Algérie

Genèse d'un rebondissement des contaminations



De Tunis, Mohamed kettouVenir à bout du Covid-19, c'est, selon les autorités sanitaires tunisiennes, chose impossible. Aussi, faut-il apprendre à vivre avec ce virus qui, estime Nissaf Ben Alaya, directrice de l'Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes, continuera à «nous narguer», durant une longue période. D'autant plus que les cas détectés positifs ont atteint le nombre de six mille depuis le 27 juin.
«Vivre avec», c'est, indique-t-on, observer strictement les gestes barrières qu'on ne cesse de rappeler.
Et pourtant, la Tunisie semblait échapper à la pandémie sévissant dans la région. Mais, une erreur de communication qui aurait été commise en juin dernier par Abdellatif Mekki, à l'époque ministre de la Santé, a «tout foutu en l'air». En effet, il a crié victoire très tôt en annonçant la fin du virus en Tunisie. Mal lui en prit puisque l'ouverture des frontières, le 27 juin, lui a lancé un cinglant démenti. Depuis cette date, la Tunisie a enregistré plus de six mille cas. Le virus a été de retour à travers un premier foyer déclaré à l'aéroport de Tunis-Carthage. La confiance placée en la personne du ministre, par la population, a engendré un relâchement total qui a offert l'occasion au virus de se propager dans toutes les régions du pays considérées, aujourd'hui, «zones rouges». Ce qui a surpris le plus les autorités sanitaires et même les citoyens, c'est la rapidité de la propagation du virus à partir de la deuxième moitié du mois d'août. Contrairement à d'autres pays où la courbe poursuit une descente, peut-être salvatrice, la Tunisie connaît, actuellement, des pics qu'elle n'avait pas atteints comme l'attestent les alertes quotidiennes lancées par les experts et les médias. Car le nombre des cas enregistrés, à ce jour, était impensable il y a quelques jours.
Parmi ces experts, figurent des médecins qui prédisent le pire dans les prochaines semaines. Les médias se mobilisent, de nouveau, pour soutenir les actions du ministère de la Santé qui se heurte à certaines insuffisances au plan de l'infrastructure et même au niveau du personnel. Dans ce contexte, des recrutements de cadres paramédicaux seront engagés incessamment. D'autant plus que des cadres exerçant dans les hôpitaux viennent d'être détectés positifs.
Dans cette situation, le peuple a hâte de tourner cette page sombre de son histoire sans pouvoir compter sur une clarté vivement souhaitée. Mais il semble que la sortie du tunnel n'est pas pour demain. Car, aussi bien les explications que les décisions sont floues. Faut-il assortir ces décisions du respect obligatoire sous peine de s'exposer à la réprimande ' À ce jour, aucun texte ne pénalise les contrevenants dont le nombre ne cesse de croître. En revanche, les gestes barrières sont scrupuleusement respectés, ou plutôt imposés, dans les services publics ou les grandes surfaces.
Sur un autre plan, la rentrée scolaire du 15 septembre a été impactée par le virus. Sans attendre l'apparition des cas de contamination, certaines écoles n'ont pas ouvert leurs portes. Il s'agit d'établissements situés dans des zones rurales où les moyens de lutter contre le virus font encore défaut.
À quand la fin du calvaire ' Le feuilleton aux multiples épisodes tourne encore.
En attendant, chacun agit selon son humeur, dans une impunité quasi totale.
M. K.


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