Algérie

Ghardaïa: Les sinistrés attendent toujours



A Ghardaïa, très particulièrement, certains sinistrés du 1er octobre dernier, qui commencent à sombrer inexorablement dans l'oubli, crient à qui veut les entendre leur mal-vie et leur désarroi. Plus de huit mois depuis le «Tsunami» du 1er octobre passé, certains de ces derniers, au nombre important, ne sont toujours pas répertoriés, ni relogés, ni indemnisés ! Pour ne citer, à titre d'exemple, que ceux classées dans la catégorie «Orange 4» qui manquent de tout, les promesses du Premier ministre se font toujours attendre. Ces sinistrés livrés à eux-même ont comme seules occupations, la patience et l'espoir d'être pris en considération et enfin relogés. Pourtant, lors de la précédente visite d'observation à Ghardaïa, le Premier ministre, Mr. Ouyahia, avait promis aux sinistrés d'oeuvrer pour une bonne prise en charge de la catastrophe. Après avoir, en effet, engagé d'importants moyens financiers permettant de venir porter secours aux citoyens de la vallée du M'Zab, victimes de cette tragique catastrophe, le pouvoir public local aurait dû continuer dans la lancée de ce bon geste très apprécié du gouvernement, en s'enquérant sur la manière dont la crise est réellement prise en charge sur le terrain, ainsi que sur l'état d'avancement du projet de relogement et de réhabilitation des quartiers sinistrés, les plus durement touchés par cette catastrophe. Ce projet qui, selon les directives du gouvernement, devait se réaliser dans le cadre d'un partenariat entre les Ministères, tous secteurs confondus, les autorités locales et la cellule de crise, s'inscrit dans le cadre de la mise à niveau urbaine des villes sinistrées afin de préserver la mémoire historique de ces dernières et d'assurer la sauvegarde de leur promotion en tant que destination touristique de notre pays. Ce projet vise très particulièrement un recensement général de tous les sinistrés et le recasement imminent des familles des maisons menaçant ruine, le confortement et la consolidation des habitations très dégradées, la restauration des réseaux divers d'assainissement, d'eau potable et d'électricité, la reprise du bitumage, pavage des rues, ruelles et places, la consolidation et la mise en valeur des façades détériorées et la reprise et la restauration des éléments architecturaux. Dans le cadre du programme de réhabilitation urbaine dans les quartiers détériorés, pour ne citer que la Palmeraie de Ghardaïa et le quartier Baba-Saâd, la superficie dans ces derniers s'étalent sur plus de 100.000 ha et abritant environ 35.000 ménages.

Le programme de réhabilitation devait se dérouler en trois tranches. La première vise notamment le recensement global des familles sinistrées et leur relogement, la seconde, inventorier les maison et édifices selon leur degré de gravité ainsi que les indemnisations, la troisième, c'est le rétablissement et la remise en état des différents réseaux d'eau potable, d'assainissement, d'électricité et de la voirie. Malheureusement, au grand dam des citoyens sinistrés, toutes ces opérations éprouvent un retard considérable dans la réalisation. Inopportunément, visiblement sur le terrain, à travers les quartiers altérés et endeuillés de la vallée du M'Zab, depuis la ville millénaire d'El-Atteuf, jusqu'à la Daïa, via les quartiers de la ville de Ghardaïa et de sa palmeraie, où les stigmates de la catastrophe sont les plus vulnérables, vous feront comprendre qu'en dépit des efforts fournis, cela reste nettement insuffisant quant à une réelle prise en charge sur le terrain de cette regrettable catastrophe.

Voilà donc la véritable situation qui se dessine en ce moment sur le terrain, au sein des sinistrés de Ghardaïa, huit mois après le passage du raz-de-marée du 1er octobre dernier. Selon l'opinion de ces habitants, ceci explique amplement l'échec des autorités locales et des responsables chargés de gérer cette pitoyable crise. Toujours selon une grande majorité de ces citoyens sinistrés, il s'agit-là d'un échec qui aurait été apposé intentionnellement par certains responsables, quant à une réelle et rapide prise en charge dans certains quartiers, tels que Baba-Ouldjéma, Baba-Saâd ou la Palmeraie. Une situation fortement contestée et dénoncée par les sinistrés et par l'ensemble de la citoyenneté du M'Zab, qui tirent la sonnette d'alarme en interpellant l'autorité suprême du pays, pour une intervention urgente et responsable, afin d'éradiquer ces injustices et cette politique de deux poids, deux mesures, exercées sur le terrain, en ordonnant une meilleure gestion de la crise par des hommes plus appropriés et performants, sachant mettre la part des choses et donner le droit à qui de droit.




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