Algérie

Génocide



Dans l'effroyable génocide perpétré à  Sétif Guelma et Kherrata, le massacre de populations est passé par défaut à  l'acte martial. L'administration coloniale s'est faite forte d'un droit de vie ou de mort  pour faire du crime un instrument légal pour le nettoyage ethnique en Algérie.  Au lendemain de la chute du Nazisme, le centre d'intérêt colonial s'est déplacé dans la rive sud pour étouffer toute idée de libération. C'est enfin en Algérie que le sort d'une pacifique contestation populaire s'est décidée à  la force de la baïonnette. La France libre venait de retrouver de vieux repères sur les 45 mille cadavres d'Algériens. Jamais depuis l'aube des conquêtes coloniales de telles tueries n'eurent lieu.  Une expédition punitive à  double tranchant. Civils et militaires se confondaient dans cette chasse à  l'arabe. L'énormité commise par cet « acte de guerre » à  l'endroit des populations civiles avait précipité les évènements. L'Algérie qui venait de subir cette ignominie s'en remet à  l'appel des citoyens pour entamer le début d'une révolution armée. Cette cause à  effet salutaire a permis toutefois aux nationalistes algériens d'entrer en scène pour prendre le relais d'une lutte pacifique. Les signaux très forts de l'administration coloniale aux Algériens devaient àªtre suivis par des répliques à  boulets rouges. Le début de confrontation armée sans équivoque avait sonné. La dissolution de l'assemblée algérienne, le boycott des élections locales par les représentants algériens ont sonné le glas de la gestion des algériens par l'administration coloniale. Une nouvelle situation politique née de ces forfaits contre l'humanité. La France toute puissante venait de signer le premier acte de guerre contre les droits de l'homme. C'est sur le site même de ces tueries que la politique génocidaire de la France prit forme. Il n'y avait plus d'écart entre la violence et le terrorisme à  large échelle. La quatrième république dans son dernier sursaut d'orgueil s'invita dans le carré des nations coupables de crime de guerre. A la suite de cette folle équipée sauvage, l'élan meurtrier de la France s'est étendu aux tortures et disparitions de personnes avec extensions aux essais nucléaires sur zones non protégées. Dans cette vaste opération militaire, l'Algérie s'est réveillée de sa douleur  pour se mettre au diapason d'une lutte armée. L'histoire rattrape aujourd'hui les anciens bourreaux des massacres de populations. Derrière Papon, se trame toute une toile de personnalités civiles et militaires encore aptes à  passer au box pour crimes contre l'humanité. Après Nuremberg, le tribunal de La Haye prend le relais d'un interminable procès contre l'humanité. En termes de génocides perpétrés sur la planète,  ceux de Guelma et Sétif tiennent la tête d'affiche dans les aveux de la France officielle. Reste aux officiels du pays des droits de l'Homme d'avoir le courage politique et d'admettre la guerre d'Algérie dans la série des crimes de guerre.


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