Algérie

Généralisation du système de paiement de masse: Le ministre des Finances interpelle les banques



Le ministre des Finances, Karim Djoudi a appelé hier les banques de la place à être plus «offensives» afin de convaincre et amener les particuliers et les entreprises notamment à utiliser le système de paiement de masse (SPM).

Considéré comme un élément fondamental de la réforme financière, le SPM n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière, de l'aveu même du ministre qui reste cependant très optimiste quant aux retombées positives de l'usage des instruments de paiement modernes.

A cet effet, un séminaire a été organisé, hier, au siège du ministère des Finances pour tenter d'identifier les problèmes qui freinent le «développement» de ce nouveau système et ce avec la participation de banquiers, de spécialistes et de financiers.

Sous le thème «les défis pour une dématérialisation sécurisée», le séminaire a été l'occasion pour le ministre des Finances de rappeler «l'intérêt accordé par les pouvoirs publics à l'approfondissement des actions de la réforme bancaire et financière parmi lesquelles la modernisation des systèmes de paiements figure en bonne place».

«La chaîne des effets vertueux induits par cette réforme structurante, se généralisera progressivement au niveau de tous les usagers des services bancaires, les entreprises, les administrations, les particuliers…», a fait savoir le ministre dans son allocution, à l'occasion de l'ouverture des travaux du séminaire.

Dans son «plaidoyer» Karim Djoudi citera plusieurs «effets tangibles ressentis». Pour les citoyens usagers des services bancaires, dira le ministre, le traitement des opérations de paiement interbancaires selon des délais normalisés et plus courts (maximum 5 jours au lieu de 38 jours et plus avant de lancer la réforme), dans des conditions optimums de sécurisation et de traçabilité de ces opérations.

Pour les entreprises, ajoute encore le ministre, il s'agit d'une meilleure adaptation des services de règlement par une automatisation de toutes les opérations manuelles de traitement des chèques, des virements illustrés particulièrement par les virements de salaires, des prélèvements et des effets de commerce. Le ministre des Finances a déclaré que la priorité accordée à ce projet était dictée par un «souci de régler rapidement de graves dysfonctionnements ayant affecté l'organisation des traitements des opérations de paiement, pesant lourdement sur la fluidité des échanges et les performances de l'économie».

Le ministre a assuré, par ailleurs, qu'après un «démarrage contrôlé et mené à son terme en moins de 11 mois», le système de paiement de masse, pleinement opérationnel, selon Karim Djoudi, est monté progressivement en puissance de sorte à pouvoir fermer dès le 1er janvier 2010 les 47 chambres de compensation manuelle des wilayas du pays pour ne laisser qu'une seule au niveau de la capitale qui tient une réunion par mois pour l'échange de chèques normalisés émis avant le 1er avril 2009.

«Il est indéniable que la place dispose aujourd'hui d'une véritable autoroute de l'information pour véhiculer rapidement et sans aucun problème technique, les transactions de paiement» a indiqué Djoudi qui ajoute qu'il s'agit donc pour les banques d'accompagner les entreprises et les citoyens dans l'utilisation des instruments modernes mis à leur disposition.

«Désormais, les performances de nos établissements seront évalués notamment en fonction du développement de leur clientèle et de l'usage qui sera fait par celle-ci, des instruments de paiement scripturaux» poursuit le ministre des Finances à l'adresse des séminaristes en soulignant en outre que dans ce cadre, un grand effort doit être consacré à l'élargissement de la monétique par une installation plus dense des TPE (terminaux de paiement électronique) et une émission plus grande de cartes afin de faciliter les paiements des citoyens.

«Les grands comptes et leurs banques ont un rôle important de promotion des instruments de paiement électronique et l'expérience réussie sur les stations NAFTAL est un exemple de la plateforme à amplifier pour booster le paiement par carte» dira le ministre des Finances. Ce dernier, pour qui l'Etat a fait son travail, a avoué aux journalistes en marge du séminaire, qu'il existe une sorte de «passivité» des banques face au SPM, un système, conclut-il, qui est formidable en termes de rapidité et de traçabilité.




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