Ghardaïa: Le casse-tête du marché informel

En dépit de certaines mesures prises par l'Etat relatives à la décroissance des prix sur certains produits alimentaires, à Ghardaïa, le phénomène spéculatif ne cesse d'accroître et de nuire aux bourses des familles.

L'unique marché de gros des fruits et légumes de la wilaya s'est déserté du chef-lieu pour atterrir à la commune de Daïa. Au niveau des services administratifs chargés du contrôle des activités commerciales, on nous montre bien les différents textes régissant les règles de création, de transparence et de loyauté dans les pratiques commerciales. Des spéculateurs et intermédiaires que l'on rencontre même au marché de détail, régulant à leur convenance les prix de vente, profitant des croissances pour accroître en toute quiétude leur valse incessante avec le consommateur mystifié, le saignant ardemment.

Cependant, bien d'autres ambivalences viennent assommer les consommateurs, celles-ci concernent aussi l'élévation fortuite des prix des matériaux de construction et des prestations de service, tels que les travaux de maçonnerie, de plomberie ou de menuiserie. Même les coiffeurs et les photographes ont eu leur part d'aggravation de leurs prix. Sachant qu'une simple coiffure «homme» est passée de 150 DA à 200 DA et les 8 photographies «indentées» sont passées de 100 à 150 DA. Quant aux spéculateurs des fruits et légumes au détail, des dizaines de tables de vente sont dressées en toute quiétude le long de la rue Cheikh El-Haouès. Les clients, eux, marchent sur les flaques d'eau ou sur les tas de détritus. La priorité est aux achats. Ils sont agrippés aux étalages de fortune au point où ils ne font guère attention aux énormes brouettes qui risquent de les renverser. Le soir venu, les commerçants de la rue Cheikh El-Haouès décampent en deux mouvements, laissant derrière eux des tas d'ordures. Subsisteront alors quelques chats affamés. Quoi qu'il en soit, le cri d'angoisse est bien lancé, traduisant clairement l'essoufflement des petits smicards qui se posent une seule question: Quand la ville de Ghardaïa reconquerra-t-elle enfin son marché de gros de fruits et légumes ?