Algérie

Ghardaïa et ses trouble-fêtes répétitifs



Ghardaïa et ses trouble-fêtes répétitifs
S i l'on considère que fondamentalement tous les courants religieux de ces musulmans que nous sommes étaient à leur naissance motivés par un désir d'intégrité plus intense, par le besoin de répondre plus nettement aux principes supposés de la foi et aux aspirations de bonheur des individus, aucun d'eux ne peut être le contraire de l'autre, ni même supposé l'être, sauf s'il y a une intentionnelle manipulation guidée de l'intérieur ou de l'extérieur.D'autant qu'historiquement parlant, ces mêmes courants religieux n'ont eu comme origine que des causes sacrées et comme stratégie un devoir devin en réagissant face à l'écart qui se creuse à chaque époque entre le dire et le faire de la religion dans sa forme première, à l'immobilisme, aux excès et aux abus du courant religieux prédécesseur ou à la soumission de ses adeptes à la dépravation de quelques formes que se soient. Toutefois, bien au-delà des principes des nombreux groupes soi-disant défenseurs de la tradition, il y a bien la politique ; cette religion des temps modernes qui domine tous les secteurs de la vie des gens et par conséquent les oriente au gré des vents, de la volonté des groupes d'intérêt et des tendances qui s'imposent de l'extérieur en usant de la propagande et des ingérences au nom des unions, des lois et des droits.Ainsi, bien au-delà du licite et de l'illicite, il est devenu possible de fissurer toute souveraineté jusqu'à la fragmenter par une simple remise en cause de sa légalité et la méthodologie du triste printemps arabe en témoigne les faits. Loin de faire preuve de cette affection qu'on appelle l'espionite ou de donner la primauté à un imaginaire insensé, nul ne peut nier que dans la politique il n'y a pas de place aux sentiments, à l'humanisme et à la morale, mais seulement aux intérêts, certains clairement avoués et d'autres sciemment jamais déclarés, d'où l'intense intéressement et le gigantisme accordé à tout événement qui se produit en Algérie.Dans toute évocation d'acte survenu, on s'enfonce dans l'imagination des conséquences utopiques, sans trop s'attarder sur les origines et les effets immédiats ou d'accorder une quelconque réflexion aux remèdes possibles, car on cherche beaucoup plus l'aggravation de la situation que son apaisement. D'où, si les antagonistes de Oued M'zab savent très bien que ces dramatiques et malheureux événements que connaît leur wilaya de manière répétitive depuis plusieurs mois n'ont pour origine qu'une simple affaire d'une relation amoureuse indésirable comme il y en a partout ailleurs dans le monde, les groupes d'intérêt et certains médias étrangers tentent le tout pour en faire une liaison avec ce qui se passe dans d'autres pays arabes, oubliant que l'Algérie est déjà passée par là et à quel prix.Certes, la responsabilité de tout ce qui se passe à Ghardaïa est largement partagée par les familles, les sages et les hommes de culte, avant les organisations de masse, les élus locaux et les représentants de l'Etat à tous les niveaux, mais comme remède il va falloir aller chercher la véritable essence de ces malheureux troubles en dépassant les formes et les barrières visuelles, sans négliger la nature profonde de ceux qui les animent et les amplifient si aisément pour en faire une tragédie.Si on veut vraiment aider à la résolution de cet épineux vrai-faux problème, il est temps de barrer la route à cette éventualité tant attendu ailleurs et les responsables, les décideurs et les intellectuels ont tous intérêt à étudier sereinement et sérieusement le problème, car le meilleur comportement de toute société avec ses composantes et ses marges dépend du rapport qu'elle entretient avec la vérité dans sa pure conception. Tout comme on ne peut ignorer sciemment que la meilleure arme des ennemis de la diversité spirituelle, la plus redoutable et la plus dévastatrice, celle qui a prouvé son efficacité dans l'histoire des persécutions, c'est avant tout cet amalgame que permet le mot indéfinissable de «rite» qu'on accorde consciemment à tous ceux qui diffèrent de nous ou épousent des thèses qui ne nous sont pas favorables même de manière relative soit-elle.Voilà pourquoi il est plus que nécessaire d'éradiquer cette notion si injurieuse qui demeure pratique, malgré qu'elle n'a ni définition précise ni existence juridique et par conséquent demeure un pain bénit pour les calomniateurs et les artisans de la déstabilisation de tous les pays musulmans. Comme il n'y a que la foi de l'individu à travers la positivité de son comportement individuel et en société qui fait sa différence et non ses titres ou son appartenance, pourquoi voudrait-on négliger la dangerosité de cette bête immonde qui nous perturbe avec ses pieds en Arabie, ses mains en Perse et son regard sur l'Algérie.Nul ne peut nier que bien au-delà de toutes les langues et dialectes usités dans ce beau pays, ou l'on ne peut parler de secte ou de tribu, l'Algérien porte sa berbérité dans le sang, au point où elle se manifeste à travers son comportement rebelle et la particularité de son regard, tout comme il porte son islamité dans l'âme et dans l'esprit. Il ne s'agit pas d'une simple supposition ou d'une hypothèse imaginaire, mais d'un constat prouvé scientifiquement par des études approfondies de l'histoire, de la sociologie et du comportement psychologique des individus et l'extraordinaire analyse génétique des populations qui atteste que les Algériens possèdent l'haplo groupe E1b1b1b, dont la fréquence est très répandue dans le Maghreb.Cela étant, n'est-il pas temps de s'interroger beaucoup plus sur l'inadaptation de cette école modèle, dont on ne cesse de vanter les mérites illusionnistes, sur l'incompétence flagrante des responsables locaux au sens des affaires déjà alarmant et sur les raisons de la démission des sages et des notables face aux innombrables mauvaises graines qui étouffent notre culture en polluant l'environnement sociopolitique, économique et en allant jusqu'à perturber notre quiétude au vu et au su de tous. Avant d'accorder la moindre importance aux tintamarres et aux échos qui nous parviennent de l'étranger, il faut bien comprendre que ces dramatiques trouble-fêtes que connaît la wilaya de Ghardaïa ne sont autres que la somme d'une infinité de vrais faux problèmes résultant de l'absence de professionnalisme et de l'irresponsabilité caractérisant le comportement et les attitudes des responsables locaux, dont l'écartement s'impose comme la moindre des mesures préventives que doit prendre l'Etat par nécessité.Ne s'agissant ni de colonisateurs ni de colonisés, il n'y a que le sérieux et l'abnégation des représentant de l'Etat qui peuvent imposer l'ordre dans sa plus grande dimension, car avant de revêtir la couleur sécuritaire, il s'agit d'un pur problème de gestion de la population autant sur le plan moral qu'en matière socioéconomique. Autant les habitants de Ghardaïa que ceux de ses environs, ils sont là comme nous sommes tous depuis la nuit des temps, raison pour laquelle il n'est ni légitime ni licite et ni légal pour aucun de nous de barrer la route à l'autre, ni même pour se considérer plus pur ou s'autoproclamer plus Algérien que l'autre.Tout Etat qui n'est pas avare et excellemment radin dans tout ce qu'il dépense pour ses fonctionnaires se confronterait de lui-même à sa propre déconsidération, à l'indiscipline et au chaos ; ces principaux facteurs de la déstabilisation de manière sûre et certaine.En conclusion, tout ce qui se trame en perturbant la quiétude de nos citoyens dans la wilaya de Ghardaïa peut disparaître comme par magie, il suffit de rétablir l'ordre moral, la justice sociale et d'agir avec une main de fer dans l'instauration de l'ordre public beaucoup plus dans les bureaux climatisés que dans les rues.




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