Comme chaque année à l'approche de la belle
saison du printemps, la ville de Ghardaïa connaît une ambiance de gaîté, non
pas parce qu'il existe des lieux de loisirs et de distractions assurant des
activités à caractères culturels et autres, mais simplement par les
réjouissances populaires organisées au sein des familles à l'occasion de la
célébration de divers événements, à l'image de la fête du tapis par exemple.
Cette ambiance de joie qui caractérise d'ailleurs le tempérament des
Ghardaouis, commence à s'installer dès l'approche du printemps.
En effet, outre le vent de sable, le temps,
favorisé par l'influence du climat saharien du grand désert situé à une
vingtaine de kilomètres à peine, fait que le thermomètre grimpe allègrement
annonçant déjà la venue de la saison chaude.
Il est vrai que depuis plusieurs années,
d'aucuns vous diront qu'à Ghardaïa, on passe carrément de l'hiver à l'été sans
transition. Il y a aussi un autre facteur se rapportant à la configuration
géographique de la ville, installée dans une sorte de cuvette entourée de
montagnes, ce qui rend son climat plutôt chaud. Et où la brise devient une
denrée rare. Toutes ces données naturelles concourent pour permettre aux
Ghardaouis, une fois l'hiver passé ou presque, d'entamer une série de fêtes qui
commencent par la foire du tapis, les célébrations des mariages et les
circoncisions de petits enfants. Les fêtes généralement animées, quelle que
soit la position sociale de la famille, par des groupes folkloriques du
«karkabou» et de la «zorna», un instrument à vent qui sonne clair, et qu'un
groupe d'hommes accompagnent avec le «bendir» et la «derbouka», en reprenant en
chÅ“ur des aires folkloriques du terroir. Cette ambiance donne lieu à des danses
frénétiques. Cependant, après une éclipse de près de cinq années, c'est le
retour de cette foire nationale du tapis, dans sa 44ème édition. Son coup
d'envoi vient d'être donné samedi dernier, coïncidant parfaitement cette année
avec le jour de la victoire, du cessez-le-feu et avec la trêve scolaire.
L'inauguration de cette fête a été honorée par la présence du ministre du
Tourisme, M. Smaïl Mimoun, accompagné du wali de Ghardaïa, M. Ahmed Adli, et de
très nombreux invités.
Sept jours durant, cette fête connaîtra un
afflux considérable de visiteurs venus découvrir sur le terrain les valeurs
d'un patrimoine artisanal si riche, qui mérite d'être revalorisé davantage.
Lieu de rencontre de nombreux producteurs venus des quatre coins du pays pour
exposer leurs ouvrages confectionnés avec autant de soins, la fête nationale du
tapis traditionnel regroupe cette année près de 200 exposants, dont les plus
importants sont incontestablement les fabricants de tapis.
Les stands richement décorés présentent une
gamme d'articles de tissage, des tapis aux motifs attrayants, des produits
brodés (couvre-lits et coussins) et les produits de maroquinerie rangés
soigneusement dans des rayons conçus pour chaque type.
Dans d'autres stands, on en trouve de la
dinanderie, vannerie et poterie qui constituent l'essentiel de l'exposition.
Tous ces stands, vu la diversité des ouvrages exposés et les prix qui sont
appliqués (quoique élevés), attirent le plus grand nombre de visiteurs.
Certains acheteurs optaient pour le tapis «ras» ou en «haute laine», d'autres
pour les produits brodés, d'autres encore pour les plateaux en cuivre… Les
moins nantis se contentaient de produits de poterie fabriqués par les unités
artisanales de la wilaya de Tizi Ouzou. Au plan de l'organisation, on notera
que de grands efforts ont été entrepris tant par la wilaya et l'APC, que par la
direction des transports. Cette dernière a mis en service une dizaine de
minibus pouvant desservir le palais des expositions à partir du centre de la
ville. Cette initiative a été bien accueillie par les habitués de la foire.
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Posté Le : 24/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Aïssa Hadj Daoud
Source : www.lequotidien-oran.com