Algérie

Ghardaïa: Refuser que s'installe la laideur



Ghardaïa, la capitale du M'Zab, où jadis faisait si bon à vivre, se dégrade, se clochardise et la laideur s'installe. Des mendiants plein la ville, des migrants africains dans chaque coin de rue, des malades mentaux hantent les lieux à longueur de journée. Tel est le tableau offert par la ville millénaire des Mozabites. Cette situation a été favorisée par plusieurs phénomènes, entre autres l'exode abondant et intensif entraînant une prolifération de constructions illicites, de ghettos sur les hauteurs de Chaâbet F'Nichène, au fond de Chaâbet Bellachmane et dans d'autres endroits. La crise économique, le chômage, le manque de logement et l'absence d'une réelle prise en charge des jeunes n'arrangent pas les choses. Ce qui accentue davantage la délinquance. Les vendeurs à la sauvette de cigarettes, de téléphones portables, de friperie et de différentes choses squattent les places, les coins et recoins des rues de la ville de Ghardaïa. Ce commerce illicite touche, même les espaces de l'Oued M'Zab. Ce marché parallèle, pourtant informel, est une conséquence logique de la paupérisation, de la crise économique et sociale.

La toxicomanie, ce mal du siècle fait également des ravages chez les jeunes qui s'adonnent furtivement à la drogue. Avec le chômage, la dégradation du pouvoir d'achat, le phénomène de la mendicité complète le tableau d'une manière inquiétante. Ils sont dans une tenue vestimentaire choquante à errer à travers les rues de la ville, majoritairement des femmes venues d'autres cieux.

On les rencontre devant les commerces, assises sur les trottoirs, devant les restaurants, dans la gare routière et aux alentours des mosquées. Certaines cités populaires de centre et à la périphérie de la ville se détériorent et se dégradent à vue d'Å“il sur le plan de l'hygiène et de l'urbanisme, une multitude d'écuries dispersées à travers la ville, souvent en juxtaposition avec les habitations ainsi que les ordures non ramassées sont les fiefs des anophèles et dégagent une grande puanteur. Devant tous ces épiphénomènes, on s'étonne aujourd'hui qu'il y ait des épidémies et des maladies infectieuses. Cependant, il ne va pas sans dire qu'au rythme où vont les choses, la ville millénaire des Mozabites ne sera bientôt qu'un vieux souvenir aux yeux des touristes qui reverront «éventuellement» Ghardaïa. Quel dommage !




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