Si les wilayas du Sud, et de Ghardaïa en
particulier, sont décidées à se relancer, à se moderniser et à prendre place
parmi les métropoles mondiales, elles ne renonceront nullement à ce qui fait
leur identité et à se pencher pour relancer les soubassements d'une industrie
de l'artisanat ancestrale. A ce sujet, la préservation des métiers de
l'artisanat est une responsabilité partagée entre le ministère de tutelle et
l'ensemble des artisans, avait affirmé, jeudi matin, le secrétaire général de
la wilaya de Ghardaïa, M. Ali Boulatika, lors de son allocution d'ouverture.
Dans une réunion consacrée à la préparation
du plan de travail du secteur de l'artisanat traditionnel «Horizon 2020» pour
les régions du Sud, tenue jeudi dernier au siège de la wilaya de Ghardaïa en
présence des cinq wilayas du sud du pays, Ghardaïa, Laghouat, Ouargla,
Tamanrasset et Illizi, les participants à cette rencontre se sont penchés sur
les thèmes ayant trait notamment aux différentes dimensions de la préservation
de l'artisanat et à l'expérience algérienne en matière de sauvegarde des
métiers traditionnels.
La réalisation de ce projet, qui vient au
fait en complémentarité à la loi 01/96 du 10 janvier 1996, passe par le
développement durable du secteur artisanal à travers la formation et la
sensibilisation des artisans à l'importance de ce défi, avait souligné à son
tour le P/APW/Ghardaïa, M. Mohamed Boukhari, lors de cette rencontre initiée
par le directeur du tourisme et de l'artisanat traditionnel par intérim de la
wilaya de Ghardaïa. Le plan en question a, en premier lieu, décortiqué la
situation actuelle du secteur du sud du pays, à savoir l'état des lieux, les
principales composantes, l'analyse synthétique de la situation actuelle, les
problèmes du secteur, dont le design essentiellement traditionnel, des matières
premières peu disponibles, des coûts et des qualités inégaux, un mode de
production qui a peu évolué, une faible notoriété des produits en dehors de la
région du Sud.
Dans son intervention, le directeur de
l'artisanat a signalé que son secteur dans cette région du sud du pays est une
richesse complémentaire au patrimoine de l'artisanat national, riche en
créativité, bénéficiant d'atouts majeurs à optimiser : il constitue donc un
potentiel à développer, nécessitant un travail lui conférant une modernité tout
en lui préservant sa tradition. Il faut développer aussi son savoir-faire
ancestral dans certains métiers comme la tapisserie, la dinanderie, la poterie,
les bijoux traditionnels, et travailler le design utilisé.
Ce plan portant sur la préservation des
métiers de l'artisanat portera sur quatre axes principalement: l'application de
la stratégie du développement et de l'élargissement du secteur artisanal (qui
aurait créé 185.000 activités en 2010, alors qu'elles n'étaient que 89.000 en
2003, soit un développement de l'ordre de 147%, portant, semble-t-il, la
création de 390.000 emplois en 2010 contre 160.000 en 2003), de développement
concernant la production des articles artisanaux à fort contenu culturel, le
développement des ventes de ces produits sur de nouveaux marchés,
l'amélioration des conditions de travail de l'ensemble des artisans et enfin
l'appui de la production des mono-artisans constituant la quasi-totalité des
gens opérant dans le secteur au niveau du Sud.
Pour ce faire, une enveloppe budgétaire
consistante devrait être mobilisée au titre des actions spécifiques à la région
du sud du pays, pour l'appui à la production, à la commercialisation et à
l'amélioration des conditions de travail des artisans (coopératives ou femmes
au foyer), dans le cadre d'un budget général concernant les huit régions de la
zone Sud. A noter que la ville de Ghardaïa dispose d'un artisanat parmi les
plus beaux du pays, tout en constituant un bijou dans sa conception
architecturale connue mondialement.
A travers les ateliers, la réunion s'est
distinguée également par le plan d'urgence, à savoir sur la création et la
réhabilitation de quelques centres artisanaux en vue d'un développement durable
et l'amélioration de la qualité des produits. Ce soutien étatique essayera
d'optimiser la rentabilité des unités de production en cours. En effet, la
formation professionnelle et la qualification des ressources humaines
constituent la clé du développement du secteur de l'artisanat, lequel est
appelé à relever les défis et à garder son identité authentique dans un
contexte régional, national et mondial aux mutations profondes.
Il est cependant à noter que les produits
artisanaux font partie intégrante de la vie quotidienne des Algériens. Adaptée
à la vie moderne, la production artisanale côtoie les traditions, offrant ainsi
une large variété de produits allant de l'art du filigrane jusqu'aux simples
ustensiles.
En fin de rencontre, il a été appelé, lors
de cette bénéfique occasion, à déployer davantage les efforts afin de préserver
les métiers de l'artisanat traditionnel qui font, de nos jours, partie
intégrante de l'identité algérienne, ajoutant que cette préservation ne doit
pas se limiter uniquement à l'aspect économique, mais qu'elle doit également
concerner les dimensions humaines, historiques et culturelles.
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Posté Le : 24/04/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Aïssa Hadj Daoud
Source : www.lequotidien-oran.com