Algérie

Gestion urbaine des grandes villes Ce management qui fait toujours défaut



Publié le 30.11.2023 dans le Quotidien l’Expression

La dynamique de transformation institutionnelle et structurelle, engagée depuis ces dernières années, a fini par placer l'Algérie dans une orbite annonciatrice d'une ère nouvelle. Une stature digne des ambitions d'une grande nation, à la poursuite d'un âge d'or, qui ne devrait plus tarder. Face à cette dynamique multidimensionnelle que connaît l'Algérie, l'attention est de nouveau portée sur la gouvernance des villes, et la capacité des personnels en exercice à relever les nouveaux défis qui se dressent sur la route.
Le management urbain, puisque c'est de cette problématique qu'il s'agit, accuse de graves carences et des lacunes qui ne peuvent plus être tolérées. Tel un boulet difficile à traîner, la gouvernance urbaine constitue en fait, le pilier dialectique du développement global d'un pays. Aujourd'hui, force est de constater que le management urbain pose problème et constitue même le talon d'Achille de nos collectivités et de nos municipalités.
Les scènes pour illustrer ce constat amer, ne manquent pas. Il y a quelques mois, la ville d'Alger a achevé les travaux d'amélioration urbaine et d'entretien dans certains endroits éparses de la capitale.
La première observation qui nous vient à l'esprit, ce sont les délais de réalisations, excessivement prolongés, des travaux d'aménagement, de rénovation, de réaménagement et d'entretien de la chaussée, des ensembles immobiliers, etc... Ensuite, il y a cette qualité des travaux effectués sur les trottoirs du centre-ville de la capitale du pays. En plus des désagréments immenses causés aux passants et à la circulation automobile, pendant plusieurs mois, la qualité des prestations réalisées laisse beaucoup à désirer. A la rue Didouche-Mourad d’Alger, des imperfections à la pelle sont visibles après l'achèvement des travaux de revêtement des trottoirs, tels que les poses hasardeuses et disloquées de béton imprimé sur les trottoirs à des niveaux disproportionnés, les restes à réaliser, les grilles d'arbres complètement défoncées ou carrément disparu, etc... Pour ce qui est du revêtement de la chaussée, l'on n'arrive toujours pas à réaliser des poses nivelées et conformes aux standards internationaux. Ce qui est sûr, c'est que ce ne sont pas les budgets financiers qui font défaut, mais bien une question d'absence de management clairvoyant.
Les collectivités locales semblent dans l'incapacité de se défaire des anciens réflexes et des procédés de gestion désuets et dépassés. Dans le quartier «Les Sources», les travaux de réalisation du réseau des télécommunications s'éternisent depuis plus d'un mois déjà et n'ont pas manqué de faire des émules.
Les ouvriers ont creusé de petites tranchées de plusieurs centaines de mètres, qui n'en finissent pas de créer des désagréments aux riverains et aux passants.
La circulation automobile s'en est également trouvée, terriblement sanctionnée. «L'autre jour, une jeune femme s'est tordue la jambe, en voulant passer outre ces tranchées. Elle est restée un bon moment par terre, avant d'être transportée dans une clinique. Tous les jours, des incidents similaires sont signalés, à cause de ces tranchées béantes depuis plusieurs semaines», s'insurge un tenancier de commerce limitrophe. Une situation qui ne semble pas gêner, outre mesure, les responsables des travaux, ni ceux de la municipalité de Kouba. À deux pas de cet endroit, précisément à Garidi 2, un affaissement de la chaussée a eu lieu depuis plus d'une année, près de l'annexe de l'APC et de l'agence de la Sonelgaz. Un muret soutenant un remblais boisé, situé entre deux axes routiers dénivelés, s'est également effondré sur la chaussée et est resté en l'état pendant plusieurs jours. Etant donné l'instabilité du terrain, cela pourrait présager d'un glissement probable dans cet axe très fréquenté. À Rouiba, des axes routiers ont été éventrés, suite à des travaux éternels, voilà plus d'une année, sans que cela n'interpelle qui que ce soit. Pourtant, les collectivités et les différents intervenants sur l'espace public commun, ont pris connaissance des expériences novatrices d'entreprises étrangères qui ont accompli un certain nombre d'interventions sur le tissu urbain.
La célérité, la persévérance, la qualité des prestations et la discontinuité des interventions restent les traits apparents de ces nouvelles expériences. Il importe, aujourd'hui, de trouver les dispositifs innovants de management moderne, qui permettent d'améliorer les modes de gouvernance urbaine et locale, que seule une Charte de la ville pourrait définir et mettre à profit.

Mohamed OUANEZAR



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