Algérie

Ghardaïa



Ghardaïa
Lorsque le jour se lèvera, on verra», répond, au sujet du vote, un commerçant exerçant dans une ruelle de la vieille ville qui donne sur la célèbre place du Marché.Celle-ci est complètement vide, hormis les véhicules de la Gendarmerie nationale. La veille de la présidentielle, le calme est revenu, même si des appréhensions demeurent. Un imposant dispositif sécuritaire est déployé, mais l'atmosphère est plutôt sereine. Beaucoup affichent un optimisme sincère quant à la fin des hostilités intercommunautaires. «Nous n'avons nul besoin de dialogue, nous voulons que celui qui a déclenché ce rouleau compresseur cesse son activité et tout rentrera dans l'ordre», déclare avec amertume le même artisan, sans donner plus de précisions.Comme c'est le cas dans toutes les villes du Sud, l'activité en ces temps de chaleur ne reprend qu'après la prière d'el asr. Alors que beaucoup de commerces sont fermés, d'autres n'ouvrent qu'à moitié. «C'est normal, nous avons peur pour nos biens», indique-t-on à ce sujet. En effet, les rideaux éventrés, les boutiques jonchées de marchandises calcinées, les stigmates des jours de violences vécues de part et d'autre de la ville de Ghardaïa (l'ancienne et la nouvelle) sont encore visibles. «Le calme est revenu, mais nous aimerions que les journalistes soient objectifs afin de ne pas jeter de l'huile sur le feu», espère le gérant d'une échoppe d'accessoires téléphoniques, qui croit lui aussi que le vrai problème ne réside pas dans les spécificités culturelles des uns et des autres. Le problème est réel, mais certaines craintes exprimées ça et là ? comme ce garçon de café qui a nous a déconseillé de nous aventurer sur la place de la vieille ville sous peine d'être agressé ? sont évidemment infondées. Les gens, circonstance oblige, paraissent un peu méfiants mais restent franchement accueillants. «Ghardaïa est l'une des vitrines de l'Algérie et sont sort est celui de toute l'Algérie», explique A. Ballalou, un botaniste installé sur la rue Cheikh Ami Saïd. Cet autodidacte, qui a beaucoup voyagé, est optimiste et pense qu'après l'élection, sa ville ne sera que meilleure. Son voisin assure la permanence du bureau de la fondation Ami Saïd, un illustre personnage du M'zab, et c'est sa sagesse qui semble inspirer ce petit groupe qui a exprimé ouvertement son désir d'aller voter aujourd'hui, dans l'espoir que cet acte contribuera à ramener le calme. Une ambiance particulière règne sur la longue rue pavée, occupée habituellement par les marchands de fruits et légumes.«A cause des événements, une partie de l'activité a été transférée à l'extérieur ; il faut dire que la population n'a manqué de rien durant tout ce temps», explique un client à la recherche de fines herbes pour le dîner. A la wilaya de Ghardaïa, le responsable de la cellule de communication nous a assuré que des instructions ont été données pour que les journalistes (documents en règle) sans exception aient accès aux centres et bureaux de vote.




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