Algérie

George W. Bush poursuit sa tournée au Moyen-Orient



Washington courtise le royaume des Saoud Le président américain, George W. Bush, était hier à Riyad avec en poche la promesse d?une importante vente d?armes, et en tête l?intention de rallier le grand allié saoudien à ses efforts pour forger la paix entre Israéliens et Palestiniens et contenir l?Iran. Dans les deux cas, le projet s?annonce ardu. Pour parvenir à ses fins, M. Bush devait arriver avec une bonne nouvelle : le même jour, son gouvernement allait probablement notifier formellement au Parlement américain son projet de vendre pour 20 milliards de dollars d?armes à différents Etats du Golfe, la très grande partie à l?Arabie Saoudite, a indiqué à l?AFP un haut responsable de l?administration sous le couvert de l?anonymat. L?administration avait déjà fait connaître ce projet en 2007, mais ce responsable n?a pas contesté que l?annonce de la notification au Congrès avait été quelque peu arrangée pour coïncider avec l?arrivée de M. Bush à Riyad, dans l?après-midi d?hier. « Cela tombe bien », a-t-il dit en souriant. La notification ouvre une période d?examen de trente jours au cours desquels le Congrès peut dire s?il s?oppose à la transaction. Celle-ci prévoit la vente de bombes de haute technologie à guidage satellitaire. Elle a alarmé le gouvernement israélien et de nombreux parlementaires américains, inquiets que les armes ne soient utilisées contre Israël ou ne réduisent son avance technologique sur les autres Etats de la région qui, comme l?Arabie Saoudite, refusent de reconnaître Israël. Le gouvernement américain s?est employé à apaiser les uns et les autres avec l?annonce l?an dernier d?un pacte d?assistance militaire à Israël à hauteur de 30 milliards de dollars sur dix ans, une augmentation considérable de l?aide consentie jusqu?alors. Et il fait valoir que cette vente est nécessaire pour contrer ce que M. Bush appelle la « menace » iranienne, grande priorité de sa tournée dans le Golfe. M. Bush aimerait que l?Arabie Saoudite et les Etats du Golfe coopèrent à son entreprise d?isolement de la République islamique, sa bête noire. C?est à eux que s?adressait le discours prononcé dimanche à Abou Dhabi, quand il a affirmé la nécessité de faire face au « danger » iranien « avant qu?il ne soit trop tard ». La question est de savoir s?il convaincra le roi Abdallah. Si l?Arabie Saoudite sunnite, comme les autres Etats arabes (Koweït, Bahreïn, Emirats arabes unis) que M. Bush vient de visiter, considère avec anxiété la montée en puissance de l?Iran chiite, elle s?inquiète peut-être plus encore d?une nouvelle guerre américaine, après celle en Irak, qui a déjà servi les intérêts iraniens. Les pays arabes semblent concéder l?existence d?un péril iranien, mais répugnent à s?aliéner la République islamique et à paraître prendre le parti israélien. Malgré sa présence à la conférence d?Annapolis (Etats-Unis), l?Arabie Saoudite semble ainsi suivre au moins avec circonspection l?effort entrepris par M. Bush pour un accord de paix entre Israéliens et Palestiniens avant fin 2008, autre grande motivation de son périple commencé la semaine dernière en Israël et en Cisjordanie, et qui s?achève mercredi en Egypte. M. Bush comptait se servir de sa relation personnelle avec le roi Abdallah pour le presser de faire « un investissement stratégique dans l?avenir de la région » en utilisant à la fois son argent et son influence diplomatique pour soutenir les dirigeants palestiniens modérés au moment où ils négocient avec les Israéliens, selon un haut responsable de l?administration. Cette dernière se garde d?appeler ouvertement à une reconnaissance d?Israël que seules l?Egypte et la Jordanie ont acceptée. Mais le responsable a rappelé que le roi Abdallah, quand il était encore héritier de la couronne, avait été à l?origine d?une initiative reprise par la Ligue arabe et qui « offre le cadre d?une réconciliation potentielle entre les Etats arabes et Israël ». Avant de rallier Riyad, M. Bush a jugé à Abou Dhabi « étonnant », dans cette région pétrolifère, un projet de ville fonctionnant entièrement aux énergies renouvelables. Il a ensuite effectué une brève visite à Dubaï, où la journée avait été déclarée fériée pour la circonstance.


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