Cette année, de nombreux Ghardaouis, n'ont
pas eu la chance de profiter de quelques vacances pour partir au bord de mer et
le mois de ramadhan de cette année, qui a parfaitement coïncidé avec la trêve
estivale, ils se sont mis (pour les courageux d'entre eux) à restaurer leurs
maisons sinistrées.
Cela n'échappe à personne que Ghardaïa a été gravement touchée par
une catastrophe en octobre 2008. Elle a été depuis, transformée en un
gigantesque chantier qui ne semble pas connaître la fin. Dès l'annonce de
Ghardaïa, en 2008, «ville sinistrée» et le déblocage d'une conséquente
subvention par l'autorité suprême du pays, les autorités locales et les
citoyens sinistrés se sont empressés de retaper tout ce qui a été endommagé ou
dévasté par l'énorme crue du 1er octobre 2008. Parallèlement à la construction
par l'OPGI des 2000 logements parachevés à 95%, des interminables chantiers à
ciel ouvert, demeurent toujours ouverts dans tous les quartiers de la ville de
Ghardaïa et ses environs. On démolit les ruines, on creuse, en nettoie, en
reconstruit, on refait… Routes, ruelles, trottoirs, jardins, maisons
bénéficient alors d'un assainissement ambitieux au vu des engins qu'on a fait
venir à l'occasion, pour faire du tape-à-l'Å“il. Les pauvres citoyens sinistrés,
qui n'avaient jamais connu d'aussi corvées et d'aussi salutaires initiatives de
bénévolats pour voir leurs maisons et leur ville raccommodées, ont fini par
moments, par se lasser de ces travaux qui n'en finissent pas. Entamée depuis
deux années déjà, les quelques 1208 opérations inscrites à ce jour, pour le
rétablissement de la capitale du M'zab qui devaient en principe se terminer
plutôt, sont toujours en cours avec la remarque que l'enthousiasme du début a
nettement perdu de son ardeur. Il semblerait même qu'au niveau de certains
quartiers, faute d'argent, car certains sinistrés n'ont pas été recensés à ce
jour, et n'ont par conséquent reçu aucun centime de l'aide de l'Etat, on a
préféré se débiner laissant les choses à moitié. Un bon nombre de sinistrés du
quartier Baba-Saad, le plus affecté par la crue, n'ont pas manqué de signaler
au passage que leurs maisons n'ont pas eu à ce jour, le moindre sort d'un
quelconque rétablissement, vu qu'il n'ont pas ou pu toucher la totalité de
l'aide octroyée, il est vrai qu'un petit tour dans les cités des quartiers
populaires de Baba-Saad, du pont Addaoud ou de la palmeraie, confirme le
constat que les maisons détruites par la crue, demeurent toujours en leur état
de dévastation. Quant aux chaussées, c'est une autre histoire. Inversement aux
rues et ruelles de certains quartiers privilégiés au centre ville du chef lieu,
au quartier Téniet El-Mékhzène, par exemple, le tapis de goudron dans certaines
ruelles au niveau de Baba-Saad ou de Belghanem commence visiblement a manifesté
un oubli, une marginalisation et des signes de retards considérables en matière
d'aménagements. Témoignage criant d'un laisser-aller caractérisé. En bref, en
cette fin de l'année 2010, les travaux perdurent toujours alors que la rentrée
scolaire vient d'être entamée. Les monticules de terres et de détritus amassées
çà et là gênent énormément les citoyens, particulièrement au niveau de la
palmeraie de Ghardaïa et au nid, tout au long de l'Oued M'zab. Ce qui proclame
là aussi d'une intervention retardataire, le paysage est pénible à voir. En
attendant que les autorités locales taquinent un peu plus les services
techniques traînards qui n'en finissent pas de verser dans cette politique de
«deux poids et deux mesures», en matière d'aménagements des quartiers, la
population de la capitale du M'zab, jeunes ou moins jeunes, lycéens ou
universitaires, ont été contraints de renoncer aux vacances, mais espère plutôt
Ghardaïa, reprendre ses plus belles parures d'antan.
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Posté Le : 24/10/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Aissa Hadj Daoud
Source : www.lequotidien-oran.com