Algérie

Germaine Tillion, une femme-mémoire: D'une Algérie à l'autre de Nancy Wood



Germaine Tillion, une femme-mémoire: D'une Algérie à l'autre de Nancy Wood
Présentation de l'éditeur

Table des matières

Humanisme ethnographique dans les Aurès : la mission Tillion/Rivière
Résistante de la première heure
Germaine Tillion à Ravensbrück et ce qui s'ensuit
Le retour de Germaine Tillion en Algérie (1954-1956)
La torture en Algérie : l'épreuve cruciale

Une interprétation qui situe la vie de cette figure du XXe siècle dans son contexte historique et historiographique, en commençant par son séjour dans l’Algérie coloniale et en finissant par ses actions pendant la guerre d’Algérie. L’auteur tente aussi d’analyser pourquoi Germaine Tillion, ethnologue, résistante et déportée, puis médiatrice pendant la guerre d’Algérie est devenue une icône du vingtième siècle en France.

A lire le nouveau livre sur Germaine Tillion écrit par Nancy Wood (professeur à la California Institute of arts, Los Angeles), et publié aux éditions Autrement (2003). Son titre Germaine Tillion : une femme-mémoire. La célèbre ethnologue a eu une carrière, comme on le sait déjà, mêlée étroitement à l’Algérie avant et après l’indépendance.

Dès 1933, en effet, Germaine Tillion, sous l’influence du grand ethnologue Marcel Mauss, a commencé à s’intéresser à la région des Aurès. De 1934 à 1940, pendant six longues années, elle a vécu au milieu de ses hôtes de la population chaouia, dont elle a étudié le linéage, la généalogie, la culture et l’économie. Son ambition était de tenter de retracer l’histoire de cette région sur 200 ans, en approfondissant ses recherches sur les origines, les alliances, les trajectoires personnelles de chaque membre de la communauté. Pour cela, indique Nancy Wood (qui a publié en collaboration avec G. Tillion un autre livre : L’Algérie aurésienne), l’ethnologue s’est aussi intéressée aux mariages, aux divorces, aux maladies, aux accidents, aux vendettas… C’est ce long travail de terrain qui l’a fait connaître par la suite comme spécialiste des Aurès. En 1940, G. Tillion a quitté l’Algérie pour retrouver une France occupée et pour recevoir le choc de Paris envahi par l’armée allemande. Elle s’est alors engagée dans la résistance en créant le «réseau du musée de l’Homme». Réseau bientôt découvert et démantelé par les Allemands qui ont arrêté et exécuté plusieurs ethnologues, collègues de Germaine Tillion. A son tour, elle fut arrêtée en 1942, emprisonnée à Frènes puis en 1943 déportée au camp de femmes de Ravensbrück (là où sa propre mère a été assassinée). Après le déclenchement de la révolution algérienne, Germaine Tillion reprend le chemin de l’Algérie. Pour d’abord collaborer avec un autre ethnologue du musée de l’Homme, Jacques Soustelle. Elle se sépare rapidement et radicalement de lui : elle croyait aux réformes libérales et lui uniquement à la répression. Germaine Tillion s’est impliquée dans la réalisation de ce qu’elle appelait les «centres sociaux», mais ses hésitations à comprendre la lutte de libération et à croire à l’indépendance inéluctable de l’Algérie lui ont valu de très vives critiques, notamment de Jean Amrouche qui écrivait dans Algérie Fara da ses : «Entre les Algériens et Germaine Tillion, il y a un malentendu tragique, plus grave que les horreurs de la guerre, que les massacres, les ruines, les tortures et la haine accumulées.» En revanche, Albert Camus se sentait proche des idées de l’ethnologue : «Elle sait de quoi elle parle, son livre L’Algérie en 1957 est juste, constructif.» Abordant le chapitre de la torture, Nancy Wood rappelle que Germaine Tillion a subi un choc en prenant connaissance de témoignages sur la question. Ce choc aurait fait évoluer radicalement sa conscience politique. Elle a fait un rapport destiné au gouvernement français, après avoir visité les prisons, vu ses anciens collègues des «centres sociaux» arrêtés et torturés, rencontré Yacef Saâdi et Ali La Pointe à La Casbah. Dans son rapport, G. Tillion disait que la torture était pratiquée de manière systématique. Et les exécutions capitales qui se poursuivaient (sur l’ordre d’un certain ministre nommé François Mitterrand) lui ont rappelé avec effroi ses propres souvenirs de l’exécution de ses camarades du musée de l’Homme en 1942. Dans les lettres qu’elle écrivait à Yacef Saâdi, Germaine Tillion signait de son pseudonyme Abderrahmane.


Suis fasciné par la personne de Germaine Tillion ,non seulement par ses écrits,sa rectitude morale,intellectuelle...Mais surtout par ses capacités a s'adapter a vivre chez les ath abderrahmane(mes aieux) a Kebach ; un endroit ou se côtoyaient la pauvreté,l'analphabétisme et la dureté de la nature !Les rares gens encre en vie et qui l'ont connue ne tarissent pas d'eloges d'elle!Elle y a laissé une impression qui n'a d'égale que son immense personnalité ! Ou puis je trouver le livre:" l Algérie en 1957 " MERCI §
tahraui laroussi - libérale - biskra, Algérie

30/11/2012 - 47713

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