Algérie

Genèse d'une affaire scabreuse



Interrogations - Quels sont les chefs d'accusation ' Qui sont les autres mis en cause ' Que risquent les accusés ' Ces questions et bien d'autres ont fait le tour de la salle du tribunal de Blida.
La genèse de cette affaire remonte au mois de novembre 2002, lorsque les transferts de capitaux du groupe vers l'étranger sont bloqués par la Banque d'Algérie. Quatre mois plus tard, trois cadres de Khalifa TV sont arrêtés à l'aéroport d'Alger avec deux millions d'euros en liquide alors qu'ils s'apprêtaient à s'envoler pour Paris.
El Khalifa Bank a un trou de 3,27 milliards de dinars dans sa caisse. Les différentes enquêtes et les auditions pendant le procès révèleront la mise en place d'un véritable système mafieux qui fera perdre 200 milliards de dinars à des entreprises publiques et des organismes nationaux comme l'AADL, l'OPGI mais aussi à la CNAS, la Casnos et la CNR.
Lors de la création de sa banque, Rafik Khalifa envoie ses émissaires faire le tour des entreprises publiques pour les convaincre de placer leur argent chez El Khalifa Bank. La promesse ' Des intérêts de 8 à 15 % sur les sommes déposées, alors que les autres banques ne proposent que 3 à 10 %.
En échange de leur accord, les dirigeants des organismes publics reçoivent de beaux cadeaux, comme des voyages gratuits sur Khalifa Airlines ou des cartes d'accès au complexe de thalassothérapie de Sidi Fredj. La fameuse académie de la compagnie aérienne ne recrute ses élèves que parmi les enfants de tous ces responsables qui ont conclu des partenariats avec le groupe Khalifa. De même, de nombreux responsables ont pu bénéficier de prêts, disponibles en liquide, qu'ils n'ont jamais remboursés en totalité. Les comptes de la banque Khalifa ont systématiquement été manipulés pour ne pas éveiller trop de soupçons.
Tout le système Khalifa se basait sur l'illégalité des transactions financières. Un exemple révélateur : Un jour, Rafik Khalifa se rend à l'agence de Chéraga de sa banque, accompagné du directeur de la compagnie aérienne Antinéa Airlines, une compagnie qu'il venait d'acheter.
Le P-DG de Khalifa demande l'ouverture immédiate d'un compte pour son collaborateur. Le directeur d'agence s'exécute, puis Rafik Khalifa demande que l'on retire 208 millions de dinars du compte en banque dont le solde est... zéro.
Les retraits en liquide de ce type sont la règle dans le système Khalifa. Il suffisait aux collaborateurs de présenter aux directeurs d'agence un petit bout de papier signé de Rafik Khalifa pour pouvoir retirer l'argent, à titre de «crédit» sans aucun contrôle ni aucune justification des dépenses.
La guerre de procédure
Une guerre de procédure a été engagée depuis le début de la matinée entre la défense et les juges. Il faut dire que d'éminents avocats et ténors du barreau, à l'exemple de Khaled Bourayou, Miloud Brahimi, ainsi qu'un nombre très important de journalistes de la presse nationale et étrangère ont assisté à ce procès.


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