Algérie

Génocide Arménien : Tension entre Ankara et Paris


«Si ces démarches arrivent à  terme, les conséquences sur les relations politiques, économiques, culturelles et dans tous les domaines avec la France, seront graves», a prévenu le Premier ministre turc, selon l'AFP, citant une lettre adressée par ce dernier au chef de l'Etat français. Ankara, qui n'a jamais reconnu le génocide arménien (1915-1917), évoque l'impact «irréparable» sur les relations franco-turques  qu'aurait le vote de ce texte par le Parlement français. «J'espère sincèrement que vous tiendrez votre promesse de faire échouer des initiatives de ce genre et empêcherez ainsi des démarches qui auraient des conséquences irréparables» sur les liens bilatéraux, a dit Tayyip Erdogan. Il a en outre appelé la France à  faire preuve de «bon sens» et à  empêcher que les rapports franco-turcs deviennent «l'otage des revendications de parties tierces», faisant référence à  l'Arménie. «Ce projet de loi vise directement la république de Turquie, la nation turque et la communauté turque de France, et nous le considérons comme hostile», a ajouté Tayyip Erdogan. Le texte, qui prévoit une peine d'un an de prison et une amende de 45 000 euros en cas de contestation du génocide arménien, doit àªtre examiné le 22 décembre par l'Assemblée nationale française. L'ambassade de Turquie à  Paris a déjà averti qu'un vote favorable jeudi prochain entraînerait le rappel pour consultations de l'ambassadeur en France, Tahsin Burcuoglu, et le gel de toute coopération avec Paris. Cette tension entre les deux capitales survient alors que les relations bilatérales sont en convulsions suite au refus de la France de voir la Turquie rejoindre l'Union européenne (UE). Les relations se sont améliorées récemment avec une   coopération accrue, en particulier sur la Syrie et la répression des rebelles kurdes. La Turquie reconnaît que jusqu'à 500 000 Arméniens ont péri en Anatolie au cours de la Première Guerre mondiale, mais, selon elle, ils n'ont pas été victimes d'une campagne d'extermination préméditée mais du chaos des dernières années de l'Empire ottoman, et ont pâti de leur alliance avec l'ennemi russe. Pour les Arméniens et une vingtaine d'autres pays, il s'agit d'un génocide, qui a fait 1,5 million de morts. La diaspora arménienne en France, forte de 500 000 personnes, est un enjeu électoral avant le scrutin présidentiel de 2012, ce que n'a pas manqué de faire remarquer Ankara. Deux délégations turques, une parlementaire et une autre d'hommes d'affaires et d'industriels, se rendront en début de semaine à  Paris pour tenter de convaincre les décideurs et élus français de faire marche arrière sur ce projet. Les observateurs turcs s'attendent à  ce que, si les députés français votent le texte, le gouvernement turc impose des sanctions contre la France en  écartant ses entreprises de projets lucratifs dans la construction, les transports ou l'armement. Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu, qui a accusé la France de «mentalité moyenâgeuse» dans cette affaire prise très au sérieux par Ankara, a convoqué jeudi les représentants des entreprises françaises opérant en Turquie, et leur a demandé d'intervenir auprès de leurs directions pour qu'elles fassent pression sur le gouvernement français.
 
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