Algérie

Ghardaïa



Ghardaïa
Depuis l'installation, en avril dernier, d'un nouveau directeur au sein de l'Entreprise publique de transport urbain de Ghardaïa (ETUG), un bras de fer est engagé entre l'administration et son syndicat. Un désaccord qui s'est soldé par la démission du président du syndicat, Omar Badhlis, laissant à présent son organisme dans un état de gel.La genèse de ce conflit, à en croire les propos de ce syndicaliste démissionnaire, a commencé lors de la naissance de cette entreprise dans la wilaya de Ghardaïa, dont le chef de projet n'est autre que le directeur actuel du transport dans la wilaya. Dès le début, le responsable du secteur, explique le syndicaliste, était en conflit avec 17 membres de l'ancien syndicat qui revendiquaient leur titularisation au sein de cette entreprise. Après avoir eu gain de cause en juillet dernier, un nouveau syndicat est venu au monde piloté par Omar Badhlis, en compagnie de nouvelles figures majoritairement contractuelles.Ainsi, les signes d'un climat conflictuel n'ont pas tardé à surgir entre les anciens syndicalistes titularisés et les nouveaux, toujours contractuels qui revendiquaient, eux aussi, leur titularisation et surtout les primes d'IEP (Indemnité d'expérience professionnelle) et celles de femme au foyer remontant à l'exercice 2010. Avec la venue du nouveau directeur, M. A. Babou à la tête de l'entreprise, la relation des employés avec l'administration s'est dégradée davantage à cause d'une campagne punitive que mène le directeur contre toute voix revendicatrice.Dès son installation, plus de 45 employés se sont retrouvés hors de la société pour diverses raisons. Certains, pour fin de contrat au motif que plusieurs d'entre eux sont actuellement en justice contre l'administration. D'autres ont démissionné vu la dégradation des conditions de travail au sein de l'entreprise. Notre interlocuteur accuse de chantage l'actuel directeur à son égard lors de sa demande de congé pour des raisons de santé. Car ce dernier, en contrepartie de son congé, lui a exigé de signer le nouveau règlement intérieur de l'entreprise, jugé inapproprié par le syndicaliste.Le recrutement d'un ancien militaire, ayant 15 années de service à son actif au sein de l'entreprise, est un autre point soulevé par ce syndicaliste qui rejette ce recrutement pour deux raisons : son niveau d'études inférieur à la première année secondaire, et son origine hors de la wilaya. Approché par El Watan, le directeur de l'ETUG a tenu à répondre point par point aux motifs de la discorde, estimant que ses adversaires aiment pêcher dans les eaux troubles. Selon lui, «aucune campagne d'intimidation ou punitive n'a été exercée sur les employés. Bien au contraire, la transparence et le dialogue sont les mots-clés qui renforcent les relations des responsables vis-à-vis des travailleurs».Ce responsable relève que les grèves cycliques qui ont précédé sa venue avaient comme mot d'ordre la revendication des primes d'IEP et celle de femme au foyer que les grévistes revendiquaient depuis 2010. En dépit de la reconnaissance de la légitimité de ces revendications, le chef d'entreprise avoue toutefois son incapacité d'agir, sans soumettre ces doléances au conseil d'administration, le seul habilité à prendre les décisions idoines, selon lui. Concernant le présumé chantage exercé par le directeur contre le président du syndicat, désormais démissionnaire, et ce, en contrepartie de son congé, le directeur nous explique : «C'est lui-même qui a commencé le chantage, et ce, après avoir proposé la rectification de l'ancien règlement intérieur de la société qui, selon lui, porte des lacunes. Avant qu'il ne soit président de syndicat, il était membre de la commission de discipline qui a repéré ces insuffisances dans l'ancien règlement intérieur en matière de gestion générale».Et d'ajouter : «Une réunion s'est tenue pour trouver des palliatifs, mais à la dernière minute c'est le président du syndicat lui-même qui a refusé de signer le nouveau règlement intérieur enfanté lors de la réunion. Le prétexte avancé est que les primes n'ont pas été prises en compte par le nouveau document. Mais je nie catégoriquement avoir refusé de signer son congé, j'ai simplement exigé une demande ; deux minutes après, le syndicaliste est revenu avec une demande de démission». Pis encore, le directeur de l'ETUG révèle son intention d'ester le responsable du syndicat en justice, l'accusant d'être derrière l'envoi des lettres anonymes incitant les employés de l'annexe de l'ETUG d'El Ménéa à la rébellion.Au sujet du recrutement, M. Babou incombe toute la responsabilité à l'Anem de la wilaya, tout en insistant sur le manque de main-d'?uvre qualifiée, notamment dans le créneau des chauffeurs de bus. En outre, précise-t-il, les employés sélectionnés par l'Anem ne peuvent rejoindre leur poste sans passer par des tests supervisés par une commission spécialisée au sein de l'entreprise.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)