C'est connu, à Ghardaïa la saison des
mariages bat son plein en été. Outre l'aspect festif des cérémonies de mariages
et la joie des nouveaux mariés et leurs familles, plusieurs métiers adjacents à
ces évènements sont débordés. Généralement, la demande excède l'offre. Les
salles de fêtes, les tailleurs, les traiteurs volontaires et autres, sont très
sollicitées.
Autrefois, le mariage était arrangé entre les familles. Seul
«El-Fatiha» et la présence de deux témoins étaient suffisants. Mais,
aujourd'hui, le mariage est un véritable investissement, qui dans certaines
wilayas du pays bat tous les records, surtout en été. J'ai consacré une somme
de 200.000 DA et cela m'a à peine suffi. Tout cet argent pour une seule nuit,
sachant que j'ai offert le strict minimum à mes invités.
Mais franchement, je ne regrette rien. On ne peut vivre cela
qu'une seule fois dans la vie», affirme Abdelkader de Sidi Abaz, qui vient de
se marier durant la deuxième semaine de juillet. Pour commencer les
préparatifs, il faut choisir l'endroit idéal de la cérémonie. Il est bien
derrière nous le temps où la maison parentale est suffisante. De nos jours, les
choses ont bien changé. A Berriane, par exemple, économies obligent, le mariage
collectif est plus que nécessaire. Avant le mois de Ramadhan, 80 nouveaux
mariés viennent donc de célébrer leur mariage en commun. La salle des fêtes de
la commune était déjà bien réservée et préparée à l'avance et dénicher un bon
traiteur à Berriane ne relève pas du parcours du combattant, étant donné que
c'est la cinquantaine de traiteurs volontaires qui ont préparé le repas pour
les quelque 1.600 invités qui se sont présentés. Le pilier et le secret de la
réussite d'une fête de mariage en groupe est surtout et avant tout, les
économies, le coût de la célébration n'a, en fait, coûté que 10.000 DA par
marié, donc par famille et le travail en harmonie de tous les protagonistes
d'une telle tête est de taille et très bénéfique. C'est pourquoi tous les
ksours du M'zab, choisissent désormais la formule des mariages collectifs, la
communauté de chaque ksar, travaille en étroite collaboration avec la fraction
«El-Achira» qui s'occupe de toute la logistique de la fête du mariage.
Il
est vrai que le prix d'un mariage n'est pas un problème pour certaines familles
qui ont les moyens. Mais pour celles qui ne roulent pas vraiment sur l'or et
qui se tuent pour une fête d'un mariage convenable, c'est là, le meilleur moyen,
la solidarité et l'entraide obligent! L'enjeu en valait vraiment la chandelle»,
affirme Brahim, un jeune qui compte figurer parmi la liste des futurs mariés du
mois de mars prochain.
La
communauté mozabite est la première à adopter ce genre de mariages en commun.
Les cérémonies de mariage chez eux tiennent généralement lieu en été, dans un
cadre purement traditionnel et qui peuvent durer plusieurs jours «chez les
femmes uniquement», les mariées doivent briller de mille feux, elles portent
des vêtements fascinants mêlant la couleur rouge à la jaune.
Sans oublier le fameux «Abrouk» une sorte de châle rouge que
mettent les mariées sur leur tête, pendant toute la fête. C'est un signe de
pudeur que le mari enlève lors de la première nuit de noces. Cependant,
préférablement que de rétribuer des sommes faramineuses et de se livrer à des
gaspillages intempestifs pour un mariage qui ne dure en fait, qu'une journée,
il sera vivement souhaitable que tous les citoyens algériens suivent l'exemple
mozabite.
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Posté Le : 31/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Aïssa Hadj Daoud
Source : www.lequotidien-oran.com