Gel des cours intensément suivi à Constantine Sit-in du SNTE et réunion du CNAPEST pour évaluer le mouvement

De notre correspondant à Constantine
Nasser Hannachi
Le ton se raffermit dans le corps de l'enseignement. Les syndicats maintiennent le gel des cours et des activités scolaires dans plusieurs établissements. Hier, ce fut un autre jour de débrayage dans la majorité des écoles, collèges et lycées. Si l'on excepte les quelques cours dispensés par des suppléants, les autres instituteurs ont rompu avec leur fonction et une seconde journée de repos forcé a été accordée aux élèves. N'en déplaise aux parents et aux associations.«C'est un des malaises qui ronge nos écoles », martèlent, inquiets, les mères et pères d'élèves. Les contestataires n'en ont cure. Ils semblent même satisfaits de leur mouvement de grève. Une hausse considérable du taux de suivi a été constatée. «La mobilisation est optimale et l'on frôle les 91%», estiment les syndicats de Constantine, initiateurs de la grève. «Il est clair que tant que la tutelle se confine dans des abstractions en faisant fi des autres problèmes des enseignants et des travailleurs de l'Education nationale, la grève est maintenue et sera ouverte si, d'ici le 16 octobre, Benbouzid ne daigne pas consigner noir sur blanc ses résolutions et les présenter dignement aux corps de l'Education et aux syndicats concernés», ont déclaré les représentants du Snte et du Cnapest.Pour montrer son adhésion massive au mouvement, le premier syndicat a observé, hier matin, un sit-in devant le portail de la direction de l'Education, brandissant la lettre qu'il veut transmettre au président de la République via l'académie de Constantine. «Le directeur de l'Education devait nous recevoir cet après-midi. Il est occupé», nous dira le coordinateur du syndicat. Et de renchérir sur un autre plan : «Si Benbouzid élabore un PV officiel sur lequel il consignera les promesses et résolutions faites à la télé et à la presse, le travail reprendra sans attendre». On n'en est pas encore là. La tutelle était en concertation avec le groupe affilié à la Centrale syndicale et rien n'a filtré jusque-là. Le Cnapest, qui a gelé les 51 lycées de la wilaya, s'est félicité de l'évolution du mouvement vers plus de maturité et de solidarité. «Cette mobilisation vient confirmer la solidarité syndicale prévalant dans le corps des enseignants. L'appel de la direction a été confirmé sur le terrain. Les professeurs sont conscients de leur décision de geler les cours», a confié le coordinateur de wilaya que nous avons joint.
Pour évaluer ces deux journées, la section du Cnapest de Constantine devait passer en revue tous les avis des enseignants en vue de parvenir à un accord qui sera transmis à sa direction en perspective de la réunion du conseil national prévue aujourd'hui. Médecine de travail, 'uvres sociales, logement, primes, régime indemnitaires,' autant de points revendiqués par les syndicats au point de s'interroger sur les chantiers réalisés par la tutelle depuis l'entame des grèves cycliques de ces dernières années. De facto, le socioprofessionnel fait encore tache d'huile dans le corps de l'Education. Et la qualité de l'enseignement requiert une bonne «tâche» à l'école.