Algérie

GHARDAÏA: C'est déjà l'Aïd



Porteurs, aiguiseurs, vendeurs de paille, loueurs de garages, voire «de petits espaces de trottoirs», de nombreux métiers se créent pour l'occasion et permettent à beaucoup de percevoir un petit revenu, certes modeste, mais non négligeable.

La fête de l'Aïd El-Adha est une fête très attendue par tous les Algériens, elle représente un enjeu économique pour certains. Certes, les activités créées pour l'occasion sont pour le moins précaires et ne rapportent pas beaucoup mais elles permettent d'échapper, du moins pour quelques jours, au chômage. Ainsi, à plusieurs jours du jour «J», et même après sa célébration, de nombreux petits métiers occasionnels apparaissent. Cela va des transporteurs, aux aiguiseurs de couteaux, en passant par des jardins et garages transformés en souks de moutons. Certains espaces sur des trottoirs, places du marché, terrains vagues et oueds sont également occupés par les vendeurs de fourrage, d'outillage (coutelas, haches, ustensiles et du charbon) ces marchands étalent leurs marchandises sur des brouettes ou à même le sol. A Ghardaïa, Omar, menuisier, a troqué son marteau, sa scie et son bois pour les ustensiles de découpe. «Chaque année, les gens préfèrent acheter un nouveau matériel. C'est la raison pour laquelle je démarre provisoirement ce petit commerce, laissant de côté, ne serait-ce pour un petit temps, mon véritable métier», dit-il. Omar présente non seulement du bois, des couteaux et des braseros, mais aussi des pics à brochettes, des kits allume-feu, des grilles et des poêles… De quoi faire cuire le «malfouf», brochettes et autres abats, soigneusement cuisinés les jours de la fête. On vend très peu ces jours-ci, mais nos recettes augmenteront d'un seul coup les deux ou trois derniers jours qui précédent la fête.

Les aiguiseurs ambulants font partie du même décor. Ils s'activent à aiguiser les outils qui vont servir à égorger et découper la bête : couteaux, machettes et haches. Parmi eux, Ali 25 ans sans profession ni emploi fixe. D'habitude, Ali aide occasionnellement son frère dans la vente «du trabandos». Chaque année, à l'approche de l'Aïd, je sors mon matériel et je m'active à aiguiser les lames de tous calibres. Cela me permet d'aider ma petite famille à acheter les denrées nécessaires pour l'occasion», souligne-t-il. Les aiguiseurs prennent place le long des rues qui mènent aux commerces. Aussitôt après, l'on arrive devant les marchands d'épicerie ou de fruits et légumes. Les commerces de ces derniers poussent comme des champignons, y compris quelques retraités qui sont là, pour arrondir leur faible retraite !!! Cette concurrence a même poussé un épicier à changer momentanément son activité, le temps de la fête. Il s'est improvisé en «vendeur de charbon». En plus, il a loué un petit espace à côté de son magasin à deux jeunes chômeurs qui l'ont transformé pour la vente d'aliments de bétail. Le nombre de vendeurs de fourrage s'élève à des dizaines. Cette activité ne coûte pas cher. «Il suffit d'acheter du fourrage, repérer un endroit stratégique, visible et à proximité des habitations», soutiennent Mohamed et son ami Brahim. Grâce à ce commerce, ces derniers gagnent une petite somme d'argent. «Cela permet une petite occupation plutôt que de rester bras croisés à soutenir les murs. Surtout pour ceux qui n'ont ni qualification, ni diplôme et qui quitté l'école très tôt», confie Mohamed. D'autres jeunes débrouillards se présentent à proximité des marchés et offrent le service de transporter des moutons jusqu'à la voiture de l'acheteur ou jusqu'au domicile. C'est le cas de Nacer qui fait son travail à l'aide d'une brouette : le prix varie selon la taille du mouton et la générosité du client. Parfois, je ne comprends pas comment certaines personnes payent plus de 30.000 DA pour leur mouton et refusent de donner rien que 50 DA pour le transporteur», s'étonne-t-il.

Mais attention ! Tout le monde se prépare à cette fête de l'Aïd El-Adha. Les plus malins se convertissent donc en plusieurs métiers, tandis que d'autres profitent de l'agitation liée à la fête pour s'introduire massivement dans les souks et multiplier les vols. A l'approche de la fête, pickpockets et voleurs de tout genre multiplient les actions, surtout à proximité des souks de moutons. Ainsi, le taux des agressions augmente toujours pendant cette période. Il serait donc bienvenu que les pouvoirs publics préviennent ces délits par une présence accrue des services d'ordre, afin de prévenir toute tentative de passer à l'acte.




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