Le climat est toujours tendu au sein de la Commission nationale de surveillance des élections locales (CNSEL). A partir d'Oran où trois membres de la commission ont animé, hier, une journée de sensibilisation sur les élections locales prévues le 29 novembre prochain, M. Bensaïd Ahmed Lakhdar, membre de la CNSEL, a réitéré la menace de gel de ses activités ainsi que celles des CWSEL et des CCSEL si une rencontre avec le chef de gouvernement n'aura pas lieu dans les prochains jours.
Selon M. Bensaïd, la CNSEL dénonce des dépassements constatés lors de cette campagne électorale, le manque de moyens logistiques et matériels assurant le bon fonctionnement de ces structures ainsi que le manque de coordination entre les trois acteurs intervenant dans cette échéance électorale, la CNSEL, la Commission nationale de supervision des élections locales, constituée des magistrats et l'administration. Ce que craint la CNSEL, explique le représentant de celle-ci, est «le flou qui règne autour de ces élections pouvant contraindre le bon déroulement des élections et faciliter la fraude». «Près d'une vingtaine de rapports ont été adressés au ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et trois autres au Premier ministre demandant des garanties de transparence du vote. Le président de la CNSEL a donné un délai de deux jours pour régler tous les problèmes soulevés par la commission. «Si aucune réponse n'est donnée, le recours au gel sera inévitable et je suis un des membres qui soutiennent cette décision», a souligné M. Bensaïd.
Malgré cette tension qui règne au niveau central, à Oran, les membres de la CNSEL, M. Zerouki, M. Boubker et M. Bensaïd ont exprimé leur satisfaction de la coordination qui existe entre l'administration, la CWSEL et la commission de supervision des élections. Chose que les membres de la CNSEL n'ont constaté dans aucune wilaya de l'Ouest telles que Mostaganem et Aïn Témouchent où les commissions ont été complètement marginalisées par l'administration. Oran est devenue, de ce fait, un exemple à suivre, a lancé M. Bensaïd à l'assistance composée des membres de la CWSEL et des CCSEL, présents à cette rencontre. Malgré ces éloges, les présents n'ont pas hésité à parler à c'ur ouvert des problèmes et dépassements constatés lors de cette campagne électorale. Les débats étaient partagés entre des mea-culpa des uns et des critiques des autres. Pendant que certains dénonçaient le manque de moyens logistiques et de transport, l'absence de bons de restauration, des fichiers électoraux…, d'autres ont exprimé, dans un langage franc, le manque de responsabilité de certains membres des commissions, des candidats et des partis politiques les accusant de ne pas respecter la loi électorale et les incitant à relever le niveau des discussions. Certains intervenants ont en effet reproché à leurs collègues le fait d'axer leur intervention sur la restauration détournant ainsi le débat de leur mission initiale celle de surveillance des élections. Les présents ont également soulevé le problème des détachements refusés par certaines entreprises et administrations pour certains candidats et membres des commissions. Sur cette question, le directeur de la réglementation et des affaires générales (DRAG) a expliqué ce retard par le nombre important des détachements à faire. «Avec 8.000 candidats et 400 membres de la CWSEL et CCSEL, le travail est impossible à terminer dans un temps aussi court», a souligné le DRAG assurant que tous les détachements seront finalisés dans les délais et sans aucune répercussion sur la vie professionnelle des concernés.
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Posté Le : 21/11/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mokhtaria Bensaâd
Source : www.lequotidien-oran.com