Algérie

Ghardaïa



Ghardaïa
Dans le coma depuis dimanche, Hadj Saïd Khaled, 35 ans, père de deux enfants, a succombé ce jeudi à ses blessures après les affrontements qui ont opposé Malékites et Ibadites au centre-ville de Ghardaïa. Une zone d'ombre entoure cet assassinat, selon plusieurs témoins.Mehdi Mehenni – Alger (Le Soir)Le bilan des morts s'élève à deux à Ghardaïa. Après l'assassinat de Kbaïli Belhadj, dimanche dernier, les Ibadites en ont perdu un autre ce jeudi. Contacté hier, Hamou Mesbah, membre de la cellule de coordination et de suivi de la crise, affirme que la ville est sous tension : «Juste après la sinistre nouvelle, la gendarmerie a aussitèt renforcé sa présence dans les quartiers à risque, et s'est particulièrement déployée autour des mosquées en prévision de quelques perturbations après la prière du vendredi». Ce dernier, qui dit que pour l'instant seules quelques rixes individuelles et isolées, qui se limitent à des échanges de jets de pierres, caractérisent la ville, craint le pire pour aujourd'hui, samedi, après l'enterrement de la victime. Il croit savoir, toutefois, que la famille du défunt Hadj Saïd Khaled a déposé plainte contre la police : «Il paraît que la police avait tabassé la victime avant de l'abandonner assommée aux Malékites qui lui ont asséné de graves blessures». Contacté à son tour, Mustapha Hadj Saïd, frère de la victime, a confirmé le dépèt de plainte mais a refusé de préciser contre qui. «Nous avons déposé plainte jeudi juste après que notre frère ait succombé à ses blessures, mais nous préférons ne pas communiquer sur la chose avant l'enterrement de notre frère», a-t-il tranché. Il affirme par contre que le défunt et avant de sombrer dans le coma leur a dit «je ne comprends pas pourquoi les quatre policiers m'ont tabassé».Abordant l'origine de ces troubles, Hamou Mesbah qui est également président du bureau de wilaya du FFS explique que «le groupe de jeunes malékites qui se déplacent librement de quartier en quartier, semant le trouble, est identifié et peut être facilement arrêté mais malheureusement il est couvert par un groupe de policiers en poste à Ghardaïa». De son cèté, Hocine Ressoui, notable malékite, nie toute implication de sa communauté dans l'assassinat des deux défunts. «Nous doutons sur ces deux décès, car pour le premier, celui de Kbaïli Belhadj, les siens affirment qu'il a été attaqué sur son chantier de travail.Or ce jour-là , tout le monde était en grève. D'autant plus que sur les images qu'ils ont montrées, il avait une blessure à coups de poignard au cœur alors que le médecin qui a constaté le décès m'a affirmé qu'il avait d'autres blessures au niveau de l'épaule et sur le visage”?», argumente-t-il. Il ajoute que tout dialogue a été rompu avec les Ibadites et se pose la question : «Pourquoi leurs notables nous disaient qu'ils ne pouvaient contrèler leurs jeunes tout en refusant l'aide et l'intervention de la police. Pourtant, il a suffi que la gendarmerie arrive pour que ces mêmes notables somment leurs jeunes gens de cesser toute hostilité».




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