements intercommunautaires ont carrément disparu. La hache de guerre a été enterrée, et la population a réussi à traverser ce cap difficile et combien douloureux. La vallée du M'zab a repris ses esprits en un temps, il faut le dire, record.Il est 22 h. Berriane, une ville dont le nom a été associé à la crise de Ghardaïa, est éclairée par mille lampadaires. Les magasins sont encore ouverts. Le mouvement dans les restaurants est tellement dense que le personnel n'arrive pas à satisfaire les demandes des nombreux passagers venus marquer une halte.La ville est hautement sécurisée. Une dizaine de barrages est dressée entre Berriane et Ghardaïa en plus des groupes de policiers et de gendarmes installés dans les différents angles de la ville. Des barrages combinés entre la DGSN et les Douanes algériennes sont également dressés pour le contrôle des camions et des transporteurs de marchandises. A l'approche des festivités du Mawlid Ennabaoui, le but est d'empêcher l'entrée des pétards et éviter, ainsi, un quelconque retour à la situation du passé.Au centre-ville, les magasins, témoins des violents affrontements de 2009, ont été rouverts. Aucune trace des incendies ou des actes de saccage.Plus loin, une bonne partie de la voie de dédoublement de la RN1 a été achevée mais pas encore ouverte à la circulation automobile. Oued Nechou prend l'allure d'une petite ville fantôme. Les nombreux logements réalisés sur les deux rives de ce cours d'eau suite aux inondations de 2008 ne sont pas encore habités.Ghardaïa-Ville, qui a connu tristesse, douleur et sang versé lors des derniers affrontements, a fini par renaître de ses cendres. Les habitudes et les parfums d'antan sont là. Ses nuits sont illuminées, mettant une note de douceur dans le froid nocturne.Le jour, le beau soleil rajoute beauté et dynamisme aux lieux. L'afflux des visiteurs vers le vieux marché du ksar de Ghardaïa ne tarit pas. Les magasins sont tous ouverts. Les marchands ambulants ont envahi la placette. Les tapis suspendus sur les murs, les objets artisanaux et de poterie posés soigneusement sur les trottoirs, les sacs de dattes et de friandises sont étalés dans tous les coins.Les regards suspects envers les visiteurs ont disparu. Les esprits sont plus conciliants. On parle de la crise au passé. Même la présence des gendarmes a nettement diminué.« Nous allons bien. Nous travaillons à l'aise. Nous échangeons et faisons du commerce avec tout le monde sans aucun problème ni complexe. Fini le temps des hostilités, tout le monde est décidé à tourner la page », diront des commerçants. Même ambiance au quartier Teniet El Had, où les Mozabites y accèdent sans crainte d'être agressés. Le quartier a effacé les traces des violences. La réouverture de toutes les administrations et des commerces est un signe fort d'apaisement. Les quartiers et les axes routiers (El Korti, Achaâba menant à Daouia Ben Dahoua) où le passage était interdit à l'une ou l'autre communauté sont désormais ouverts.Si la ville connaît un ralentissement de l'activité entre 13h et 16h, celle-ci reprend avec force après 17h30. La cité est animée jusque tard dans la nuit.Résultat de l'installation de caméras se surveillance à travers toute la ville. Même la présence des éléments de la DGSN et de la Gendarmerie, autre fois forte, a considérablement été réduite. « Maintenant, grâce aux caméras de surveillance, le travail de traque des fauteurs de troubles est plus aisé », résume Kamel Nouicer, SG de la wilaya de Ghardaïa.
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Posté Le : 20/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : N B
Source : www.horizons-dz.com