Ghardaïa, la capitale du M'Zab, où jadis
faisait si bon à vivre, se dégrade, se clochardise et la laideur s'installe. Des
mendiants plein la ville, des migrants africains dans chaque coin de rue, des
malades mentaux hantent les lieux à longueur de journée. Tel est le tableau
offert par la ville millénaire des Mozabites. Cette situation a été favorisée
par plusieurs phénomènes, entre autres l'exode abondant et intensif entraînant
une prolifération de constructions illicites, de ghettos sur les hauteurs de Chaâbet F'Nichène, au fond de Chaâbet Bellachmane et dans
d'autres endroits. La crise économique, le chômage, le manque de logement et
l'absence d'une réelle prise en charge des jeunes n'arrangent pas les choses. Ce
qui accentue davantage la délinquance. Les vendeurs à la sauvette de cigarettes,
de téléphones portables, de friperie et de différentes choses squattent les
places, les coins et recoins des rues de la ville de Ghardaïa. Ce commerce
illicite touche, même les espaces de l'Oued M'Zab. Ce marché parallèle, pourtant
informel, est une conséquence logique de la paupérisation, de la crise
économique et sociale.
La toxicomanie, ce mal du siècle fait
également des ravages chez les jeunes qui s'adonnent furtivement à la drogue. Avec
le chômage, la dégradation du pouvoir d'achat, le phénomène de la mendicité
complète le tableau d'une manière inquiétante. Ils sont dans une tenue
vestimentaire choquante à errer à travers les rues de la ville, majoritairement
des femmes venues d'autres cieux.
On les rencontre devant les commerces, assises
sur les trottoirs, devant les restaurants, dans la gare routière et aux
alentours des mosquées. Certaines cités populaires de centre et à la périphérie
de la ville se détériorent et se dégradent à vue d'Å“il sur le plan de l'hygiène
et de l'urbanisme, une multitude d'écuries dispersées à travers la ville, souvent
en juxtaposition avec les habitations ainsi que les ordures non ramassées sont
les fiefs des anophèles et dégagent une grande puanteur. Devant tous ces
épiphénomènes, on s'étonne aujourd'hui qu'il y ait des épidémies et des
maladies infectieuses. Cependant, il ne va pas sans dire qu'au rythme où vont
les choses, la ville millénaire des Mozabites ne sera bientôt qu'un vieux souvenir
aux yeux des touristes qui reverront «éventuellement» Ghardaïa. Quel dommage !
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Posté Le : 09/05/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Aïssa Hadj Daoud
Source : www.lequotidien-oran.com