Nous sommes très contents d'avoir choisi Ghardaïa pour ces fêtes de fin d'année. Tout s'est merveilleusement passé, tant en matière d'hébergement, restauration que sécuritaire», nous a confié un père de famille rencontré à la pompe d'essence de Sidi Abbaz en train de faire le plein de carburant pour revenir chez lui, à Médéa.A la question de savoir pourquoi il a choisi Ghardaïa, il répond sans hésiter : «Ne croyez surtout pas que j'aurais pris le moindre risque pour ma femme et mes enfants si je n'avais pas été convaincu par un membre de ma famille qui enseigne ici à l'université et qui m'a convaincu qu'il n'y avait pas le moindre problème, et c'est effectivement ce que j'ai constaté de visu.D'ailleurs, en sillonnant la ville avec ma voiture, je n'ai pas vu ce déploiement de forces de sécurité qu'on nous avait annoncé il y a quelques mois. C'est juste un dispositif normal en pareille circonstance et d'une façon très discrète et je sais de quoi je parle, je suis militaire de carrière.»Chèche et chéchiaSur la vieille place du mythique marché de Ghardaïa, nous avons approché une famille de Guelma qui faisait ses dernières emplettes dans une boutique de souvenirs sous des arcades «habillées» de toutes sortes de tapis. «Honnêtement, au départ, nous avions quelques appréhensions, mais dès qu'on est arrivés à Ghardaïa et que notre guide a commencé à nous faire visiter la ville, nous avons senti qu'on était en totale sécurité et qu'il n'y avait pas le moindre problème.D'ailleurs, je voudrai souligner ici l'immense respect que j'ai pour la population de cette région qui, malgré tout ce qui s'est passé a su dépasser et laisser derrière elle cette sombre période qui, je l'espère pour elle et pour notre pays, a été à jamais classée au chapitre des pertes et profits», nous avoue une mère de famille, avocate de profession, ajoutant : «Regardez, n'est-ce pas beau tout ça, le chèche et la chéchia ensemble, le voile en coton de la femme mozabite côtoyant la djellaba de la femme arabe dans un marché populaire. C'est ça l'Algérie avec toute sa mosaïque identitaire. C'est beau un peuple uni.»De la Casbah d'Alger au Ksar de Beni IsgueneA Béni Isguène, détour et passage incontournable pour tout visiteur de la région, nous avons rencontré Aziouez, un vieil enfant de La Casbah d'Alger, une vieille connaissance de jeunesse en compagnie de sa petite famille qui nous dira : «Vous avez vu, eux au moins il faut leur reconnaître ce mérite d'avoir pu préserver cet inestimable patrimoine immatériel qui est cette architecture et cette beauté du ksar qui me rappelle notre jeunesse dans l'antique Casbah d'Alger que nous avons malheureusement abandonnée et qui aujourd'hui tombe en ruine.»Après avoir longuement respiré et inspiré, celui que l'on appelait dans notre prime jeunesse Socrate et qui vit actuellement une grande partie de l'année chez ses enfants et petits-enfants en France, ajoute : «Ces murs et ces arcades sont témoins d'une grande civilisation architecturale de cette communauté travailleuse, jalouse de ses racines et de son histoire. Personne ici ne vous permettra ne serait-ce que d'égratigner une écorce de soutien à ces meurtrières faisant double fonction de fenêtre et d'apport en lumière naturelle pour les demeures. Rien que pour ça je reviendrai.»Socrate voudrait lancer un appel aux autorités locales pour reprendre l'organisation de la fête du tapis dont la dernière en date à laquelle il a assisté s'est déroulée en 1984. «C'était l'époque faste de l'hôtel Transatlantique où j'ai rencontré feu El Hachemi Guerrouabi et Nouria qui devaient se produire pendant cette semaine culturelle.Je garde à ce jour un petit plateau en cuivre représentant la place et le ksar de Ghardaïa et qui m'avait été offert par notre immense maître du chaâbi, El marhoum El Hachemi Guerrouabi.» Avant de nous quitter, il me lance : «Ghardaïa a tous les atouts pour revivre ses années de gloire.Une population hospitalière et une activité commerciale très dynamique. Mais l'atout majeur reste son architecture unique au monde et que nous jalouseraient beaucoup de pays. Il nous faut toute une synergie pour remettre sur rails la machine. Nous en avons les moyens et Ghardaïa le mérite amplement.»
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Posté Le : 03/01/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : K Nazim
Source : www.elwatan.com