Algérie

Ghardaïa: Beaucoup reste à faire


Pour le commun des citoyens qui en font généralement une représentation de carte postale paradisiaque, Ghardaïa est ce havre de paix et de farniente réservé à une gente privilégiée. Si le centre originel des k'sours conserve encore un cadre de vie agréable, c'est grâce aux APC, qui s'ingénient avec les moyens du bord limités à les préserver contre les atteintes d'une destruction tout azimut et d'une clochardisation rampante, consécutive à une croissance urbaine effrénée et génératrice d'ouvrages à la citoyenneté. Sa périphérie immédiate est, en revanche, soumise à d'effarants faits accomplis et autres effronteries, défiant le bon sens, et, plus grave, bravant la puissance publique. Sous les effets conjugués de multiples convoitises hasardeuses induites par son fort potentiel attractif sur le plan de l'habitat de la promotion immobilière tous azimuts, la ville de Ghardaïa est en train de subir le syndrome d'un appendice, chaque jour plus tangent, aux fulgurantes excroissances produites par un chef-lieu, Ghardaïa, qui n'en finit pas de sortir de ses charnières. Il n'est pour preuve que de remarquer la jonction quasi accomplie entre Béni-Isguen et la palmeraie de Ghardaïa via Belghanem, qui, à son tour, lorgne progressivement en direction de Touzouz. La frénésie dans la réalisation anarchique de nouveaux bâtis (aujourd'hui, réduits en ruines par le passage du tsunami du 1er octobre 2008), et le paroxysme du mitage (dispersion de l'habitat en milieu rural) de part et d'autre des deux rives de l'Oued M'zab, ont, sur des kilomètres, ôté au regard les pittoresques espaces architecturaux et rustiques d'une vallée du M'zab, naguère verdoyante et en paix avec elle-même. Inexorablement, la même destinée est réservée au centre de la ville de Ghardaïa où le béton est arrivé même à faire obstacle l'accès d'un cimetière (ba-Aïssa - Oualouène !). En l'absence d'une bonne prise en main des accommodés de la ville, par une autorité locale ordonnée, Ghardaïa apparaît au fil du temps, comme un microcosme impavide, ouvert à toutes sortes de bévues. La première se rencontre incontestablement dans les difficultés d'un laisser-aller très inquiétant au point où celui qui désire élargir son local commercial, il lui suffit tout simplement de démolir impunément les murs du voisin, sans qu'il ne soit nullement inquiété.

 La seconde, c'est le manque de maîtrise du cadre de vie marqué par la dégradation de la salubrité du milieu rural même à l'approche des fêtes, engendrée par une absence de civisme de la part des citoyens et des opérateurs économiques publics et privés qui n'ont pas été dissuadés par des mesures coercitives réglementaires. Tel est le cas, plus spécialement de la rue Cheikh El-Haouès, de la place du marché, ou l'effervescent quartier Chaabet Balhadj Daoud, où se cotoient habitations, commerces légaux et ventes informelles. Le stationnement de voitures, la circulation des passants ou le séjour des résidents est devenu infernal. Du lever jusqu'au coucher du soleil, c'est le cortège ininterrompu des spéculateurs en fruits et légumes, des brouettes et vendeurs à la criée de la friperie et de la vaisselle, qui hurlent à tue-tête à l'aide de micro pour vanter leurs produits. C'est dire que des actions volontaristes des autorités locales et nationales sont plus que jamais attendues afin de mettre fin à ce curieux manège.


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